No More Heroes 3

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Test No More Heroes 3

Killer 7, Shadow of The Damned, Lollipop Chainsaw, Killer is Dead… Depuis les années 2000, le créateur japonais Suda 51 n’a cessé de se faire remarquer pour ses jeux d’action extravagants mais un peu fauchés. Evidemment, à ce CV barré vient s’ajouter le licence No More Heroes, débuté en 2008 sur Wii. La saga a su marquer les, rares, joueurs qui ont su lui donner une chance. Plus de dix ans après le second épisode, et une période d’exclusivité d’un an sur Switch, No More Heroes 3 débarque sur nos Xbox. Alors Suda 51 et son équipe ont-ils encore réussi à nous sortir un titre audacieux avec deux-trois bouts de ficelle ? Réponse ci-dessous.

Travis VS The Universe

S’il a fallu attendre dix ans pour avoir un troisième épisode de No More Heroes, c’est aussi le temps que Travis Touchdown a attendu pour qu’il se passe quelque chose de trépignant dans sa vie. Après en avoir découd avec les assassins les plus dangereux de Santa Destroy, notre héros va devoir ressortir son fameux beam katana pour cette fois-ci dégommer de l’alien. Dirigé par leur leader FU, de son vrai nom Jess Baptiste VI, ces envahisseurs mettent au défi les terriens. Celui qui tuera les neufs extraterrestres composant le Classement Galactique des Super-héros aura le droit à un duel au sommet avec FU pour désigner le sort de la Terre. Ça tombe bien, notre Travis national zigouille le premier de la liste dans l’introduction, devenant de ce fait le protecteur de la Terre. Sacré programme.

Vous l’aurez vite compris si vous êtes familier des anciens épisodes de la série, ce troisième épisode reprend le squelette de ses grands frères : dix assassins aliens à tuer les uns après les autres pour espérer voir le générique de fin. La mauvaise nouvelle c’est que No More Heroes 3 n’a pas vraiment cru bon de revoir sa copie sur un point primordial : sa progression. Pour accéder à chacun des boss fights de l’aventure, il vous faudra réussir trois combats de qualification mais aussi récolter une certaine somme d’argent. Pour amasser cette précieuse maille, Travis devra réaliser des travaux de bénévolat. Et c’est là que ça coince.

Travis chambrera longuement son adversaire avant de lui ôter sa vie

Travaux d’intérêt généraux

Balancé à moto dans une zone ouverte, on devra donc trouver des PNJ inanimés dans cette ville qui l’est tout autant.
Ces derniers nous demanderont divers services moyennant finance. Tonte de pelouse, débouchage de WC, récolte de déchets ; voilà le genre de tâche qu’on devra effectuer pour amasser l’argent nécessaire afin de poursuivre l’aventure. Le gros hic, c’est que la plupart de ces missions de bénévolat sont peu intéressantes à jouer. Il n’y a que celles demandant de chasser des criminels à moto qui sont vraiment fun et sortent du lot.

Cette demande de fond revenant pour chaque boss, vous allez vous retrouver à re-re-re-faire ces mini-jeux des dizaines de fois pour continuer la progression. On imagine bien que cette structure a été mise en place pour étirer la durée de vie, mais on aurait largement préféré un No More Heroes 3 plus condensé et moins ennuyeux par moment. Car des qualités, le titre de Grasshopper Manufacture n’en manquent pas. Ces dernières se seraient sans doute mieux exprimer sans ces passages en zone ouvertes qui ne sont pas là pour les bonnes raisons.

Sans doute un des min-jeux les moins ennuyeux, et encore…

Crazy Heroes

Comme à son habitude, Suda 51 a profité de son nouveau titre pour montrer ses talents habituels : la narration barrée, l’appropriation de la pop-culture et les délires artistiques. Dès les premiers instants et tout au long de l’aventure, le soft est marqué du sceau de son créateur. Les clins d’œil et les hommages défilent à une vitesse folle et aucun ne semble pas être à sa place. Une petite animation à la Zelda pour souligner l’acquisition d’un item important, une moto (au passage ignoble à contrôler) tout droit sortie d’Akira ou encore des interludes textuels rappelant certains vieux jeux, No More Heroes 3 ne manquent pas d’imagination pour vous faire comprendre que le titre a été conçu par des geeks passionnés.

