Frostpunk: Console Edition

Par le dans Tous les tests, 3 en plus

Test Frostpunk: Console Edition

Sorti depuis le début d’année 2018 sur PC, Frostpunk serait surement resté une exclusivité sur ce support il y a quelque temps vu son type de jeu. Mais ces dernières années entre Tropico et Cities Skylines, on nous a prouvé que les « city builders » étaient jouables à la manette. Dans cette nouvelle logique, le jeu des Polonais de 11 bit studio arrive donc sur Xbox One avec la jolie hype qui le précède. Alors, dans les mains d’un débutant dans le genre « builder », le verdict est-il toujours le même ?

« Il fait au moins -8000 ! »  

Avec This War of Mine, le précédent jeu des développeurs, on nous permettait d’incarner le triste quotidien d’un groupe de civils en plein milieu d’une guerre entre rebelles et forces militaire. Un jeu particulièrement audacieux dans son propos et sa noirceur, mais qui péchait par son gameplay et ses mécaniques de jeu rigides et archaïques. Avec Frostpunk, 11 bit studio n’a toujours pas trouvé la formule pour insuffler du bonheur dans leur jeu, le nouvel opus des développeurs nous propose désormais de survivre à une catastrophe glaciaire qui a recouvert la Terre. Le quotidien de nos survivants est fait de température maximale de -20° et de charbonnage intensif.

Les rassemblements de vos citoyens auront lieu près du générateur.

Si la survie est toujours au cœur du gameplay, le jeu des Polonais se joue désormais comme un city builder. Votre but sera de survivre le plus longtemps et d’agrandir le plus possible votre cité, cette expansion se fera de manière circulaire autour du générateur qui sera le cœur de votre ville. Un cœur qui devra sans cesse être alimenté en charbon pour qu’il puisse fournir chaleur et énergie à votre peuple, si ce générateur est inactif trop longtemps, c’est l’assurance d’une catastrophe pour votre cité. Je reviendrai plus tard sur la profondeur du gameplay, mais avant toute chose un constat qui va vous sauter aux yeux dès les premières heures sur l’opus : pour un débutant dans ces types de jeu, Frostpunk est très didactique et surtout parfaitement jouable à la manette… Ouf ! Si le style de jeu vous fait peur, vous pouvez être rassuré, car le jeu ne vous abandonnera pas en cours de partie, et chaque mécanique qui viendra s’ajouter au jeu sera accompagnée d’une explication toujours claire et précise.

La loi, c’est moi

En termes de mécanique de jeu, Frostpunk repose sur deux idées : la gestion des ressources drastique et les températures qui empireront jour après jour. Bois, charbon, acier, vivre et main-d’œuvre, tous ces éléments devront être utilisés avec intelligence pour assurer l’expansion de votre cité et éviter une pénurie fatale de certaines ressources. À chaque début de partie, vous trouverez des ressources en stock limité éparpillées sur la carte afin de construire des bâtiments qui vous fourniront des ressources en plus grandes quantités, à condition d’avoir de la matière première : une scierie ne pourra fonctionner qu’autour d’une forêt, une aciérie devra être construite sur une mine de fer, etc. Une fois les fondations de votre cité construites, il viendra le problème de la main-d’œuvre. Chaque citoyen adulte devra apporter son soutien à l’effort collectif, les ouvriers effectueront les travaux manuels, tandis que les ingénieurs (plus rares) useront de leur intelligence pour s’occuper des centres médicaux et autres ateliers.

Avec une simple pression sur un bouton, vous pouvez voir la chaleur ambiante.

Avec ces températures glaciales, vos citoyens tomberont souvent gravement malades. Pour remédier à cela, vous devrez évoluer et améliorer les conditions de vie de votre populace, et c’est là que rentrent en compte l’atelier et le livre de loi. L’atelier prend forme d’un arbre de compétences et permet moyennant le travail d’ingénieurs et certaines matières premières, de débloquer des installations plus performantes (meilleure isolation, plus de matière première produite, générateur consommant moins de charbon…) ou encore, débloquer de nouvelles constructions très utiles comme les foyers de chaleurs qui permettent de distribuer de la chaleur à des endroits stratégiques. En ce qui concerne le livre de loi, il est plus original et permet au jeu de pouvoir se démarquer grandement.

