Test No Straight Roads

Voilà le genre de licence sortant complètement des standards connus, No Straight Roads arrive dans un monde vidéoludique où les prises de risques sont de plus en plus rares. En effet, les développeurs malaisiens de Metronomik SDN, composé notamment de l’ancien chef design du jeu Final Fantasy XV, mais également du concept artist de Street Fighter V, sont heureux de nous présenter après plus de trois années de développement, leur première œuvre majeure. Son gameplay est basé sur le combat associé avec un rythme musical, le tout dans un univers complètement fun et coloré. Ici, chaque genre de musique est représenté, le studio réussira-t-il parfaitement à intégrer cette diversité sans aucune fausse note ? Voici ma réponse à cette question.

Let’s Rock’n’Roll!

L’histoire nous emmène dans la ville de Vinyle City, cité gérée par les membres du NSR (No Straight Roads), une compagnie vivant uniquement du pouvoir de la musique électro, dans le but de fournir de l’électricité et faire vivre sa population. Vous incarnez un groupe du nom de « Bunk Bed Junction« , composé de Zuke et Mayday, dont la philosophie est le Rock’n’roll. Votre objectif de départ est d’être intégré à la NSR via une audition à la The Voice. Seulement voilà comme dans la réalité, le Rock n’est plus à la mode et le duo malgré une représentation en béton, se fait recaler injustement par le jury. Mayday, voix et chef du groupe s’insurge contre ce jugement et expose son point de vue à la NSR. C’est alors que tout commence, puisque les musiciens hors pair ne comptent pas se soumettre à cette décision et décident de se venger, en donnant une bonne leçon de Rock dans un monde complètement aseptisé par l’unique son électro. 

La musique, l’élément principal du soft, est parfaitement orchestrée et intégrée dans le gameplay, Metronomik a réussi un véritable exploit en créant une bande-son tout simplement incroyable. D’ailleurs je vous conseille fortement l’utilisation d’un casque de très bonne qualité, pour profiter au maximum du génie sonore de No Straight Roads. Mayday et Zuke doivent attaquer en rythme et éviter les coups, pour pouvoir vaincre les différents boss que vous affronterez. Suivre le tempo est indispensable pour ne pas faire descendre trop rapidement sa jauge de vie. Même si celle-ci est conséquente en mode normal, les autres difficultés ne vous laisseront absolument aucune chance si vous n’êtes pas en phase avec le titre. Le duo est représenté par Mayday, une guitariste à la limite de l’hystérie. Elle possède les compétences requises pour les assauts directs et rapides, alors que son compère, le batteur Zuke préfère frapper de plus loin, avec la faiblesse d’être largement plus lent et lourd que sa complice de jeu. Manette en main, le jeu est relativement simple à manipuler, la touche  vous permet d’activer des éléments du décor qui vous permettront de gagner des points et d’augmenter le nombre vos fans. Si vous gérez bien vos combats, vous pourrez unir votre groupe et offrir des affrontements absolument géniaux et envoûtants. On regrettera malheureusement que la ville et ses quartiers soient presque inutiles, pourtant le potentiel était bien là. Si vous êtes parfaitement synchronisés avec votre partenaire, vous déclencherez le mode spécial pour éliminer les boss via les touches  et , un moment de plaisir visuel intense après avoir bien bataillé contre eux.

N’oubliez pas les paroles

Le doublage qui est en totalité dans la langue de Molière sublime complètement cette licence. Je retrouve des noms connus comme Ronald Daignoux ( Viking ), Françoise Cadol ( la voix d’Angelina Jolie ), Anaïs Delva ( Elsa, la Reine des Neiges), Eric Legrand, Céline Montsarrat et  Patrick Borg ( Dragon Ball Z ). La voix du monde du jeu vidéo comme Julien Chièze et Kayane viennent compléter un casting très complet. 