Niveau narration, le titre ne manque pas d’audace pour surprendre le joueur. Si certains jeux aiment bien gentiment briser le quatrième mur, No More Heroes 3 lui n’en a que faire des conventions et explose ce mur avec du C4. Travis sait très bien qu’il fait partie d’un jeu vidéo et il en connait tout ses codes. Dès l’intro, il nous fera comprendre que c’est primordial de sauvegarder sa partie avant les boss pour éviter de tout se recoltiner. Il s’agacera face à un mystérieux perso omniscient, lui hurlant qu’il en ras-le-bol de son « foreshadowing à la con » et qu’il veut le fin mot de l’histoire maintenant. D’ailleurs, notre otaku n’est pas le seul à être conscient de son statut, vu que certains antagonistes iront eux aussi de leur petite blague méta par moment. Bon après, tout n’est pas toujours très fin et certaines blagues sont plus vulgaires et beaufs que vraiment subtiles, mais le ratio blagues cool/malaisantes reste tout de même dans le positif.

Suda 51 ne s’amuse pas avec les codes de la narration qu’avec le quatrième mur, il se sert aussi de la structure en chapitre de son titre. En effet, chacun des niveaux du jeu possède son générique d’intro et son ending comme un anime japonais le ferait. Stylisés à souhait et plutôt jolis, ces interludes ne font pas tâche dans la fresque barrée que dessine Grasshoper. Pour renforcer ce côté série, le jeu s’amusera aussi à émuler le menu de Netflix pour la transition entre chaque épisode. Bref, l’équipe n’a pas lésiné sur les idées pour rendre son bébé unique.

Travis dans sa splendeur

Bloody Palace

Entre toute ces blagues méta, ces délires narratifs, No More Heroes 3 propose des phases de Beat’em All bien vénères. Attention cependant, on ne parle pas de BTA technique et chorégraphié à la Devil May Cry ou à la Bayonetta. Ici on fait dans le brutal, le simple et l’efficace. Un bouton pour les coups faibles, un pour les coups forts, un lock pour favoriser les empoignades en duel. Soupoudrez tout ça de QTE pour achever les ennemies, de coups spéciaux à la cooldown et de projections contextuelles, et vous avez un système de combat parfaitement fonctionnel.

Si tout fonctionne très bien alors que c’est sans doute trop classique, c’est parce que les développeurs ont réussi à compenser tout ceci par d’excellentes sensations visuelles et sonores. Les exécutions sont brutales et sanglantes et le son du beam katana de Travis contre la chair des ennemis est très satisfaisant. Sans faire partie du panthéon des jeux de son genre, No More Heroes 3 se défend très bien et ses combats tiennent parfaitement la route contre la bleusaille que l’on affrontera.

La castagne est plaisante dans ce No More Heroes 3

Boss Rush

Moment d’apogée où toutes les qualités du jeu s’imbriquent parfaitement, les combats de boss ont grandement pesé dans la balance pour la note finale. À eux seuls, ils sont capables de faire oublier les heures à farmer les missions de bénévolat ennuyeuses. On envirait presque les joueurs PC qui vont moder le jeu et fournir une version se concentrant uniquement sur les boss, permettant de zapper toute les phases en monde ouverte de l’angoisse.

Au nombre de dix, ces affrontements sont très riches en surprise. C’est dans ces moments que Suda 51 et son équipe ont eu les meilleures idées de gameplay pour briser la routine et qu’ils osent changer le genre du jeu pour l’éloigner du BTA. En dire trop serait vous gâcher les incroyables twists, blagues méta et autres joyeusetés délirantes que Grasshoper a prévu pour vous marquer. Allez, on vous dira juste qu’il faut vous préparer à des battles chaises musicales et des affrontements façon J-RPG. Ça pourra toujours vous servir. Et avant de hurler au spoil, dites-vous qu’on vous a préservé des meilleures surprises.

