Saints Row

Par le dans Tous les tests, 4 en plus

Annoncé il y a tout juste un an, le reboot de Saints Row arrive sur nos consoles Xbox. Cousin provocateur et crétin de son modèle GTA, la série avait su tirer son épingle du jeu sur la génération Xbox 360 et se créer une fan base solide. Presque dix ans après le dernier épisode, les choses ont pas mal changé chez Volition. Leur nouvelle licence : Agent of Mayhem a été vite oubliée dès sa sortie et ce reboot de Saints Row a peiné à convaincre lors de ses multiples présentations. Après avoir bouclé le titre et vu la genèse de ce nouveau groupe de Saints, on comprend mieux pourquoi cet opus a tant de mal à soulever les foules.

ALL SAINTS ARE COMING

Saints Row version 2022, c’est l’histoire d’une bande de quatre potes en collocation : Elli, Kevin, Neenah et notre protagoniste sans nom. Un quatuor qui, pour réussir à payer le loyer de leur appartement, arrondit leur fin de mois en rendant service aux trois gangs de la ville de Santo Ilesco. Malheureusement pour eux, le licenciement pour faute grave arrive très vite. En s’appuyant sur leurs expériences dans le monde de la criminalité, les amis vont créer leur propre association criminelle pour régner sur la ville : les Saints.

La suite des évènements sera peu marquante, le scénario qui se déroule sous nos yeux est sans surprise majeure. Une fois le générique de fin arrivé, après une petite quinzaine d’heures, on oublie très vite les péripéties qu’ont vécues nos Saints. Et pourtant, on sent une volonté chez Volition de raconter leur histoire avec un peu plus de sérieux et de donner de la profondeur à cette bande. Mais cela n’a jamais touché le petit cœur de votre serviteur. Le titre joue par moment la carte du pathos : « Tu sais moi, je n’ai pas eu une enfance facile en foyer », entend-t-on lors d’un trajet en voiture. Tout cela pour justifier que trente secondes plus tard, on aille fracasser le gang d’en face pour une histoire de jouet Happy Meal collector. Mais cela ne marche pas, la faute à des enjeux peu passionnants et des personnages guère plus attachants.

Voici les Idols, l’un des trois gangs adverses du jeu

Fini les enfantillages

Ce genre d’écriture plus terre à terre ne serait jamais passé avec l’absurdité des deux derniers jeux de la saga. C’est donc pour cette raison que le ton général de cet épisode n’a plus rien à voir avec celui de The Third et de sa suite. On se rend vite compte que ce reboot a largement baissé le curseur du WTF et du grotesque. Adieu les godemichets violets géants qui font office d’arme. Au revoir également aux pouvoirs de Saints Row IV. Tout est plus « réaliste ». Cependant, le jeu essaye de rester plus fun que la moyenne, en proposant par exemple des missions explosives et over the top. On pense à ce braquage de train très inspiré d’Uncharted 2 ou encore à l’assaut d’un convoi militaire ressemblant beaucoup à celui d’Uncharted 4 (décidément). Mais à choisir, on aurait préféré garder le ton idiot et sans limite des précédents épisodes, qui pour le coup avait le mérite de vraiment se démarquer de la concurrence.

Pour ce qui est de son monde ouvert, Saints Row fait dans le classico-classique. Inspirée de Las Vegas, la carte se scinde en deux parties : une moitié désertique et une autre plus urbaine. La ville est un cliché de l’Amérique mais par chance, elle reste dans des proportions moyennes en termes de taille. Ce terrain de jeu proposera au fur et à mesure de votre avancement de plus en plus d’activités : assassinats, vols de voiture, cascades en véhicules etc… Si vous avez déjà joué à un open-world/GTA-Like ces vingt dernières années, vous connaissez alors tous les rouages du titre. La seule originalité ici vient de la gestion de l’empire des Saints. Au bout de quelques heures, vous débloquerez la possibilité d’étendre votre influence en implantant des entreprises illégales dans les différents quartiers de la ville.

