Gears 5

Par le dans Tous les tests, 3 en plus

Au milieu des rouleaux compresseurs de fin 2019, Gears 5 a presque une place d’outsider face aux mastodontes que sont Borderlands 3 ou encore Fifa 20. Une anomalie quand on pense qu’il y a 10 ans la trilogie originelle de Gears trustait le sommet des jeux Blockbusters de la 360, mais entre temps la concurrence a su s’adapter et surtout la saga de Microsoft a stagné avec des épisodes bien trop sages comme Judgement et Gears of war 4. Comme fer de lance de la Xbox One, GoW 4 n’avait pas su répondre aux attentes énormes placées en lui. Avec ce nouvel épisode The Coallition a comme objectif de redonner à la saga un jeu majeur mais aussi prouver à Microsoft que la saga initiée par Epic Games est encore un porte étendard de la Xbox. 

Richard Gears

Les événements narrés par Gears 5 prennent place seulement quelques semaines après la fin de l’épisode précédent. Alors désolé pour les retardataires mais vu les enjeux du jeu, la trame du quatrième épisodes sera spoiler salement, au Lanzor. Kait viens de perdre sa mère apprenant par ce biais les possibles liens qui lie sa famille aux Locustes, JD après ses actes héroïques n’est plus considéré comme un ennemi de la CGU et refait partie des rangs de cette dernière avec son pote Del et son père Marcus. Ensemble ils sont à la recherche d’un moyen pour exterminer la vermine qui a refait surface, pendant que Kait cherchera à connaître enfin ses origines flous. Si 90% de la communication du jeu a été fait sur le multi, lors des rares aperçu de la campagne Gears 5 semblait vouloir nous faire comprendre qu’il avait changé, ou du moins qu’il cherchait à changer.

Après une trilogie très poussée série B, cet épisode effectue un virage à 180° avec une volonté de poser son scénario de façon plus sérieuse. Gears 5 prend le temps de raconter son histoire avec des longs moments de narration et veut vous faire rentrer dans le dilemme et le tiraillement de son personnage principal. Ce Gears propose un JD plus en nuance et plus tout à fait blanc, bref le titre a des vraies ambitions sur son scénario. En terme de mise en scène ça donne de très chouettes idées qu’il serait dommage de spoiler (même si en coopération ça ne sera réservé qu’aux joueurs incarnant Kait). The Coallition semble vouloir enfin réinterpréter la formule ultra connue de Gears, et après un Gears 4 en pilotage automatique, c’est plaisant.

La D.A. de Gears 5 nous fait visiter des environnements inédits pour la saga.

Le poids de l’héritage

Il suffit de lire les paragraphes précédents pour se rendre compte que ce Gears 5 est assez ambitieux et surtout conscient qu’une grosse partie de sa formule doit évoluer, muter, tel les nouveaux locustes. La volonté est là, mais elle est tiraillée tel Kait par son héritage. Gears doit-il rester ce qu’il a toujours été et continuer dans sa formule encore efficace (pour combien de temps ?) où tenter de se bouger pour retrouver les sommets ? The Coallition après un quatrième épisode assez fainéant a décidé de se retrousser les manches pour changer la donne. Gears 5 est l’épisode le plus novateur de la saga, sans aucun doute, mais le jeu se prend le pied dans le tapis à de trop nombreuses reprises pour qu’on puisse parler de changement gagnant.

Bien que peu passionnantes, les balades en skiff sont très agréables à prendre en main.

Difficile d’aborder le renouveau de Gears sans parler de sa narration et de son scénario. Gears 5 est le jeu le mieux écrit de la série : Kait est un personnage bien nuancé, JD a 2-3 idées de scénario bien trouvées, le jeu arrive à trouver des moments calmes pour raconter son histoire et ses enjeux. On pense notamment à tout l’acte 2 qui développe bien la relation Kait-Del, les enjeux personnels de l’héroïne sont intéressants à suivre et le jeu part sur un scénario plus centré sur les personnages que sur le conflit. Le jeu arrive même à interconnecter plein de pistes de scénario de la trilogie originelle et leur donner un sens (notamment avec un certain Niles).