Et encore, là, c’est plutôt soft

No More idée d’intertitre

Si vous avez vu déjà des vidéos de gameplay du titre sur Switch l’an dernier, ou tout simplement les screens accompagnant ce test, il est temps d’évoquer l’éléphant au milieu de la pièce. Oui, No More Heroes 3 est un titre très en retard graphiquement, pour ne pas dire totalement à la rue. Et encore, on peut s’estimer heureux, le passage sur Xbox Series a permis au titre de se débarrasser de son frame rate parfois chancelant et de son aliasing sévère que le jeu se trimballait sur Switch. Même si le titre ne rame plus et qu’il est désormais plus lisse, le portage sur ces nouvelles consoles ne fait pas pour autant des miracles.

Les textures sont toujours aussi pauvres et ont le mauvais goût de se charger pendant les cinématiques. Les éclairages sont grossiers, les zones ouvertes font cheap et sont terriblement vides… Les tares graphiques sont légions et on imagine aisément que tout ça vient du budget réduit du jeu. Fort heureusement, les artistes de Grasshoper ont été très inspirés pour combler cette faillite technique par des partis pris artistiques plutôt séduisants.

Une blague méta et un petit bonus vulgaire, No More Heroes quoi !

Que ce soit son HUD très pixelisé pour évoquer les vieux jeux arcades ou encore le chara design très marqué des antagonistes aliens, le studio peut se targuer d’avoir des artistes doués. Comme pour l’écriture, il faut être partisan des délires visuels. Il faut accepter ces gerbes de sang et ces gros pictogrammes pixelisés qui habillent l’interface. Mais si on les tolère, on se rend vite compte qu’il s’agissait des meilleurs choix à faire pour camoufler une maîtrise de l’Unreal Engine toute relative.

Enfin, un mot sur les succès. No More Heroes 3 possède un total de 51 succès pour 1000G. On a remarqué qu’il vous faudra du courage pour obtenir une complétion totale. En effet, le titre demande de finir le jeu en difficulté maximum pour réaliser certain défi. Bon courage aux complétionnistes.

Graphiquement en grande difficulté, construit sur une boucle de progression très vite ennuyeuse et rébarbative, No More Heroes 3 est un titre qui agace bien souvent. Un jeu dont il faudra braver des moments soporifiques et crispants pour pouvoir espérer toucher ses instants de génies. Des passages géniaux, le bébé de Suda 51 en possède une pelleté et on aurait largement préféré les voir condensés dans un boss rush intense de 5-6 heures qu’étalés sur 12 comme c’est le cas ici. Méta, subversif, très stylé artistiquement et plaisant dans ses combats, No More Heroes 3 aurait pu être encore meilleur s’il avait visé un peu moins grossièrement. En l’état, c’est un super jeu cabossé, attachant mais terriblement imparfait.

Le jeu a pu être testé grâce à une version fournie par l’éditeur, merci à eux.

Points positifs

  • Un style visuel unique et percutant
  • Des combats efficaces
  • Les affrontement contre les boss sortent du lot
  • Blindé de références et d'hommages à la pop culture
  • Un ton subversif et méta souvent maitrisé
  • Bande-son varié et de bonne facture

Points négatifs

  • Réalisation graphique d'un autre âge
  • Structure rébarbative et répétitive
  • Les passages en zone ouvertes ennuyeux
  • Maniabilité de la moto cauchemardesque
  • Missions de bénévolat inintéressantes
  • Par moment plus vulgaire et beauf que drôle
6

Ecrit par : AtomTimmy

Soyez le premier à donner votre avis !

Laisser un commentaire

SuccesOne.fr is an unofficial Xbox LIVE Service, it is in no way endorsed or affiliated to the Microsoft Corporation, Xbox, Xbox LIVE and any Xbox images are registered trademarks of their respected owners.
Politique de confidentialité

Derniers Tests

Actualités

Dernières Astuces