Un petit bémol cependant, les voix connues de mon enfance, notamment ceux ayant doublé le manga Dragon Ball Z, ont une tendance à gâcher l’immersion de certains des personnages. Difficile de ne pas repenser aux dessins animés du Club Dorothée. Les musiques sont totalement exclusives au jeu, et elles sont d’excellente qualité et font mouche à chaque fois. Une véritable réussite en somme, qui donne une identité absolument unique à No Straight Roads. 

Niveau graphisme, le jeu est joli techniquement parlant, mais souffre d’un problème majeur de synchronisation labiale, ce qui veut dire qu’il existe un décalage entre le doublage français et la bouche de nos personnages. Autre point négatif, quelques bugs qui font planter le jeu sur ma Xbox One X. Des fausses notes qui n’enlèvent en rien le cachet visuel du jeu. Il colle parfaitement à l’esprit que le studio malaisien souhaitait lui donner. 

Le gameplay est ici très convaincant tout en restant classique, le jeu se joue à la 3e personne avec la possibilité d’exploration de la ville. Même si cette progression restera très limitée. No Straight Roads se déroulera dans un univers en 3D, avec quelques passages réussis en 2D. Un Beat them all musical en somme. Vous aurez votre propre QG, caché dans les égouts de la ville, vous pourrez faire évoluer votre matériel et vos compétences, tout en augmentant votre capital de fans en jouant dans votre salle de concert clandestine. Des centaines de boissons seront disposées aux quatre coins de la carte, elles vous aideront à débloquer des autocollants de customisation pour vos accessoires musicaux.

Taratata

Si vous vous attendiez à un jeu facile, ce ne sera malheureusement pas le cas, les chasseurs de succès devront sortir le grand jeu pour battre les boss finaux. Comptez une bonne dizaine d’heures pour finir une première fois le scénario. Si vous souhaitez passer l’un des modes difficiles, il faudra user d’une extrême finesse pour réussir à éliminer vos ennemis. Ses derniers seront largement plus coriaces que vous. Dans NSR, vous devrez affronter un total de 6 boss bien différents, représentant chacun un genre de musique. Pour y arriver, il faudra comprendre leurs mécaniques d’attaques, pour ensuite mieux les contrer. La rejouabilité est ici excellente, puisqu’il y a une multitude de moyens d’éliminer ces caïds, autant dire qu’il y aura du challenge à revendre. 

Attention cependant, le jeu reste complètement accessible pour la majorité des joueurs, surtout si vous comprenez le fonctionnement des rythmes musicaux, car ils vous donneront le tempo des attaques de vos ennemis. Il vous faudra donc de la patience et du travail pour réussir vos missions. Il faudra également apprendre à changer de personnage au bon moment, sinon les Game Over arriveront très rapidement. Une véritable science dans No Staight Roads, puisque si vous jouez solo, le musicien non utilisé se reposera et verra sa barre de vie repartir à la hausse. Ce petit avantage disparait dès que vous jouez à deux. Un autre bon point pour NSR, car la coopération vous permettra de passer d’excellents moments musicaux tout en corsant encore un peu plus la difficulté, même si cela ne changera pas radicalement votre façon de jouer. La meilleure harmonie entre les joueurs sera indispensable pour pouvoir réussir vos objectifs. 

Certainement l’un de mes coups de cœur 2020. Le studio malaisien a réussi sa première avec No Straight Roads, mais il ne plaira certainement pas à tous, car il s’adresse surtout aux fans de musique. Vinyle City proposera une histoire accrocheuse comme nos deux personnages jouables, avec une belle narration. En revanche, certains seront sans doute déçus des dix heures passées pour terminer la trame principale, même si la rejouabilité offre une véritable plus-value. Bref, No Straight Roads est un jeu sortant complètement des sentiers battus, une franche réussite musicale que je conseille à tous.

Merci à Sold Out Sales & Marketing pour m’avoir fourni une version du jeu.

Ecrit par : BreizhSonik

Rédacteur et testeur sur Succesone.fr Chasseur de succès