Vis ma va vie de gangster

Fraude à l’assurance, camouflage de déchets toxiques, nettoyage de scènes de crime ; voilà pêle-mêle le genre de méfaits que nous propose la gestion de notre empire. Ces activités permettent principalement de débloquer des tenues, des voitures et de générer passivement du cash. Assez drôles et pas trop mal fichues « ludiquement », ces petites bêtises annexes (et la gestion de notre entreprise) restent cependant trop en surface. Une fois en notre possession, on aurait bien aimé qu’un quartier puisse être personnalisé, ou qu’un gang adverse cherche à se le réapproprier. Mais il n’en est rien. Finalement, à part pour gagner du cash, très secondaire, ce Monopoly édition Gangster ® risque de ne pas vous retenir très longtemps.

Excitant sur le papier, la gestion de notre empire est vite reléguée au second plan

Malgré sa proposition de monde ouvert ultra classique et la disparition du ton régressif de ses ancêtres, Saints Row arrive à maintenir la tête hors de l’eau. Sans jamais être brillant, le titre de Volition n’est pas si désagréable à parcourir. Il faut dire que son gameplay résolument arcade est assez plaisant. Les fusillades vont à l’essentiel : un petit lock, des jauges de vie à réduire à néant, zéro système de couverture pour plus de « bourrinage ». La petite originalité vient des takedown à déclencher avec Y permettant de régénérer notre vie. Faisant penser au système de glory kill des derniers Doom, cette mécanique d’exécution est une bonne idée pour favoriser les escarmouches dynamiques.

L’autre bonne trouvaille du gameplay vient de la conduite des véhicules. Saints Row joue là aussi à 100% la carte de l’arcade : très peu d’inertie dans les bolides, des dérapages quasi infinis et des collisions sans trop de dégâts (même à moto). Les développeurs ont voulu simplifier les balades motorisées et c’est plutôt réussi. Dans cette optique d’arcade absolu, on a aussi le droit à des takedown pour dégommer les véhicules ennemis. Sans atteindre les sensations et le spectacle d’un Burnout, le résultat est satisfaisant et rend assez spectaculaire les affrontements en automobile. On ne savait pas trop où le placer, mais le titre a la bonne idée d’introduire une wingsuit au héros. Déployable dans les airs, ou en sautant d’un véhicule à pleine vitesse (pour plus de style), cette tenue permet de se déplacer rapidement vers notre objectif sans forcément galérer à trouver un hélico. Toujours bon à prendre.

Parcourir la ville en wingsuit a son petit charme

Restons dans les bons points en évoquant la plus grande force du titre : ses outils de personnalisation. Saints Row embarque une création de personnage très complète, à tel point que les joueurs ont déjà réussi à (re)créer des centaines de modèles iconiques. Le petit plus du soft est la possibilité de partager ses conceptions de héros et de les rendre accessible à tous les joueurs du globe. C’est comme ça que je me suis retrouvé à tenter l’aventure avec des protagonistes ressemblants à Wario, Sammy de Scooby-Doo ou encore Dante de Devil May Cry. On ne va pas se mentir, jouer au criminel avec des ersatz de personnages connus a tout de même son petit charme et rendent certaines situations totalement décalées et cocasses. On peut aussi souligner que le jeu permet de tuner très facilement ses voitures et ses armes ; toujours cool pour les afficionados de la personnalisation et du fluo.

Une technique pas folichonne

Le sujet n’est pas encore arrivé sur la table, mais il va être temps d’évoquer la technique du jeu. On ne va pas se mentir, la saga de Volition n’a jamais été à la pointe techniquement. Bien que très appréciée sur Xbox 360, la série a toujours trainé une technique pas loin d’être à la rue. On peut vous dire que cet épisode ne déroge pas à la règle. Sur le pur plan graphique, on a le droit à un gros clipping, des modèles très peu détaillés, des effets d’explosions peu convaincants ou encore une physique très grossière. GTA V, sorti en 2013 pendant l’ère Xbox 360, est plus impressionnant aujourd’hui. Si on veut le comparer à des jeux plus contemporains, et accessoirement moins friqué que le mastodonte de Rockstar, Just Cause 4 ou le remaster de Mafia sont plus cohérents techniquement.

