Test Sniper Ghost Warrior : Contracts

Le studio CI Games, basé en Pologne, revient sur le devant de la scène avec Sniper Ghost Warrior : Contracts. Le développement de ce dernier fut annoncé officiellement le 16 août 2018, soit quatre petits mois après la sortie du troisième épisode de la franchise. Il n’a cependant aucun lien scénaristique avec les précédents jeux. Dès le départ, le studio avait annoncé que la série allait être réorientée en revenant sur les bases, et les mécaniques qui ont réussi à la licence par le passé apportant aussi au passage son lot de nouveautés. Pour cela, ils ont opté pour des missions séparées se déroulant sur des cartes fermées contrairement à son prédécesseur qui offrait un monde ouvert ambitieux, et peut être même un peu trop vis-à-vis de certains développeurs. N’est-ce pas là un contrat des plus risqué pour ce jeu de tir à la première personne ? Voyons ensemble s’ils ont réussi à rectifier le tir. 

Un bon entraînement pour un bon soldat.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, une mission dans un camp d’entrainement m’attend pour introduire le semblant de scénario qui se profilera au fil de ma progression. Par la même occasion, ce prélude apprend aux novices les bases du tir au fusil longue distance face à des cibles métalliques immobiles, mais aussi d’autres qui sont continuellement en mouvement. Et c’est une très bonne chose, car elle sera jouable à l’infini et m’entraîne à me mettre en situation pour les futures expéditions qui m’attendent. Nous incarnons Seeker, un mystérieux tireur d’élite officiant comme tueur à gages et mercenaire. La courte cinématique d’introduction nous apprend qu’il est doté d’un prototype de masque ultra sophistiqué, renforçant ses capacités et se synchronisant avec son équipement ainsi que l’environnement. Votre protagoniste se voit placé au beau milieu d’un conflit où la Sibérie s’est séparée de la Russie. La cause ? Les précieuses ressources naturelles émergeant sur le continent sibérien. Mon travail consiste essentiellement à mener à bien les missions définies par mes commanditaires, autrement dit exécuter les personnes dérangeantes et voler des données compromettantes au gouvernement sibérien. 

Comme cité en amont, ce nouvel épisode se compose de 5 zones de la Sibérie que nous débloquerons au fur et à mesure de nos exploits. Chaque mission aura sa liste de défis à remplir et d’objets à collectionner, ainsi qu’un écran de chargement illustré par des cinématiques en prélude des missions qui expliquent le qui, le quoi et le pourquoi vous faites tout ça. Un petit rappel à l’histoire qui se fait quelque peu oublier au fil des nombreux objectifs. Sans forcément vouloir faire le 100 % partout, il sera tout de même utile de faire quelques objectifs pour récolter des primes d’argent qui serviront pour acheter du matériel, comme de nouvelles armes ou des munitions. Les jetons seront quant à eux nécessaires pour améliorer l’arbre de compétences qui opère dans l’évolution du personnage. Tout ceci ne se fera pas dans un QG ou une planque, mais dans votre menu principal, à travers l’onglet « Dotation ». Et contrairement au dernier épisode, aucune arme et aucun accessoire n’aura besoin d’être réparé pour pouvoir être pleinement utilisable et fonctionnel au combat.  

Engagé pour tuer, et c’est tout.

Les différents contrats sont variés et je n’ai personnellement pas ressenti de lassitude. Ils sont même très agréables à accomplir et je me trouve totalement libre quant à la façon de procéder face aux cibles. On peut utiliser notre masque pour repérer les ennemis et les zones destructibles, et ainsi préparer notre approche. Qu’elle soit totalement furtive ou plutôt à la méthode bourrin équipé de notre seconde arme et de chères grenades, nous laisser le choix est très appréciable et c’est par l’une de ces bases que la licence a su se forger.   

