Test Sniper Elite 5

Rebellion et les jeux de tir, c’est une histoire d’amour qui dure depuis 1992 ! Pour le cinquième opus de Sniper Elite, le studio a donc souhaité poursuivre l’aventure sur les nouvelles Xbox Series X|S. En « revisitant » l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en France, l’objectif était de rafraîchir la licence et de démontrer le savoir-faire du studio en matière d’infiltration. Rebellion tape-t-il dans le mille ? En joue… feu !

Sniper Elite règne en maître sur nos consoles depuis 2005 et ce cinquième opus veut conserver sa couronne. Après avoir voyagé aux quatre coins de l’Europe occupée, nous prenons cette fois la direction de la France. C’est Karl, notre tireur d’élite attitré qui se chargera une nouvelle fois de mettre à plat les plans du 3e Reich.

Le débarquement de Normandie a déjà eu lieu et vous avez pour mission d’ouvrir la voie en sabotant les principales défenses encore opérationnelles. Ce faisant, vous mettez en éveil l’un des généraux SS les plus dangereux et vous découvrez qu’un plan secret baptisé « Kraken » peut inverser la progression des Alliés. Ne fouinez pas sur le Net pour espérer trouver trace de ces histoires, tout cela est purement fictif et reste dans la veine des anciens épisodes de la saga SE, débutée en 2005.

De l’infiltration en veux-tu en voilà !

Axée sur les neuf missions disponibles de Sniper Elite 5 (et une dixième en DLC), la volonté des développeurs était d’aller vers le monde ouvert.
Certaines zones mettent donc en scène un immense champ de bataille, d’autres se déroulent en revanche dans des espaces plus restreints (en intérieurs), au grand dam des amoureux de tirs à longue distance. N’espérez pas évoluer aisément dans les campagnes françaises et préparez-vous à affronter de (très) nombreux nazis. De fait, si vous optez pour l’assaut frontal au détriment de la discrétion, attendez-vous à devoir sortir l’artillerie lourde et à des fusillades acharnées !

À ce propos, les puristes du genre seront certainement aux anges, le studio ayant poussé l’infiltration à son paroxysme. Loin du simple gimmick, ce parti pris technique vous oblige à préparer méthodiquement vos missions sous peine d’échec cuisant ! Après avoir choisi votre équipement au début des parties, vous devrez observer attentivement les lieux, les déplacements des troupes ennemies avec vos jumelles, régler la mire de votre arme en fonction des aléas du combat, en un mot, vous adapter aux situations.

Cette densité de gameplay conditionne le tir, y compris l’aide à la visée, et tout devra être pris en compte dans votre approche : distance, relief, position, sensibilité du vent, etc. Les développeurs semblent d’ailleurs avoir affiné la précision et cette itération de Sniper Elite demande bien plus de maîtrise et d’automatismes que par le passé.

De fait, n’espérez pas affronter la Wehrmacht en mode hardcore sans avoir effectué au préalable les missions au niveau de difficulté minimum. D’ailleurs, jamais un Sniper Elite n’avait approché ce degré d’exigence. À telle enseigne que le fait d’obtenir le succès « Finir la campagne en Authentique » relève littéralement de l’exploit. Seuls les joueurs les plus talentueux et les plus acharnés pourront s’en prévaloir.

En faisant le pari d’un gameplay, nerveux, pointu et sans concessions, Rebellion tient la dragée haute à certaines références du genre quitte à s’éloigner de son public d’origine. Un choix aussi courageux que risqué.

Une I.A. qui ne tire pas son épingle du jeu

La progression reprend peu ou prou celle de Sniper Elite 4 et propose des tas d’objectifs obligatoires ou secondaires. Les missions impliquent de longs déplacements périlleux aux quatre coins de la carte et les éléments du décor jalonnent votre réussite ou votre déroute. De fait, chaque buisson, chaque tour, chaque muret, chaque véhicule abandonné devient essentiel. La vitesse de vos pas étant également prise en compte par vos adversaires, vous ne pourrez vous permettre une seule seconde d’inattention.
Pour compenser ce côté un peu abrupt, vous pourrez saboter les moteurs des camions, des groupes électrogènes et ce faisant, éviter les forces ennemies. En outre, vous aurez, la possibilité de piéger les véhicules ou les corps de vos victimes.

