Sonic Frontiers

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Depuis les Sonic Adventures de la Dreamcast, le hérisson bleu a tenté plein de formules pour revenir en haut de l’affiche. Loup-Garou, power-up spatial, retour à la 2D, hommage générationnel, reboot maudit ou encore Sonic qui squatte la Table Ronde. Tout n’a pas toujours été réussi, loin de là, mais durant les deux dernières décennies, la Sonic Team a aussi su proposer des jeux très satisfaisants. Cependant, il faut bien avouer que la formule gagnante de Generations montrait déjà ses limites dans l’infâme Sonic Forces. Il était donc logique de voir SEGA se retrousser les manches pour (re)rendre sa mascotte cool. Mais jamais on aurait misé sur une formule open-world, avec un gros penchant pour l’exploration pour relancer la franchise. Souvent moqué, même au sein de cette rédaction, lors de ses présentations pour sa technique chancelante et son game-design curieux, Sonic Frontiers est enfin entre nos mains. Et même s’il est loin d’être parfait, on est loin du crash tant redouté. Il se pourrait même que ça soit une bonne surprise tiens…

Breath of The Ring ? 

Zelda Breath of The Wild, voici donc l’éléphant au milieu de la pièce directement évoqué. On peut aller le laisser se défouler sur la porcelaine. Après une quinzaine d’heures passée sur le jeu, on peut le clamer haut et fort, non malgré des similitudes à priori évidentes, Sonic Frontiers est assez éloigné du mastodonte qui a redéfini le monde ouvert. Le titre de la Sonic Team a certes un goût prononcé pour l’exploration et aime bien nous faire résoudre des petits puzzles environnementaux , mais deux points majeurs le différencie du géant de Nintendo. Déjà, ne vous attendez pas à une progression totalement libre. Non, ici,  l’avancement dans l’aventure demande obligatoirement de collecter moult objets. Des rouages pour déverrouiller des niveaux cyberspace (on y reviendra plus tard, promis), dans lesquels on débloque des clés pour obtenir des chaos Emerald nécessaires afin de botter les fesses du boss de la zone. Car oui, deuxième changement majeur par rapport à Zelda, le jeu est découpé en cinq zones ouvertes distinctes et non en une immense et unique carte. Ne vous attendez donc pas à directement accéder aux environnements finaux dès le début du jeu, la progressions entre les cinq îles étant balisée de manière déterminée.

Chaque monde peut cependant être exploré de la façon qu’on le souhaite. Pour sortir de chaque île et découvrir la prochaine, il vous faudra toujours débloquer les sept chaos Emerald pour zigouiller le Titan qui fait office de gardien. Mais libre à vous de faire les étapes pour les obtenir dans l’ordre que vous souhaitez. On peut très bien se focaliser sur l’exploration pour découvrir nous-même les endroits où se cachent les niveaux cyberspace. On peut aussi se focaliser sur les défis des îles qui permettent de débloquer la carte. Ou encore se concentrer sur l’obtention des centaines de jetons souvenirs pour venir en aide aux amis de Sonic et en découvrir plus sur l’histoire. Si votre truc c’est la pêche, chaque île a sa zone dédiée avec Big The Cat. Pêcher dans Sonic Frontiers, c’est chill. C’est simple, tranquille et cela permet de farmer certains objets nécessaires à votre progression, comme les rouages ou les clés si jamais vous avez du mal avec l’exploration. Un mini-jeu utile donc.

Aventure, nous voilà

Sage comme une image

À vrai dire, on n’y croyait pas trop à la base, mais il faut avouer que ces zones ouvertes sont assez bien fichues. On n’évite pas quelques couac comme dans Chaos Island où certains îlots sont difficilement accessibles et nous demandent de faire des détours monstrueux. Mais dans l’ensemble, la navigation et le gameplay de Sonic sont très agréables dans les grands espaces. Preuve que les développeurs ont confiance en leur level-design en extérieur, le titre ne proposant aucun voyage rapide. À la place, la Sonic Team a préféré parier sur un réseau de raccourcis entre les points d’intérêt, qui se débloquent en résolvant la pelleté de puzzles/défis qui parsème les îles. En les réussissant, vous aurez alors des rails et autres bumpers qui se déverrouilleront reliant toute la zone ouverte, facilitant grandement les allers-retours. Ceux qui ont joué à Death Stranding y verront un certain hommage.

