Après un épisode 2021 décrié et abandonné par la communauté console, Milestone se devait de corriger la trajectoire de sa franchise phare avec MotoGP 22 sur Xbox Series X|S ! Sur la piste, la nouveauté s’appelle Fabio Quartararo, premier champion français de la catégorie reine du sport motocycliste. En jeu, outre certaines évolutions techniques plus ou moins annoncées et attendues (I.A. et RHD), ainsi qu’un mode inédit retraçant le dernier sacre de Valentino Rossi, le podium est moins surprenant, à l’exception notable d’un tutoriel baptisé « Moto GP Academy ». De quoi convaincre les joueurs les plus exigeants ou pas ? Nous allons vérifier ça, des stands à l’asphalte. Moteur !

Le studio milanais a l’exclusivité des licences de Dorna Sports qui détient depuis 1992 les droits commerciaux et télévisuels du Championnat du monde de MotoGP (et depuis 2012 ceux du « Superbike »). MotoGP 22 propose ainsi de se glisser dans la combinaison de n’importe quel pilote, de parcourir l’intégralité des circuits et des compétitions et d’accéder à toutes les catégories de machines : Moto 3, Moto 2, MotoGP thermique 2022, et même la Moto-E (électrique) ! En prime, vous aurez droit à quelques tracés historiques et figures légendaires.

Si les écuries officielles ne vous suffisent pas, vous pourrez créer la vôtre, choisir vos bolides, vos couleurs et vos collaborateurs. Dans la peau d’un manager, vous devrez en outre gérer vos poulains, vos ingénieurs et le volet financier. Pas de surprises ici, puisque cet opus reprend exactement les codes de son prédécesseur.

En revanche, la physique du jeu s’enrichit du RHD ou « Ride Height Device ». Ce système inspiré du motocross et breveté par Ducati consiste à durcir ponctuellement la suspension arrière afin de limiter les transferts de masse et la perte d’adhérence de la roue avant à l’accélération (« wheeling »).
Vous devrez en maîtriser toutes les subtilités pour améliorer vos chronos et gagner !

Une carrière qui patine

Si les apports sont réels, les développeurs se sont encore désintéressés du mode carrière… Insipide, austère et répétitif, il enchaîne les épreuves sans imagination. Une situation qui dure depuis trois ans maintenant !
Encore une fois, la comparaison de Moto GP avec son homologue consacré à la F1 est sans appel…

Heureusement, il y une nouveauté. Une vraie avec l’option « NINE SEASON 2009 » !
Milestone y relate le neuvième et ultime sacre de « VR46 » ou Valentino Rossi, considéré comme le plus grand pilote de tous les temps et qui a pris sa retraite l’année dernière.
À la manière d’un « Drive to Survive », vous revivez les moments les plus marquants de la saison 2009 dans la peau de l’Italien, mais aussi des Espagnols Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa ou de l’Australien, Casey Stoner. Mêlant archives vidéo de plus de 50 minutes et voix off de qualité, cet hommage virtuel est une réussite en tout point !

Le reste de ce contenu généreux, bien que souvent fade, est celui d’un bon jeu de sports mécaniques. Dès lors, vous pouvez briller en contre-la-montre ou réaliser les courses de votre choix.
Les parties multijoueurs sont toujours au programme, avec une nouveauté de taille : l’écran partagé ! Après des années d’incompréhension et de grogne au sein de la communauté, vous pouvez enfin jouer chez vous à deux ! Incroyable n’est-ce pas ?
Au moment de rédiger le présent test, il est d’ailleurs bien difficile de vous faire partager l’expérience multi’ : les serveurs sont déserts à quelques jours de la sortie officielle et l’on ignore encore s’il y a des bogues. Gardez toutefois à l’esprit que MotoGP 21 a vite été abandonné, contrairement à l’itération de 2020, toujours soutenue et présente sur le Xbox Game Pass…

Un gameplay qui s’affine avec le temps

La licence MotoGP se savoure année après année du fait de son gameplay rigoureux. Chaque nouvel épisode induit plusieurs heures de prise en main plus ou moins délicate.
Si en 2021, beaucoup de choses avaient été remises à plat, le cru 2022 mise sur la continuité, tout en amenant les correctifs attendus par les joueurs.

