Test Metal Hellsinger

En mars 2020 est sorti Doom Eternal, un FPS choc qui a su instantanément marquer les joueurs grâce à son excellent gameplay. Reprenant les excellentes bases de son grand frère apparu en 2016, le titre d’id Software avait remis sa licence au sommet de la chaîne alimentaire des FPS. Le hic, c’est que depuis on est manque de Doom. Ok on a bien a eu deux DLC pour Eternal, mais c’est insuffisant pour les nouveaux accrocs à la formule. Rassurez-vous, il se pourrait bien que Metal Hellsinger puisse être un bon shoot de Doom en intraveineuse… Si vous supportez le métal et que vous n’êtes pas trop regardant sur la quantité.

Stairway to Hell

Vous vous en doutiez sûrement, mais oui, Metal Hellsinger se passe dans les enfers. On y incarne l’Inconnue, une démone reconnue au purgatoire pour sa voix unique. Le problème, c’est que notre héroïne a perdu sa capacité à chanter à cause d’une créature démoniaque appelée Juge Rouge. Accompagnée par Paz, un mystérieux crâne omniscient qui fait aussi office de flingue, notre Inconnue partira dans une quête de vengeance pour récupérer sa voix et en apprendre un peu plus sur tout le bazar qui se trame dans les enfers.

Narré par Paz, ben oui notre héroïne n’a plus de voix, il faut suivre un peu, l’histoire reste parfaitement à sa place de prétexte. Entre chaque niveau nous avons le droit à des petites images animées, plutôt jolies d’ailleurs, qui nous expliquent les évènements. Pas désagréable à suivre, ce scénario n’est pas non plus renversant et n’est donc là que comme faire valoir du plus important, à savoir, le concept du jeu.

Pour ceux qui seraient totalement passés à coté du titre, Metal Hellsinger propose d’ajouter au genre du fast-FPS une couche de jeu de rythme. Les développeurs suédois de The Outsiders ne sont pas les premiers à s’être essayés à ce mélange, vu que BPM : Bullets Per Minute est passé par là l’an dernier. Mais pour tout ceux qui découvriront le concept avec Metal Hellsinger, l’effet waouh risque d’être violent.

Rock & Doom

Au rythme d’une musique métal, vous devez détruire tous les démons sur votre route en respectant un maximum le tempo du bon son qui s’écoule dans vos oreilles. Si vous y arrivez, vous ferez monter un multiplicateur de combo. Plus ce dernier est haut, plus les dégâts infligés seront puissants. Mais ce n’est pas tout ! Ce multiplicateur a aussi un impact sur la musique et les environnements. Par exemple, quand vous êtes en x4, de nouveaux instruments apparaissent dans la partition. À x16, vous entendez les vocalises et les chants. Un super boulot de musique adaptative a été réalisé par les équipes suédoises pour rendre les transitions le plus smooth possible. Si vous avez déjà joué à l’excellent Devil May Cry 5, la prouesse est du même niveau que dans le jeu de Capcom.

Metal Hellsinger est le genre de titre dont il faut s’approprier pleinement le concept et les règles pour l’apprécier à sa juste valeur. Car même si le jeu embarque un mode agneau, l’équivalent au mode facile, vous serez face à des démons aussi solides que de la paille et à une héroïne surpuissante. Sans une certaine sympathie pour le rythme et le métal, le titre risque de nous faire ni chaud ni froid. Sans sens du rythme, le jeu perd son aspect spectacle son & lumière démoniaque. Et si le genre musical vous agace, on vous imagine mal jouer à un jeu sans sa BO.

Mais si vous avez un minimum d’atomes crochus avec les deux composantes principales du titre, le concept surpuissant de celui-ci risque de toucher votre cœur de métalleux. Pour moi, grand amateur de jeu de rythme, mais pas spécialement de métal (de rock oui cependant), la proposition de Metal Hellsinger a été convaincante. Alors j’imagine que pour tout ceux qui connaissent les nombreux chanteurs et chanteuses qui collaborent avec le groupe Two Feathers, responsable de l’intégralité de l’OST de ce titre, le parti pris sera encore convaincant. D’ailleurs on est sympa, on vous laisse une image de toutes les personnes qui posent leur douce voix sur cette excellente bande originale.

