Twin Mirror

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Test Twin Mirror

Ayant débuté sur le terrain des jeux narratifs en 2015 avec la licence Life is Strange, puis s’étant illustré plus récemment avec l’exclusivité Xbox Tell Me Why, on retrouve une nouvelle fois Dontnod en cette fin d’année pour le lancement de Twin Mirror. Les avis sur les jeux narratifs, découpés en épisodes divergent de toutes parts, même si pour celui-ci, le studio a préféré abandonner ce format et livrer le jeu entièrement dès sa sortie. Si certains y voient des jeux de niche comprenant une certaine redondance, d’autres perçoivent une nouvelle histoire à découvrir et où la rejouabilité se veut immense. Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faudra souligner que le jeu présenté a été développé, mais surtout édité par Dontnod Entertainment. Une première pour ce studio français, basé à Paris depuis 2008. Le talent de ce dernier saura-t-il, une nouvelle fois, se refléter au travers de ce nouveau soft ? Réponse ci-dessous !  

Retour à la maison 

Twin Mirror nous place, dès les premières secondes de jeu, dans la peau de Sam Higgs. Autrefois, journaliste d’investigation. Suite à un malheureux accident impliquant son meilleur ami, il se doit de revenir dans sa ville natale, en Virginie-Occidentale. Pour poser le contexte et bien comprendre les prochaines lignes, deux ans plus tôt, il avait publié un article sur les conditions de travail dangereuses et douteuses au sein de la mine. En conséquence, celle-ci a dû fermer ses portes, mettant une partie de la population au pied du mur et poussant la ville dans une dépression économique, sans retour possible. Au milieu de cette tempête médiatique, Sam a également demandé en mariage sa petite amie de l’époque, Anna. Rejeté et aux prises avec la dévastation personnelle et professionnelle qui devait faire face, il a tout simplement quitté la ville pour s’exiler loin de tout, mais surtout de tous. 

Pour notre protagoniste, la douleur psychologique causée par cette succession d’événements n’est toujours pas cicatrisée, mais c’est loin d’être le dernier de ses soucis. La liste est grande et quand son ami Nick, de son vrai nom Nicholas, meurt dans un accident de voiture, il se sent enfin prêt à retourner à Basswood. Bien que la police locale ait jugé que sa mort ne soit qu’un banal accident, la fille préadolescente de Nick, soupçonne un acte criminel et Sam doit faire son premier choix : accepter ou refuser d’enquêter. À la manière habituelle venant de Dontnod, tout se déroule principalement par des dialogues avec les habitants ; certains détestent Sam pour les problèmes engendrés par son reportage, et d’autres sont restés fidèles en tant qu’amis. Vous serez donc amenés à explorer des zones, interroger les habitants, lire toutes sortes de documents et analyser des bibelots pour connaître chaque résident et leurs secrets. Des indices sur la mort de Nick, et plus encore sortiront de terre, à force de fouiller plus profondément que les autorités compétentes. Noter que la découverte de certains objets évoquera des souvenirs importants du passé de Sam, en plus d’être essentielle pour un succès. Le studio n’a plus rien à prouver dans ce genre de narration vis-à-vis de l’environnement, alors forcément Twin Mirror ne fait pas exception à la règle. 

Enquête de vérité 

Les nombreux atouts qui ont fait de Sam un journaliste aussi unique sont également des outils pour résoudre au mieux vos différentes enquêtes tout au long de l’aventure. Ainsi pour se faire, Sam utilisera la méthode des lieux, aussi appelée plus récemment le palais de la mémoire. Une technique efficace, particulièrement ici, pour mémoriser plusieurs informations par cœur. Notre personnage devra de ce fait, se rapprocher d’un objet dont il a besoin de se souvenir afin de se couper du monde autour de lui et de créer un espace dans son esprit dans lequel il pourra naviguer, à volonté, de manière imaginative. À plusieurs moments, Sam doit reconstituer les événements du passé, même ceux où il n’était pas vraiment présent. Au préalable il faudra arpenter une zone bien précise, recueillir des informations et rechercher des indices. Cependant, Sam ne pourra émettre une conclusion une fois que vous avez bien examiné les lieux. C’est suite à tout cela qu’il sera donc nécessaire d’essayer les alternatives pour chaque élément de la scène du crime pour vous assurer que tout correspond. Par exemple, dans votre toute première enquête, Sam tente de comprendre avec qui il a participé à une bagarre, dans un bar, à la suite de la veillée, organisée en la mémoire de Nicholas. Si Sam se battait avec Dennis près du comptoir, alors pourquoi le bracelet de Dennis est-il près de la scène ? S’il était plutôt en train de se battre avec l’homme en colère près du jukebox, cela change-t-il quelque chose ? Joindre correctement chaque élément n’est pas particulièrement difficile, mais le processus demande tout de même un semblant de logique, et c’est vraiment satisfaisant de le résoudre.  

