Iron Harvest Complete Edition

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Créé par l’artiste Jakub Różalski, l’univers 1920 nous présente la guerre polono-soviétique sous un angle inédit. Ici, les soldats ont des capacités surhumaines et sont accompagnés de puissants méchas, des monstres de métal très inspirés du mouvement dieselpunk et censés changer le cours de l’histoire.

Iron Harvest, est l’adaptation vidéoludique de cette uchronie popularisée par le jeu de plateau Scythe (2016). 

Sorti sur PC en septembre 2020 après une campagne Kickstarter, le jeu arrive enfin sur console de salon après un report et une annulation de la version Xbox One.

Après tout ce temps, King Art Games a-t-il trouvé la formule magique pour adapter son STR sans accroc sur nos machines préférées? C’est ce que nous allons voir.

Aux manettes de la guerre

L’histoire d’Iron Harvest est découpée en 4 campagnes distinctes et accessibles à tout moment. Vous incarnerez successivement chacun des belligérants afin d’avoir une vision globale des enjeux et des machinations qui sous-tendent leur conflit.

Les méchas ont fière allure et dès les premiers instants, l’esthétique dieselpunk permet au soft de se distinguer parmi ses rares concurrents.

Outre son aventure scénarisée comprenant une trentaine de missions, le jeu embarque un mode multijoueur pour vous mesurer au monde entier et un mode escarmouche permettant d’affronter l’I.A. sur 18 cartes.

De fait, Iron Harvest possède un contenu très dense et ceux qui accrocheront à la formule en auront facilement pour une bonne quarantaine d’heures avant de terminer le volet solo.

Cela étant, si les jeux de stratégie au tour par tour sont encore d’actualité et ont su parfaitement s’adapter aux spécificités des consoles, comme Gears Tactics ou X-Com, les STR — « Stratégie en Temps Réel » — sont, quant à eux, complètement démodés.

En effet, le genre se prête mal au jeu à la manette et Halo Wars fait figure d’exception.

Conscient du problème, King Arts Games s’est concentré sur le confort du joueur.

Chaque bouton de façade du pad simplifie ainsi certaines opérations récurrentes et un peu plus complexes que dans un jeu classique. Une pression sur B suffit à sélectionner toutes ses unités dans le champ de vision, par exemple. De même, les touches X et Y permettent d’utiliser les capacités des héros/méchas lorsqu’ils sont activés.

Des efforts appréciables. Malheureusement, l’agrément n’est pas au rendez-vous.

De prime abord, et c’est un détail qui peut paraître tout bête, mais qui a son importance, le curseur de sélection d’unité est très disgracieux et occupe bien trop de place à l’écran. La visibilité et la précision des actions s’en ressentent ce qui occasionne de longs instants de crispation lorsqu’on cherche à donner des ordres à une unité perdue milieu d’une masse informe de soldats.

Les contrôles font illusion au cours des premières missions, cependant, plus on avance dans le scénario, plus la maniabilité à la manette révèle ses failles face au nombre de tâches exigées dans un laps de temps réduit : construire des méchas, gérer le feu ennemi sur plusieurs fronts, défendre son QG, etc.

Lors de ces phases, il très dur de suivre la cadence. Et s’il s’agit de votre premier STR console, l’initiation risque d’être pénible, d’autant que, pour couronner le tout, les tutoriels sont bancals et lancés dans le feu de l’action !

Le STR à papa

Nonobstant une prise en main délicate, Iron Harvest n’est pas totalement raté. Son cœur de gameplay apparaît même assez efficace, à défaut d’être très original.

Pour compenser ces faiblesses, les développeurs ont décidé de jouer la carte de la variété au fil des campagnes proposées.

Vous pourrez donc incarner plusieurs héros dotés d’atouts spécifiques, flanqués de compagnons animaliers différents (oui, vous verrez des ours soigneurs ou encore, des tigres sur le champ de bataille), et le titre fera souvent l’effort de diversifier les objectifs et les mises en place lors des missions.

Escorte de train, infiltration ou encore combat d’infanterie, le contenu est riche et brise l’aspect répétitif des actions.