Le talon d’Achille de l’open world de Sonic Froniters est finalement sa répétitivité. Sur les cinq zones que possèdent le jeu, aucune n’arrive à proposer son idée unique. Tous répètent le même schéma de progression, certes pas désagréable, mais trop léger pour tenir sur la grosse quinzaine d’heures que demande le titre à être bouclé. Les puzzles environnementaux sont très similaires, le level-design ne surprend que trop peu, les environnements graphiques sont finalement très semblables (3 zones boisées sur les 5, bof) et aucun twist de game-design vient habiter la progression. Résultat, au bout de la deuxième zone, la matrice était parfaitement assimilée et identifiée, et toute la suite n’a été que la répétition d’un schéma efficace mais trop classique.

Toujours aussi plaisant les phases en rail

Sonic classique

Si Sonic Frontiers ose beaucoup avec son ouverture, il reste cependant assez similaire à ses ancêtres sur son gameplay. Certes, la physique et l’inertie du hérisson ont été retravaillées avec le nouveau moteur du jeu. On dit adieu au boost surpuissant introduit depuis Unleashed, qui fait désormais place à une jauge de course. En maintenant RT, notre hérisson y met tout son coeur pour courir le plus rapidement possible. L’effet de vitesse est moins saisissant qu’avec le boost des épisodes précédents mais permet cependant de garder un meilleur contrôle. Si ce nouvel équilibrage est parfaitement adapté aux zones ouvertes, il montre d’immenses limites dans les niveaux plus classique, les fameux stages Cyberspace.

Une bonne vingtaine de ces épreuves sont disponibles dans le jeu, plutôt courts dans l’ensemble. Deux minutes suffisent pour venir à bout de plus de la majorité. Ces derniers sont bien fichus en termes de level-design, avec toujours beaucoup de chemin alternatif selon votre talent et vos réflexes. C’est malheureusement au niveau de la maniabilité de Sonic que ça coince. La nouvelle inertie rend le hérisson très rigide et trop flottant dans ses sauts. Professionnalisme sans faille oblige, on a même relancé Sonic Generations pour voir si nos souvenirs ne nous jouaient pas des tours. Mais non, dans les niveaux Cyberspace de Frontiers, la boule bleu est moins agréable à manier. Avec sa nouvelle physique, notre héros est très lent au démarrage, que ce soit après un choc ou en atterrissant après un saut. L’abandon du boost et la disparition du Spin Dash rendent beaucoup de redémarrages pénibles et ne sont pas compatibles avec certaines idées de level-design. Oui, on pense à toi, les chutes de plateforme de Sky Sanctuary

C’est vrai que Green Hill Zone nous avait manqué !

Sonic The Fighter

Dernier point gameplay en évoquant le système de combat du jeu. Si la majorité des pugilats peut se régler principalement à coup de homing-attack, la Sonic Team a enrichi le système de pas mal de subtilités. On peut désormais faire parler les poings pour déclencher des combos, envoyer des vagues d’énergie, ou encore emboucler ses ennemies pour leur faire des dégâts. Une surcouche plutôt efficace, mais totalement optionnelle vu que peu de combats sont obligatoires. D’ailleurs, on vous conseille de vous focaliser uniquement sur les affrontements de mini-boss, ces machines plus grosses qui se baladent dans les zones ouvertes, vu que ce sont des batailles plus gratifiantes. Chaque opposition demande un peu de réflexion. On doit bien analyser les patterns, trouver le point faible et s’exécuter. Tous s’affrontent de manière différente et proposent sa petite idée propre comme une course poursuite.

On ne fera pas les mêmes louanges pour les vrais affrontements de boss, les fameux titans qui gardent chaque carte. Comme dit plus haut, pour les annihiler, Sonic devra se transformer en Super Sonic et faire parler sa puissance. Lorgnant très clairement du côté de Shadow of The Colossus, on doit commencer chaque combat en leur grimpant dessus pour amasser la dernière Emerald. Ces rixes sont malheureusement beaucoup trop brouillonnes une fois transformé en Super Sonic pour être satisfaisants. Les hitboxes sont louches, les patterns bizarre, les QTE mal amenés et la caméra pas optimale. Dommage, car il y a cependant des idées de mise en scène assez impressionnantes.

On n’a pas encore évoqué le scénario, mais sur ce point, le jeu fait dans le classique. Sonic et ses amis, lors d’une balade en avion, vont se crasher sur une archipel mystérieuse au passé trouble. Le hérisson sera le seul à pouvoir sauver ses amis emprisonnés et lever le mystère sur ces environnements étranges. Bonne nouvelle pour ceux qui en ont marre des fameux shity-friends de Sonic, le casting de Frontiers va à l’essentiel. Entoureront principalement notre héros, Tails, Knuckles, Amy et le Dr.Eggman. Mis à part Sage comme nouvelle antagoniste et les Kocos comme petite race autochtone, rien de neuf à introduire. Et c’est mieux comme ça. Pour les fans d’univers étendue et de clin d’œil, beaucoup de personnages tertiaires issus de Sonic Riders, Adventure ou Shadow the Hedgehog sont cités. Toujours sympa à prendre pour les fans les plus pointus. Mais du coup, on en pense quoi de ce scénario ? Sans nous avoir subjugué, cette histoire de SF est assez sympathique à suivre et a le mérite de ne pas être trop envahissant pour ceux qui préfèrent uniquement se focaliser sur le jeu.