Bien que Sam maitrise ce genre de pensée méthodique et rationnelle, il est beaucoup plus maladroit pour traiter et trouver les bons mots face aux gens. Pour cela, il doit constamment s’appuyer sur sa « voix intérieure ». Celle-ci est une tout autre version de Sam, portant des lunettes à monture sombre, et employant un langage plus calme et posé, digne d’un narrateur. Il apparaît pour offrir des conseils dans des situations sociales et/ou compliquées. Dans certaines conversations, le temps s’arrête et une discussion avec cette voix, qui prend tout de même la forme d’un être humain, peut alors s’engager et amener Sam à retarder sa réponse au destinataire. Un mécanisme poussé qui oscille entre le rationnel et le relationnel, c’est d’ailleurs l’une des ambitions les plus intéressantes de Twin Mirror, avec comme seul défaut sa durée de blabla qui peut éventuellement nuire à l’expérience. Personnellement, j’ai adoré les relations qu’il se forge avec les différents intervenants tout au long des six heures que le jeu propose, même si les choix ont trop peu d’impact au fil du temps. Le développement du personnage principal est trop souvent entravé par une longueur, faisant penser à du remplissage inutile. On à même parfois l’impression que les moments clés, ceux qui nous aide vraiment à connaître chaque personnage à un niveau plus profond, sont tout simplement manquants ou oubliés. 

Basswood, la ville aux 1000 secrets 

Du côté des graphismes on remarquera des visuels assez réalistes, malgré des scènes avec des objets, environnements parfois trop peu détaillés et des visages avec peu d’animations faciales. Malgré ça, on y trouvera des plans assez sympathiques pour dégainer notre appareil photo et capturer un moment particulier. L’un des avantages des jeux narratifs en somme. Pour le gameplay, en plus de ce que j’ai déjà pu préciser juste au-dessus, je rajoute et j’insiste sur le fait que le protagoniste que l’on contrôle peut paraître parfois lent, malgré l’astuce d’appuyer sur LT pour augmenter votre vitesse. Dans l’ensemble, cela n’en reste pas moins maitrisé par rapport à ses prédécesseurs. La musique ne m’a pas marqué plus que ça, étant transporté dans le jeu, son histoire et les dialogues, on oublie assez vite ce qui peut se jouer en arrière-plan. Aussi abandonner l’idée de retrouver une VF, en tout cas pour le moment, seuls des sous-titres sont disponibles avec un paramètre pour modifier la taille des phrases. Une chose non négligeable pour l’accessibilité.

Continuons sur les 24 réalisations à déverrouiller pour obtenir les 1000G. La plupart se feront en suivant l’histoire, cependant deux d’entre eux pourront vous donner du fil à retordre. Celui de découvrir toutes les fins, déjà bien connu des joueurs de Tell Me Why. Le second sera de récolter chaque collectible, appelé aussi des mémentos, et qui sont parfois bien trop cachés pour ne pas se servir d’un guide vidéo. Parce que oui, si le titre vous propose avant tout de résoudre le mystère qui pèse sur cette ville, il s’agit également de ramasser ses reliques qu’il a laissées derrière lui quand il a brusquement quitté Basswood 

En conclusion, on ressent le besoin de DONTNOD d’explorer autre chose que les jeux épisodiques et encore plus pour leur tout premier jeu co-édité. Twin Mirror a de nouvelles mécaniques intéressantes, des personnages avec un manque de profondeur, mais une narration qui frôle la perfection, ce qui rend l’exploration enrichissante de bout en bout. Une aventure qui se doit d’être faite et même refaite pour varier les choix, mais aussi pour se garantir les 1000G aisément faisables avec quelques heures devant soi.

Le jeu a été testé sur une version presse fournie par Dontnod Entertainment, parce que c’est les meilleurs. Un grand merci à eux.

Points positifs

  • Histoire bien gérée
  • Gameplay décent
  • Nouvelles mécaniques intéressantes
  • Une voix intérieure utile
  • Une ville mystérieuse et attachante

Points négatifs

  • Manque de profondeur sur les personnages
  • Trop peu d'impact suivant les choix
  • Animations faciales absentes
  • Pas de VF
8

Ecrit par : Fironewz

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