Very fast FPS

L’autre composante sur lequel le jeu de The Outsiders brille, ce sont les sensations de tirs. Sans atteindre le niveau de perfection d’un Doom Eternal, le titre possède un arsenal très jouissif pour détruire les démons que vous croiserez. Fusil à pompe dévastateur à courte portée, révolver akimbo parfait à moyenne portée, épée conçue pour le charcutage collé-serré ou encore l’arbalète aux carreaux explosifs pensée pour les attroupements de créatures, toutes les pétoires sont utiles à un moment ou à un autre et offrent des sensations à la hauteur.

Afin de singulariser encore plus nos armes, chacune d’entre elles possède un ultime. Là encore, tous sont très puissants et utiles. On pense notamment à la boule d’énergie dévastatrice offerte par le fusil à pompe ou le clone créé grâce à l’ultime du révolver. Pour accéder à ces attaques surpuissantes, rien de plus simple :  il faudra faire grimper une jauge, propre à chaque arme, en réussissant à tirer toue en étant synchro avec le rythme de la musique. Encore une fois, l’idée est de récompenser au maximum les joueurs les plus à l’aise avec le tempo.

Avec la jolie avalanche de qualité qu’on vient de tisser à Metal Hellsinger, vous devez penser que c’est une excellente note qui habile la conclusion quelques ligne plus bas, mais non. Â vrai dire, pendant les premiers niveaux, la personne qui écrit ces lignes à même pensé que cet opus était un concurrent au titre de GOTY. Comme quoi, la découverte du concept est impressionnante. Mais malheureusement, ce jeu fait partie des titres qui ont du mal à se renouveler et impressionner sur la longueur.

Pas le temps de s’ennuyer

Au bout de deux heures, on a vu tout ce que le jeu avait à nous offrir. L’arsenal, bien que très divertissant, est très peu fourni. Même constat pour le bestiaire qui tourne très vite en rond. Sur les huit niveaux que composent le jeu, on a l’impressions que le titre a tout balancé sur les quatre premiers en engrenant intelligemment les nouvelles armes, monstres, pour finalement nous laisser sur les quatre derniers stages qui se contentent de répétition. Là où le constat est le plus criant, c’est sur les boss. Chaque niveau se termine par un affrontement de boss. Si ces derniers sont très convaincants en termes de patterns, on a affaire à du gros bullet hell très semblable à Returnal ou NieR, ils sont recyclés à l’usure. Les huit boss ont le même design graphique et se battent tous de la même manière. Forcément au bout du cinquième affrontement, c’est moins impressionnant.

Pourtant, ce n’est pas comme si Metal Hellsinger étalait une excellente confiture sur une tartine beaucoup trop grande pour lui, vu que le titre se boucle en quatre heures grand maximum. Les afficionados pourront pousser un peu le kiff en s’intéressant aux supplices, des défis qui débloquent des breloques qui facilitent le scoring. Mais pas de quoi prolonger l’expérience jour et nuit si l’aspect score ne vous intéresse guère.

SuccesOne oblige, on finira en évoquant les succès du titre. 28 succès pour 1000G vous attendent. Personnellement, en bouclant le jeu et en faisant quelques supplices, j’ai débloqué 18 réalisations pour 405G. Les saints 1000G semblent accessibles sans grande difficulté si vous êtes à l’aise avec le rythme. Fun fact, l’équipe de traduction française est visiblement très fan de rock vu le nom des succès (Le Grand Incendie, L’homme pressé, Des Visages des figures, Vivre libre ou mourir, Sors tes griffes…).

Si on devait uniquement juger Metal Hellsinger sur la puissance et la maîtrise de son concept, le titre de The Outsiders brillerait de mille feux. Malheureusement pour lui, le soft possède trop de défauts agaçants, au-delà du débat sans fin de la durée de vie, pour prendre un pied démoniaque. Abusant du recyclage, très vite à court d’idée, ce FPS survolté reste tout de même agréable à parcourir. Avec encore plus d’imagination, il aurait pu devenir une référence de son genre.

Le titre a été testé grâce à une version fournie par l’éditeur, un grand merci à eux. Le jeu a pu être terminée.

Ecrit par : AtomTimmy