Ce genre de bug, Saints Row en possède malheureusement trop

L’autre gros souci sur le plan technique, c’est le niveau de finition du titre. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le patch day one n’est pas arrivé. Les développeurs ont dit être déjà au courant des nombreux bugs, mais l’aboutissement pour un jeu vendu plein pot n’est pas au rendez-vous. Il est difficile d’imaginer que le patch soit suffisant pour corriger tous les gros problèmes qui ont ponctué notre aventure. Bugs de collisions, PNJ restant en T-pose après avoir été tué, pathfinding des coéquipiers bugués nous obligeant à relancer la mission. Ou encore protagoniste et menu ne répondant plus après une mission échouée, nous forçant à redémarrer le jeu. Voilà le genre de couacs techniques auxquels nous avons eu le droit au cours de nos quinze heures de jeu. Alors peut-être que tout sera réglé très vite, et même dès la publication de ce test, rendant ce paragraphe totalement caduc, mais il nous semblait important de vous prévenir de l’état actuel des choses.

Seule éclaircie sur le plan technique, le frame rate enfin stable sur Xbox Series. Il faudra cependant faire de grosses concessions sur la définition. Le titre propose de nombreux modes pour ses graphismes (1080p, 1440p, option ray tracing, 4K intégral etc..). Le seul qui nous a pleinement satisfait est le 1080p, permettant de jouer avec un frame rate très équilibré et fluide. Il faut dire qu’avec les nombreuses choses qui se passent à l’écran, le résultat est plus agréable en 60FPS. Comme souvent, chacun trouvera midi à sa porte. On imagine que certains ne seront pas gênés par le 30FPS, souffrotant, du mode 4K.

Ne pas venir embêter Dante

Au-delà de toutes les considérations techniques, ludiques, d’écriture, une question n’a pas cessé de nous traverser l’esprit : « Mais à qui s’adresse ce Saints Row ? ». Dans un milieu aussi concurrentiel du GTA-Like, on peut citer facilement des titres qui sont des propositions plus convaincantes que ce reboot. Vous souhaitez de l’action over the top et débridée ? Just Cause fait cela beaucoup mieux. Vous avez envie de suivre une bonne histoire de gangster ? On vous redirigera plutôt vers Mafia. Vous voulez un titre totalement crétin et décomplexé ? Saints Row : The Third et IV sont plus réussis à ce niveau-là et sont rétro-compatibles. Vous en avez marre de GTA V et vous voulez traverser un jeu similaire en coop sans prise de tête, déguisé n’importe comment ? Alors peut-être que ce reboot est fait pour vous.

SuccesOne oblige, on finira ce test en évoquant les succès. Pour ma part, au bout de 15 heures, j’avais débloqué 17 succès pour 305G. Pour en savoir plus, on vous redirige vers la liste complète des réalisations. On peut vous dire que Saints Row est le genre de jeu qui offre ses 1000G aux complétionnistes les plus acharnés. Non parce que les succès sont spécialement difficiles à obtenir mais parce qu’ils demandent du temps et de l’investissement !

Sans être particulièrement désagréable à parcourir, ce reboot de Saints Row est facilement oubliable. Empêtré dans une structure déjà vu cent fois pour un jeu du genre et vidé de sa grande force, d’un ton très idiot et provocateur, le soft de Volition est un titre tout ce qu’il a de plus classique et commun, sans réelle valeur ajoutée ou idée personnelle marquante. Un GTA-Like de plus, sans plus. On imagine bien que son orientation résolument bourrine et arcade plaira aisément aux joueurs qui souhaitent un divertissement à effectuer en coop. On préfère cependant les prévenir que l’état technique est à l’heure actuelle assez inquiétant. Attendez donc les premiers patchs pour vous éviter une éventuelle déception.

Le jeu a été testé grâce une version envoyée par l’éditeur, merci à eux. Quinze heures ont été nécessaire pour finir le titre.

Points positifs

  • Des options de personnalisation dingues
  • Quelques missions sortent du lot
  • Beaucoup de contenu annexe
  • Le gameplay TPS tient la route...
  • ... comme la conduite très arcade

Points négatifs

  • Ou est passée la crétinerie des anciens volets ?
  • Graphiquement et techniquement très en retard
  • Gros soucis de finition (bugs et crashs en tout genre)
  • Histoire, narration et personnages guère passionnants
  • Game-design et ambition d'un autre âge
  • Gestion de l'empire criminel très secondaire
5

Ecrit par : AtomTimmy

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