L’approche simulation en catégorie MotoGP était tellement exigeante, que faire un tour complet en restant sur ses roues relevait de l’exploit ! Cette année, l’ajout du RHD augmente encore cette difficulté… À une nuance près, les sensations sont plus fines et directes.
Précisons qu’avec les assistances de pilotage, le tout reste accessible aux novices. C’est heureux, car sans ces options et sans entraînement, votre deux-roues se déleste à l’avant à la moindre sollicitation de l’accélérateur et rate systématiquement le point de corde…

Rappelons que cette gestion de la suspension n’est disponible que pour la catégorie reine où les motos atteignent presque 300 cv.

On s’aperçoit également que la rondeur et la vivacité des V4 de Aprilia, Honda, KTM ou Ducati diffèrent de celles des 4 cylindres en ligne des Suzuki ou des Yamaha championnes du monde. D’autre part, la puissance démentielle des moteurs en V laisse peu de place aux autres types de mécaniques et autorise des vitesses de passage en courbe proprement stupéfiantes.

Dans un souci de réalisme, le jeu retranscrit les points forts et faibles de chacune des motos du championnat. Cependant, les développeurs italiens privilégient toujours un équilibre subtil entre arcade et simulation, au grand dam des puristes.

Soyez rassurés : une fois la totalité des assistances désactivées et la difficulté poussée à 120 %, gagner une course redevient un parcours du combattant.
Proposer une simulation à la manette n’est donc pas chose aisée, même si la licence MotoGP dispose d’une grande marge de progression. En ce sens, la gestion des pneumatiques ou des pénalités avec le long lap — courbe pénalisante suite à une sanction — mériterait une refonte, tant elle s’accompagne d’incohérences. D’une course à l’autre, en conservant les mêmes réglages, les mêmes conditions climatiques et en gardant la même moto, vous pouvez user vos pneus… ou pas du tout !

L’I.A. encore aux fraises

Chacun des pilotes risque sa vie lors des courses de haute intensité. Or, cet élément essentiel échappe à l’intelligence artificielle du jeu !
En effet, vos concurrents se comportent comme des kamikazes, n’hésitant pas à vous percuter pour peu que vous décidiez de freiner un peu trop tôt…
Par conséquent, le début des courses devient souvent un véritable calvaire avec des collisions à répétition, un peu comme dans Forza Horizon ou Forza Motorsport. Heureusement, avec la touche , vous pouvez remonter le temps, changer votre trajectoire et éviter la chute, au détriment de toute spontanéité et effervescence des épreuves. Évidemment…

Avec ce deuxième épisode sur Xbox Series X|S, nous espérions un bond qualitatif sur le plan technique. Ce sera pour plus tard.  Probablement, à l’heure de passer à l’Unreal Engine 5. Certes, la modélisation des motos et des pilotes — avec leur casque — ne souffre d’aucune critique. Cependant, la représentation des visages et du public ne soutient plus la comparaison avec les productions récentes.

En contrepartie, les nouveaux effets visuels sur les échappements ainsi que les bruitages des motos sont en nette amélioration. On apprécie également les chants des supporteurs depuis les gradins, même si cet habillage sonore n’impressionne pas. Par ailleurs, l’ensemble est fluide, ce qui est absolument essentiel dans un jeu de course.

G pas freinéouw !

Si vous avez déjà terminé l’épisode 2021, vous remarquerez que les 50 succès de MotoGP 22 ressemblent beaucoup à ceux de son prédécesseur.
Dans cette fiche de jeu, vous aurez d’autant moins de mal à obtenir les 1000G, que MGP22 propose soit l’intégralité du championnat (19 courses), soit une version allégée (huit courses). Une aubaine pour les chasseurs de G ! Le seul véritable écueil concerne la réalisation en mode multijoueur, un versant du jeu boudé par les fans et indisponible au moment de ce test…

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MotoGP 22 est en vente sur le Microsoft Store à 69,99€.

MotoGP est une référence sur Xbox depuis de nombreuses années déjà. Si la cuvée 2022 ressemble plus à une simple mise à niveau qu’à une révolution et nous laisse un peu sur notre faim, elle demeure d’un excellente facture et bénéficie du formidable « NINE SEASON 2009 » ! Espérons que cette trouvaille fasse école !

Nous remercions Koch Media de nous avoir fourni une version dématérialisée de MotoGp 22 pour ce test.

Ecrit par : BreizhSonik

Rédacteur et testeur sur Succesone.fr Chasseur de succès