Mais tout s’effondre lors de l’acte 2-5 lorsque qu’après un twist-téléphoné et anticipé dès le cliffangher final de Gears 4 – vient ruiner tous les efforts construits depuis 6-7 heures. Ce qui devait être un moment « charnière » de ce récit se retrouve ridiculisé par la stupidité du duo de protagoniste (comprendra qui pourra), une scène qui a provoqué l’hilarité de la personne qui écrit ses lignes et également de son partenaire de coopération. Un exemple, parmi tant d’autres, prouvant qu’il reste encore beaucoup à Gears pour que son scénario soit encore pris au sérieux… On ne va pas demander à des personnages historiques comme Cole de devenir un soldat traumatisé par le conflit, mais si le jeu veut proposer des personnages travaillés pourquoi mettre en avant des clichés sur patte tels que Fahz ou encore Paduk ? Et que dire de Del, qui semble être là que pour assister au scénario, un faire valoir pour Kait et JD.

Impossible de ne pas penser à Gears 2 avec cette séquence.

Et une fois que le générique de fin défile, après une vaine tentative d’émotion et surtout un nouveau cliffhanger ( ??! ), on se dit que rétrospectivement les enjeux du scénario de ce Gears 5 sont proches du néant. Pour quelqu’un qui à compris le twist prévisible dès le début, le scénario de ce jeu aura presque des goûts d’épisode filler, teasant la grosse bataille qui attend l’humanité dans le prochain épisode. Un scénario s’étirant sur une dizaine d’heure pour au final découvrir les origines de Kait et enfin avoir un antagoniste pour le jeu futur…. C’est peu, surtout vu les promesses.

Shoot, Cover, Shoot, Cover…..

« Oui mais Gears ça n’a jamais été un jeu porté sur son scénario, donc c’est secondaire, nous on veut du sang et du locuste » s’exclament les fans de Marcus Phénix. Qu’ils se rassurent, si dans ce Gears 5 ils voulaient un TPS grand spectacle efficace et défoulant, le contrat est rempli et avec une aisance déconcertante. Avec plus de 10 ans d’existence la formule est connue par cœur par les joueurs chevronnés, mais force est de constater que si le jeu ne nous surprendra jamais dans la disposition de ces affrontements, la boucherie qu’on effectue marche toujours. Les fusillades sont très agréables à jouer, tout ça est rendu possible grâce à d’excellent feedbacks : un corps en charpie après un coup de fusil à pompe, une tête qui explose après un tir bien placé et bien évidemment toute ces exécutions sur les ennemis rampants.

Les tempêtes sont toujours là, bousculant pas mal les champs de bataille.

En plus d’être ultra efficaces, les fusillades implantent un nouveau gimmick de gameplay bien sympathique : le robot Jack. En une pression sur Y ou une pression simultané de LT+Y, le joueur peut activer plusieurs capacités et donner un sacré coup de main sur le champ de bataille. De façon non exhaustive on pourra citer un boost de soin, un camouflage, un piratage d’ennemi ou encore un piège électrique, ces compétences permettent souvent d’aborder les affrontements avec des options supplémentaires pour plus de variété. Ces compétences fonctionnent comme dans tout jeu du style, à savoir un cooldown qui retardera le spam bête et méchant de Jack. Et comme tout jeu moderne, ces capacités sont améliorables moyennant des « composants » qui se cachent dans le décor, des améliorations non négligeables comme le boost de soin qui peut relever son coéquipier même si il est loin de nous, inutile de vous dire qu’ici ça nous a sauvé la vie plus d’une fois!

Bien trop facile en intermédiaire, le jeu est assez frustrant en ermite ( l’équivalent de difficile ). Dans cette difficulté les ennemis peuvent vous « one-shot » sans possibilité de se relever, et dans certains affrontements le jeu va vous vomir des vagues d’ennemis qui peuvent ruiner votre bataille d’un coup… Combien de minutes gâchées car une arbalète ou un dropshot tombe sur vous sans réelle possibilité de résister. Avec cet équilibrage douteux ,certains moment de bravoure se retrouvent bridés par une difficulté abusivement punitive ( big-up à ceux qui ont passé la matriarche sans se faire escroquer par le jeu au moins une fois ). Ah ! Et ne comptez pas sur l’I.A. pour vous épauler, on a parfois l’impression d’être encadré par une escouade de nigauds, n’est-ce pas Paduk !

Les effets de lumière sont superbes.

