Test In Sound Mind

Les développeurs de chez We Create Stuff, loin de leur premier essai avec la sortie de Nightmare House 2, il y a quelques années. Ont décidé de récidiver avec In Sound Mind, mettant en scène un psychothérapeute pris dans une machination mettant en scène certains de ses patients qui vont lui faire vivre leurs pires cauchemars. Une chose est sûre l’aventure promet d’être éprouvante, mais un mal nécessaire pour retrouver la voie de la guérison. Ce titre est-il un véritable cauchemar à jouer ou tout le contraire ? La réponse dans les lignes qui suivent.

La cité de la peur

L’histoire se déroule dans la petite bourgade de Milton Haven, vous, le docteur Desmond Wales, se réveille dans le local poubelle de son bâtiment en se demandant ce qui a bien pu se passer. Vous vous rendez vite compte que rien n’est comme d’habitude et que des déchets douteux sont répartis ici et là, c’est en regardant à l’extérieur que la vérité éclate avec un paysage dévasté et sans âmes qui vivent. C’est armé seulement d’une lampe torche, que vous errerez dans les couloirs des différents étages du bâtiment et ceux jusqu’à tomber sur le bureau, là où vous officiez. Votre fidèle chat de compagnie, Lana, vous expliquera la situation et c’est là que votre aventure commencera, et oui dans ce monde les chats parlent et vous pourrez même lui faire quelques caresses. Avant d’attaquer les choses sérieuses, vous vous ferez surprendre par un coup de fil en passant dans un couloir, le téléphone est en dérangement pourtant, et ça sera au tour de l’Agent Arc-en-ciel de se présenter à vous et comme dans le film SAW, il sera le maître de cette cérémonie macabre qui vous mènera jusqu’aux tréfonds du cerveau humain.

Pour pouvoir rentrer de plain-pied dans les histoires de vos patients, il faudra aller fouiller dans le logement de chacun d’eux afin d’y dégoter la cassette enregistrée pendant leurs thérapies. Une fois fait, direction votre bureau pour l’écouter et créer une réalité alternative qui mettra en scène des niveaux différents en corrélation avec leurs propres pathologies. Il y a un total de 4 cassettes qui dépeignent autant de cauchemars que de cas cliniques, leurs histoires sont complexes et il vous faudra toute votre empathie et votre cerveau pour en venir à bout et enfin entrevoir la guérison tant espérée. Le travail d’écriture est d’ailleurs très soigné et le background de chaque personnage est riche en détails, ce qui facilite la compréhension de leurs histoires. Le jeu vous fera faire la connaissance de Virginia Ruhl, Allen Shore, Max Nygaard et Lucas Cole qui ont disparu de manière tragique et seuls leurs esprits veillent et hantent les lieux en quête de réponses à leurs mal-être. La première patiente vous emmènera dans le supermarché Homa-Mart, il sera question du regard des autres qui peut faire souffrir lorsque l’on manque de confiance en soi. Le deuxième se trouve sur la côte, l’endroit où il exerçait son emploi de gardien de phare, et il voudra à tout prix vous entraîner avec lui dans les ténèbres. Le troisième est dans une vieille usine, vous montrera toute sa rage et sa colère dans une forme plutôt atypique. Et pour finir le dernier vous fera arpenter les forêts autour de Milton Haven, ancien militaire de son état, et vous traquera sans repos comme une bête sauvage.

La technique du jeu est perfectible à plusieurs niveaux, avec grain grossier dans les parties les plus sombres qui sont pénétrées par de rares rayons de lumière ainsi que pas mal de ralentissements accompagnés d’éléments de décors ou des textures qui apparaissent au dernier moment. Il est assez sombre dans son ensemble et votre seul salut viendra de la lampe torche qui s’épuise assez vite, mais heureusement des piles sont disséminées dans les décors et même complètement vide le faible halo du faisceau parviendra à éclairer le décor. De plus le système de sauvegarde est quelque peu frustrant, car automatique et souvent trop espacé, il m’est arrivé souvent de devoir refaire certaines actions un peu laborieuses suite à une mort malencontreuse. Au-delà de cela, on rentre facilement dans les histoires et on a envie de venir en aide à ces patients qui peuvent parler à nombre d’entre-nous qui auraient pu vivre des moments de vie similaires.