Malgré ces efforts et cette profondeur de jeu, l’intelligence artificielle souffre encore de grosses lacunes qui rendent certains passages pénibles. Ainsi, les soldats allemands seront parfois capables de vous entendre à travers un mur ou une paroi, en dépit de votre immobilité, ou de vous ignorer alors que vous effectuez un sprint sous leurs yeux…
Au fil des années, la frustration causée par cette I.A. finit par nuire à l’expérience de jeu. Et c’est d’autant moins pardonnable que Sniper Elite 5 aspire désormais à un certain élitisme. Autre problème, et non des moindres, celui qui consiste à voir un marqueur relatif à votre dernière position ! Concentrés sur cette balise rouge, les allemands se précipitent d’un côté et vous offrent une vaste zone désertée en guise d’échappatoire… Or, c’est exactement la limite d’un gameplay pensé pour des puristes : il n’y a pas de place pour la médiocrité.

Pour compenser ces errements, vous n’aurez d’autre choix que d’actionner   dans le but d’étendre la zone de détection des ennemis à proximité… Et, entre chaque phase de tir (silencieux bien évidemment), vous serez obligé de faire un balayage de votre nid afin d’éviter d’être repéré.

Des Killcams de très haut niveau

La mise à mort théâtralisée — et un peu morbide des ennemis — est la marque de fabrique de Sniper Elite. Devenues incontournables, les cut-scenes qui la détaillent en dévoilant le trajet des projectiles à travers les os et les organes de vos cibles bénéficient désormais d’une précision et d’un réalisme accrus.

Petite particularité de gameplay que nous avons découverte dans ce cinquième opus, vos tirs sont parfois masqués. En effet, si vous ouvrez le feu à courte distance sur un nazi et qu’un autre est juste derrière, le bruit s’en trouve camouflé et votre présence demeure secrète.

Le framerate est irréprochable sur Xbox Series X (c’est moins vrai sur Series S…), mais ça n’est pas sans contrepartie. D’une part, le level design n’exploite pas les capacités des dernières consoles et si vous vous souvenez des paysages italiens du quatrième épisode, vous ne serez certainement dépaysé par les campagnes françaises. D’autre part, le moteur graphique avoue son âge et nous avons eu du mal à percevoir de réelles différences entre cette version et celle de la Xbox One X… Les explosions, les expressions faciales de vos ennemis ou celle des alliés ne sont plus au goût du jour, bien que l’expérience de jeu n’en souffre pas.

Sniper Elite 5 se pare d’un doublage français de grande qualité, mais on ne peut pas en dire autant de la bande-son, absolument pitoyable : si vous voulez profiter du titre et de son ambiance, coupez les musiques !

Si vous éprouvez des difficultés, n’hésitez pas à contacter notre communauté Discord afin d’obtenir de l’aide.

Sniper Elite 5 est dans le catalogue du Xbox Game Pass depuis sa sortie et en vente sur le Microsoft Store à 59,99€.

Le cinquième opus de Sniper Elite s’impose comme la nouvelle référence du tir de précision sur Xbox Series X. Malgré ses faiblesses récurrentes et sa conception datée, la richesse de son gameplay et le raffinement de ses cartes en monde ouvert font pencher la balance du bon côté. Avec Sniper Elite 5, Rebellion met la concurrence en joue et lui colle une balle en pleine tête !

Nous remercions Rebellion de nous avoir fourni une version dématérialisée de Sniper Elite 5.

Ecrit par : BreizhSonik

Rédacteur et testeur sur Succesone.fr Chasseur de succès