Enfin pour en finir avec le gameplay, on évoquera la prise en main qui à besoin d’un gros coup de jeune. En 2006 Gears of War était pionner du genre avec son système de couverture, mais en 13 ans peu de choses ont changé. Ok on peut depuis enjamber un obstacle en courant dessus et l’épisode précédent à permis d’agripper puis exécuter un ennemi caché devant nous. Mais pourquoi en 2019 après des jeux comme Uncharted ou Tomb Raider, on ne peut toujours pas changer de couverture à 90° sans en sortir et se mettre en danger, pourquoi doit t-on encore appuyer sur A pour se mettre à couvert, sortir d’une couverture ou encore courir… Après des propositions plus souples en termes de prise en main il est dommage et assez alarmant de voir l’initiateur du renouveau du TPS rester campé sur ses positions, il ne faudrait pas que l’ancien patron du genre devienne un jeu archaïque.

Sortie scolaire en Open-World

Après avoir longuement parlé de l’écriture et du gameplay, on peut enfin évoquer l’ouverture ponctuelle du jeu. On peut en tirer les mêmes conclusions que sur l’écriture, la prise de risque était louable voire nécessaire pour briser le cercle vicieux dans lequel la saga est pris depuis Judgement. Présent sur les actes 2 et 3, l’ouverture du jeu prend forme d’un HUB dans lequel on pourra naviguer avec notre skiff pour soit rejoindre la mission principale ou soit rejoindre les missions secondaires qui se débloqueront au fil de l’acte. Alors clairement Gears 5 c’est le niveau « mon premier Open-World », tous les poncifs sont là et il n’y a aucune once de folie, d’originalité… Les missions secondaires sont indiquées par des points d’interrogation sur la boussole, et elles ne proposent aucune variation dans les objectif ( nettoyer une zone, protéger une zone ) cependant les récompenses sont assez intéressantes avec notamment des améliorations « ultimes » pour Jack qui sont assez surpuissantes. Peu originales, les phases ouvertes ont en plus la sale habitude de casser le rythme du jeu, vu que chaque mission se voit entrecoupée de balades en skiff de plusieurs minutes assez soporifiques, car dans l’open-world rien pour nous divertir : pas d’événements cachés, de secrets… Bref c’est fade.

En coopération vous avez la possibilité de jouer Jack, et ce n’est pas fun pour un sou.

Heureusement on pourra se dire que les balades permettent de profiter de la réalisation XXL du jeu. Le jeu de The Coallition est sans aucun doute la plus belle exclue Xbox One et mis à part Red Dead Redemption 2 et A Plague Tale Innocence, je n’ai pas vu de jeu plus impressionnant tourner sur la Xbox One classique (donc une pensée pour les chanceux ayant une version S ou X). Doté d’éclairages dynamiques sublimes, de textures très détaillées, d’animations faciales en net progrès (on peut enfin lire des émotions sur le visage des personnages !!), on peut dire que Gears 5 tient son statut de vitrine technologique. Pour bonifier sa technique, les artistes du studio se sont lâchés et nous fournissent une D.A. inédite pour la saga. Après des épisodes se déroulant surtout dans des cités en ruine et des canalisations locustes, le cinquième épisode propose des environnements plus naturels, l’acte 2 avec son environnement glacial est une véritable réussite arrivant à mélanger lieux cloisonnés (laboratoire, grottes) comme des espaces plus ouverts (forêt, banquise…).

Par contre gros avertissement sur l’optimisation et le peaufinage du jeu qui ne sont pas à la hauteur d’un triple A. Sur la dizaine d’heures de la campagne, le jeu a semblé bloquer notre progression par de nombreux bugs. Scripts qui ne se déclenchent pas, obligeant un redémarrage au dernier checkpoint, bugs sonores, sous-titres qui ne sont pas raccord (et qui spoilent par moment, bravo) ou tout simplement crash du jeu… On peut dire que ce Gears nous à fait la totale.  Et que dire de cette mission secondaire dans l’acte 2 qui ne pouvait pas se terminer, vu que le coffre avec l’objet de la quête refusait de s’ouvrir… On imagine que ce sont les conséquences d’un développement rushé.

Vous méritez les meilleurs pour tester les jeux, nous en sommes conscients.