 Côté gameplay, il reste classique mais efficace dans tout ce qu’il fait. Il est possible d’escalader falaises ou bâtiments pour atteindre des hauteurs et ainsi avoir une meilleure vue pour observer, repérer, mais surtout tirer. Mais passons au plus important, et ce pour quoi nous sommes ici : le sniper. Le plaisir, une fois la manette en main, d’utiliser cette arme est bien présent. L’ATH nous guide dans les tirs selon la difficulté choisie en montrant la direction et la force du vent ainsi que la distance qui nous sépare de notre prochaine victime. On peut régler celle-ci à l’aide des flèches directionnelles pour compenser la hauteur. Quand vient le moment de tirer, on retient sa respiration, et ma fidèle touche n’attend plus que la pression de mon index. Un tir dans la tête déclenche alors un suivi de la balle sous son plus bel effet. Une chose qui peut devenir lassante pour certaines personnes, mais il est tout à fait possible de désactiver ce ralenti dans les paramètres.  

Les mémoires froides de la Sibérie

À travers ce titre se cache malheureusement quelques vérités regrettables. Pour commencer, même si Sniper Ghost Warrior : Contracts tourne sous le moteur CryEngine, appartenant à Crytek, il n’est pas utilisé à ses meilleurs avantages en terme technique. Les bugs ne sont pas rares et mes premiers lancements m’ont littéralement fait planter le jeu, forçant un retour sur l’accueil de la console. Dans un second temps, des chargements un peu longs, même si c’est à ce moment que le jeu devient un peu intéressant comme j’ai pu le mentionner plus haut. Inutile donc de préciser qu’il n’est pas optimisé pour les Xbox One X. On ressent clairement le manque de budget et de moyens et c’est vraiment dommage tant la licence et le studio ont du potentiel. On remarquera aussi que le titre fera l’impasse sur la VF, pourtant présente sur les premiers opus. Encore une fois, surement dû au budget trop serré, mais on retrouvera tout de même les sous-titres en français, cruellement petits et impossibles à paramétrer dans les options. 

Bien entendu, tout n’est heureusement pas à jeter au fond de la poubelle. Le titre peut se vanter d’avoir une bande-son merveilleuse. Mention spéciale aux musiques des précédents opus qui me trottent encore dans la tête, celle-ci est dans la même lignée. Malgré une qualité graphique dépassée, les effets sonores sont présents et bien réalisés. Ce continent enneigé est bien retranscrit et le fait qu’une tempête de neige puisse impacter vos tirs est assez frustrant en soi mais très plaisant pour un jeu qui vise le summum du réalisme. Le son des armes et des explosions de toutes sortes est également un sans-faute. Notons également que les démembrements en tous genres font partie des nouveautés pour cet opus. Que ça soit, pour la tête, les bras ou les jambes autant le dire, ces scènes spectaculaires s’adressent à un public averti.   

À propos des succès, le titre en possède 40, dont 5 secrets pour les habituels 1000G d’un jeu Xbox One. Certains sont liés à la réussite des différents contrats, d’autres vous demanderont d’effectuer des actions bien définies et dans le thème, tel que tuer un ennemi en étant agrippé à une tyrolienne, ou d’effectuer trois tirs à la tête en une seule balle. Globalement, les 1000 G sont largement faisables par le commun des mortels.  

Pour conclure, Sniper Ghost Warrior : Contracts est malgré tout un bon jeu de tireur d’élite et d’infiltration. Il a su renouveler la formule et par conséquent la licence avec une expérience beaucoup plus enrichissante que celle de Sniper : Ghost Warrior 3 en 2017. Il introduit suffisamment de profondeur et d’intrigues qui nous poussent à la rejouabilité de chaque mission. Toutefois ce dernier épisode souffre aussi d’un moteur dépassé, mais loin d’être désagréable une fois derrière la manette, et par conséquent la lunette de notre fusil. J’ose espérer un suivi, rajoutant de nouveaux contrats, et peut-être même un mode en ligne où la coopération sera possible. Sans trop d’espoir. 

Le jeu a été testé sur une version presse fournie par l’éditeur. Merci à eux.

Ecrit par : Fironewz