L’œil et le bon

La lumière de fortune de votre torche sera épaulée par un réticule en forme d’œil lorsqu’un objet est à ramasser ou une action est réalisable. Fort utile pour ne louper aucuns collectibles, car il y en a une moisson par niveau pour vous aider dans cette aventure cauchemardesque. Hormis les traditionnelles rations et munitions, vous pourrez trouver des médicaments pour augmenter vos capacités telles que la vitesse, la santé, la furtivité et l’endurance qui ne seront pas de trop face aux multiples embûches en travers de votre chemin. Si au début vous êtes sans armes, par la suite les pistolets et autres fusils à pompe feront leurs apparitions, mais ne vous prenez par pour Rambo pour autant, car les munitions se feront plutôt rares et vous devrez alors fuir lors d’une vague d’ennemis pour sauver votre peau. De plus la maniabilité pêche un peu notamment lors des phases de tir, les adversaires étant plutôt rapide, un chargeur est vite vidé pour en tuer juste un. Il faudra souvent rester mobile pour éviter les charges et autres projectiles et dans ces conditions, il vous faudra tout votre sang froid et votre concentration pour limiter la perte de munitions. Et tant qu’à en parler, certaines phases acrobatiques avec de l’escalade ou du funambulisme sur gouttière ou parapet qui ne manqueront pas de vous filer des sueurs froides tant les manœuvres sont délicates et qu’une chute se soldera par une belle descente du pourcentage de santé.

Les contrôles du jeu restent intuitifs avec des touches raccourcies pour gagner du temps dans le feu de l’action. Dans le désordre la touche pour sauter, la touche pour interagir, suivi de pour tirer et pour viser. La suite se fait avec un appuie sur pour sprinter et pour se baisser et le D-pad n’est pas en reste avec pour l’inventaire, pour alterner entre la lampe et une arme et choisir un item dans le menu dédié. Même si au début, on tâtonne et apprend, par la suite ça coule de source et on se surprend de changer d’arme ou de ranger sa lampe en un tour de main. Quand toutes les actions requises sont effectuées, le patient deviendra le Boss qu’il faudra abattre pour déjà terminer le niveau, mais aussi le délivrer de son mal qui le ronge, en somme le but de tout bon praticien qui se respecte.

Outre le bestiaire pour vous barrer le chemin, nombreuses énigmes seront aussi présente avec plus ou moins de difficulté pour les résoudre. Comme dans un Resident Evil, il sera question de trouver une clé ou une carte d’accès pour accéder à une zone fermée. Il y aussi l’usage du miroir qui permet de voir le monde ésotérique afin d’apercevoir des indices invisibles à l’œil nu et qui sera à utiliser quand vous marcherez sur du verre cassé, a vous de prêter l’oreille aux sons. Et pour terminer, la partie sonore est des plus réussie avec une musique, du groupe The Living Tombstone, qui met dans l’ambiance avec des variations en fonction de ce qui se passe à l’écran. Sans oublier les sons qui donnent l’impression d’être suivi souvent à tort, mais pas toujours, c’est pour cela que je vous conseille de jouer au casque afin de profiter pleinement de l’ambiance particulière dans laquelle nous plonge le jeu.

Pour les chasseurs de succès, il y a un total de 32 succès pour 1000 G indiqué sur sa fiche ici. Le jeu est disponible sur le store à 34,99 €, ce qui est plutôt correct au regard de la douzaine d’heure pour le finir.

Malgré les petits soucis techniques, le titre reste en tout point excellent et même si je n’ai pu le terminer à cause d’un bug qui m’oblige de recommencer l’aventure du tout début. J’ai quand même pu y passer environ 10 heures pendant lesquels je n’ai pas lâché la manette tant je voulais connaître la suite des aventures de Desmond Wales face aux forces occultes de l’Agent Arc-en-ciel qui ne perd pas une minute pour faire des petites frayeurs au hasard d’un couloir sombre. On ressent même une petite satisfaction lors de la fin d’un niveau, une fois que la thérapie a porté ses fruits et que l’âme en peine s’en retrouve libérée dans un halo de lumière. Sans oublier la partie sonore qui plonge dans l’ambiance avec des musiques aux styles distincts pour donner du relief aux phases d’actions et des bruitages qui produisent un certain malaise quand ça craque ou que ça grince dans un couloir plongé dans l’obscurité.

Le jeu a été testé sur une version fournit par l’éditeur, un grand merci à eux.

Ecrit par : Series Vince

Rédacteur sous NDA.