Multi-jus

Le multijoueur garde la base solide de Gears 4 et la pousse à son maximum. Divisé en 3 parties distinctes (Bataille, Horde et Fuite), le multi se révèle efficace et suffisamment riche pour satisfaire les habitués d’escarmouche ou de PVE coopératif. Le mode bataille propose une bonne fournée de modes de jeu pour divertir tout le monde et surtout d’un mode arcade beaucoup moins élitiste qui permettra au débutant de jouer avec des configurations d’armes et d’atout plus à la portée du nouveau venu. Le mode horde quand à lui reprend la formule connu de tous : 50 vagues d’ennemis à repousser, 5 joueurs et la possibilité d’accumuler des ressources pour fortifier la carte. Si le fond n’a pas changé d’un iota, ici le contenu à été gonflé avec une progression dissociée entre chacun des 6 personnages pour débloquer toujours plus de bonus et de personnalisation afin de réussir à survivre aux 8 (!) modes de difficultés disponibles, de quoi occuper les profanes.

Un petit mot sur le mode Fuite, totalement inédit, qui permet à 3 joueurs de s’enfuir d’une ruche de vermine tout en fuyant un gaz mortel. Un aspect course contre la montre qui parait sympathique mais qui est ruiné par l’équilibrage du jeu : on est en pénurie de balles 90% du temps, rendant les affrontements beaucoup trop rigides, dommage car l’idée est vraiment intéressante. On finira en évoquant le suivi promis par The Coallition, et c’est désormais le modèle populaire de « saison » qui sera mis en place : de nouvelles maps et personnages seront ajoutés régulièrement. La machine est lancée et rien ne semble pouvoir la stopper, si ce n’est la lassitude de la formule ?

Conscient qu’ils ne pouvaient pas rester éternellement sur leur position, The Coallition a conçu ce Gears 5 avec la ferme intention de renouveler la saga. Le monde a beau s’ouvrir, les personnages s’approfondir et la narration être plus présente, le jeu ne semble pas réussir à se détacher totalement de sa grande saga. Les fusillades, bien qu’efficaces, n’ont pas bougé et commencent à pencher du coté rigide du TPS, et après la dizaine d’heures pour voir le générique de fin on se dit que la formule est usée. Malheureusement ce ne sont pas les innovations trop maladroites qui nous feront dire que Gears 5 a totalement réussi sa transformation, la narration est encore trop typée série B et l’ouverture ruine le rythme du jeu. On pourra se rassurer en disant que la réalisation du jeu est toujours à la hauteur et que le contenu est conséquent, ce qui ravira les fans de la formule. Mais se dire que tant de volonté de changer donne lieu à un Gears bridé et maladroit, c’est frustrant, mais The Coallition semble sur la bonne voie pour son prochain épisode, à condition de se lâcher totalement.   

Points positifs

  • Graphiquement au-dessus du lot
  • Très varié dans ces environnements
  • Une volonté d'une narration et d'un scénario plus poussé...
  • Gameplay TPS/grand spectacle toujours efficace
  • Le Gears le plus long à ce jour (11-12 heures)
  • Le mode horde et bataille boosté en contenu
  • L’implantation de Jack varie le champ des possibles

Points négatifs

  • Le gameplay a besoin urgemment de souplesse
  • Pétri de bugs ( scripts, blocage, crash, sous-titres pas raccord)
  • .. mais à l'écriture décevante et au scénario peu impactant
  • Des pics de difficultés (en Ermite) frustrant
  • Les zones ouvertes ruinent le rythme et apportent peu
  • I.A. à la rue
  • Mode fuite mal équilibré
7

Ecrit par : AtomTimmy

2 Commentaires :

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  1. Fait sur PC, j’ai pris une grosse claque graphique, ma configue étant au-dessus de ma OneX. Par contre, depuis Pékin impossible de me connecter au mode classé. J’ai pesté un nombre incalculable de fois sur le net code, il a 10 ans de retard…

    Sinon j’ai aimé la campagne, j’ai aimé le mode fuite. 27 euros sur le Steam chinois pour la version Ultimate, pour le prix j’en ai eu grave pour mon argent. Mais en effet, faudrait que la saga se renouvelle. Ca devient lourd, alors que Gears 3 en 2011 était au top.
    485/1000G après 260h au compteur, ça dégoute un peu, même si les 50 premières heures j’ai pas chassé. Franchement les succès sont de plus en plus relous, faut jouer à tout avec tout le monde… Ca te dégoute du jeu quand t’aime bien seulement certains modes. Là je suis général, j’ai débloqué les 4 persos à totem, ça y est j’ai fait le tour.

    Sans réelle mise à jour, pour moi c’est terminé. Un bon jeu évidemment, mais c’est plus le Gears de l’époque 360…

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