N’y voyez toutefois, aucune révolution ludique, tant Iron Harvest use de mécaniques éprouvées du STR, telles qu’un système de couverture (peu précis), ou une énième interface de récolte de ressources en vue de produire unités et méchas dont on se serait bien passé !

Les méchas, parlons-en justement ! Nombreux, impressionnants et assez dissemblables (design et armement), ces titans de fer confèrent une vraie plus-value au jeu.

Voir débouler une horde de soldats métalliques et de protos Optimus Prime tout ravager sur le champ de bataille, ça fait son petit effet et le sentiment de puissance en compagnie de ces engins de mort est bien présent !
Sans doute un peu trop d’ailleurs : même si le jeu propose des pelotons d’infanterie dédiés à leur élimination (comme le lance-roquette), une salve de méchas suffit à mettre en pièces les pauvres soldats de chair et d’os…

Contrairement à d’autres représentants du genre, Iron Harvest ne recourt pas au classique « pierre-feuille-ciseaux » pour équilibrer les forces.
Ici, c’est comme si les monstres mécaniques constituaient le « puit », roulant sur tout le reste. Or, comme tout le monde le sait, le « puit » c’est quand même sacrément de la triche !

Par conséquent, on favorise souvent les méchas et les affrontements s’avèrent plus confus que véritablement stratégiques…

La guerre, c’est pas joli !

Le jeu à le bon goût d’alterner les environnements : toundras enneigées, forêt aux couleurs automnales, déserts impitoyables ou encore villes en ruine. On voyage pas mal !

Voilà pour les louanges.

Avec ses textures fades, ses modélisations de personnage dignes d’une Sony PS2, ses animations rigides ou ses cinématiques à l’agonie, Iron Harvest donne en effet l’impression de venir tout droit des débuts de la HD !

Cette indigence visuelle fait écho au budget initial : lancé à hauteur de 1,5 million de dollars, il était évident que le projet de King Art Games ne deviendrait pas un foudre de guerre technique.

Du reste, le jeu n’est pas « moche » à proprement parler, mais en 2021, pour une exclusivité Xbox Series qui plus est, la pilule est dure à avaler…

 

Par ailleurs, il est impossible de mettre de côté les autres écueils techniques. Notamment un mixage audio affreux qui rend le jeu quasiment inaudible ! Les unités hurlent dès qu’on leur donne un ordre, les lignes de dialogues se chevauchent, la bande-son – de bonne facture au demeurant – est bien trop discrète… Quel chaos !

Ce chaos, on veut bien l’admettre sur un champ de bataille fait de cris de terreur, ponctué d’explosions en tous sens et nourri du crépitement des foyers naissants sous une moisson de fer.
En jeu, il donne simplement envie de couper le son de la TV…

STR classique «de chez classique» rehaussé par un cadre original, Iron Harvest aurait pu satisfaire les joueurs orphelins de ce type d’expériences sur consoles. Les efforts de King Art Games, n’y suffisent pas, hélasMalgré de solides routines de gameplay et quelques qualités manifestes, le titre n’est jamais parfaitement jouable à la manette et on ne voit pas comment le défendre ardemment. Trop imprécis pour les experts, qui préféreront la version PC, trop ardu pour les néophytes auxquels on conseillera Halo Wars afin de débuter en douceur, Iron Harvest est en outre, techniquement dépassé et bien trop approximatif pour récolter autre chose qu’une moisson de regrets.

Jeu testé sur une période de 7 heures grâce à une version boîte envoyée par l’éditeur que nous remercions. Si Iron Harvest vous intéresse, il est disponible sur le marché à 49,99€.

Points positifs

  • Un univers original et bien mis en valeur
  • Beaucoup de contenu
  • Des mécaniques de jeu classiques mais efficaces
  • Des méchas qui ont de l'allure

Points négatifs

  • Un gameplay à la manette compliqué
  • Les méchas sont trop puissants
  • Réalisation datée
  • Sound design cauchemardesque !
  • C'est souvent sacrément le bazar…
5

Ecrit par : AtomTimmy

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