La référence est assez subtil ?

La référence est assez subtil ?

Au frontière de l’horreur

Le sujet a assez été évité jusqu’à maintenant, mettons enfin les pieds dans le plat… Oui Sonic Frontiers n’a clairement pas une tête de porte-bonheur, sans dire qu’il est laid, on peut dire sans trembler que le titre a d’énorme soucis technique. Sur un pur plan graphique, c’est correct, les modélisations sont bonnes, les textures assez travaillées et la distance d’affichage plus que satisfaisante. En revanche, difficile de fermer les yeux face à ce clipping incessant et disgracieux de plateforme, rail et autre élément du décor. Bon, heureusement, cela ne pose jamais de soucis pour les moments de plateforming et ne concerne pas les niveaux Cyperspace, mais c’est tout de même difficile à regarder.

L’autre gros problème de la réalisation, c’est le manque de panache de la direction artistique. On l’a déjà dis, avoir trois zones boisées sur cinq ce n’est pas trop la joie, mais ce ne sont pas les stages linéaires qui vont sauver ce point-là. Vous aimez Green Hill Zone, Sky Sanctuary ou Chemical Plant ? La Sonic Team aussi vu que la majorité des niveaux Cyberspace reprend ces décors. Pas de quoi se planter des rings dans les yeux, mais on regrette que les artistes de l’équipe n’aient pas été plus imaginatifs et n’ont pas apporté un peu plus de peps au décor. Car dans Sonic Frontiers, les environnements les plus exotiques sont des déserts et des zones cendrées volcaniques, pas la folie donc.

On pourra finir sur une note positive en disant que sur Xbox Series X, en mode performance, tout cela tourne comme un charme. Du 60Fps quasi constant que ce soit dans les niveaux ouverts ou fermés. D’ailleurs, on vous conseille directement de zapper le mode qualité qui est mis d’office. Le 30FPS est assez désagréable sur un jeu si vif, et le gain visuel est très minime. Enfin, comment parler d’un jeu Sonic sans évoquer sa bande-son ? Pas de surprise, c’est encore une fois une grande réussite. Très calme dans les zones ouvertes, beaucoup plus pêchu dans le Cyberspace et flirtant carrément avec le métal pour les affrontements de boss, Sonic Frontiers possède un éventail musical assez large et qualitatif.

SuccesOne oblige, un mot final sur les succès du jeu. 40 succès sont disponibles. Il vous faudra faire le jeu de fond en comble et ramasser quasiment tout les collectibles pour obtenir les saints 1000G.

Difficile de parler de réussite totale pour cet ambitieux Sonic Frontiers, mais le définir de catastrophe ou de nouvel épisode raté serait tout autant faux. Le jeu de SEGA est une proposition tout à fait correct qui pourra satisfaire ceux qui voulaient du sang neuf dans les veines du hérisson. Il faudra fermer les yeux sur un clipping horrible et accepter une boucle de gameplay qui se renouvelle que trop peu. Mais si vous y parvenez, il se peut que ce Frontiers soit une bonne surprise comme il a été pour votre serviteur. Le titre dispose de zones ouvertes réussies qui font parler l’exploration, de liberté et de pas mal d’idées de game-design convaincantes. Sonic Frontiers est un épisode posant des bases solides qui ne demandent qu’à être validées et peaufinées dans une éventuelle suite qui pourra mettre tout le monde d’accord.

Le jeu a été testé pendant 15 heures grâce à une version fournie par l’éditeur, un grand merci à eux.

Points positifs

  • Exploration mise en avant et récompensée
  • Gameplay très agréable dans le monde ouvert
  • Un réseau de raccourcis à débloquer bien pensé
  • Combat contre les mini-boss agréable
  • Level-design des niveaux Cyberspace de qualité
  • OST d'excellente facture

Points négatifs

  • Clipping incessant et artistiquement fade
  • Progression, activités et défis très répétitifs
  • Inertie de Sonic peu agréable dans les stages Cyberspace
  • Affrontement en Super Sonic brouillon
  • Surcouche RPG guère passionnante
6.5

Ecrit par : AtomTimmy

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