En qualité de leader et au vu de la situation dramatique, vous avez le pouvoir d’introduire environ tous les deux jours une nouvelle loi dans votre cité. Ces lois ont un impact direct sur « l’espoir » et le « mécontentement » de vos citoyens représenté par 2 jauges en bas de l’écran elles font office d’épée de Damoclès constante. Si l’espoir diminue à zéro, la population quittera votre cité et vous vous retrouverez seul, si le mécontentement atteint son maximum, vous serez exclu de la cité par le peuple, ce qui signe dans les deux cas un Game Over. En mettant en place la loi qui oblige les enfants à travailler, vous attiserez la gronde de votre peuple, mais vous obtiendrez une main-d’œuvre plus nombreuse, en mettant en place un cimetière dans la ville pour les morts, l’espoir augmentera. Mais pourquoi pas, mettre en place plutôt une fosse glacière ? OK c’est moins humain, mais les cadavres pourront être « réutilisés »dans des transplantations d’organe afin d’accélérer grandement la guérison des grands malades qui restent sur la touche à ne rien faire. Blindé de dilemmes assez amoraux et cruels, on regrettera juste cet arbre de loi qui ne va pas encore plus loin et reste en surface, car à part changer les jauges d’espoir et de mécontentement cela n’a que peu d’effet dans les phases de jeu.

Un choix finalement pas si impactant.

Cet arbre de loi permet de faire le choix entre 2 visions : votre peuple sera-t-il dirigé par l’ordre ou par la foi ? Si le choix parait alléchant de base, on se rend vite compte qu’au fur et à mesure que les lois se débloquent, ces deux doctrines n’ont quasiment aucune différence. La loi comme l’ordre permettent à des moments critiques, de donner un boost d’espoir ou de faire chuter le mécontentement avec des actions coup de poing ( mise en place d’une milice, prière obligatoire… ). Au final on se retrouve avec des lois qui nous débloquent des outils intéressants dans le gameplay, mais au niveau de l’écriture cela aboutira toujours à une forme de totalitarisme militaire ou de fanatisme religieux. Dommage, car le jeu dans les autres domaines arrive à trouver un plus juste milieu.

Blanc comme neige

Pour voir nos compétences de leader, Frostpunk nous propose 4 scénarios distincts et un mode « libre ». Chacun des quatre scénarios propose des objectifs et des situations de départ différentes. Une bonne idée, car après la complétion de tous les scénarios on a touché à tout ce que propose le jeu en matière de mécaniques et subtilités par exemple la seconde mission vous demande de devoir faire quasi exclusivement avec les automates, des robots steampunk surpuissants, vu que votre main-d’œuvre n’augmentera jamais. A contrario, le troisième scénario vous demandera de faire en sorte de pouvoir accueillir le plus vite possible un flux constant de réfugiés, alors que vous manquez terriblement de ressource. Chacun des scénarios comprend des problèmes majeurs à résoudre qui arrivera en pleine partie et à la fin, si l’idée est assez intéressante vu que les problèmes à résoudre sont bien amenés et terriblement cruels ( le train pour fuir lors de la dernière mission !), on se rend compte aussi que ces tracas XXL sont ardus à résoudre et souvent il faudra accepter un Game Over lors de leur apparition surprise… Une progression par l’échec assez frustrante et qui peut décourager.

Le Game Over arrivera plus souvent que prévu…

Enfin comment parler de Frostpunk sans évoquer son ton, son ambiance et sa noirceur ambiante. Jouer au jeu de 11 bit studio c’est oublier toute notion du bonheur, durant votre gestion le jeu vous balancera plusieurs drames à gérer de la meilleure manière possible : un ouvrier épuisé refuse de travailler, le forcer ou le laisser souffler ? Une révolte a lieu près du générateur à cause de la température glaciale, faut-il chauffer tous les logements ( adieu à vos réserves de charbon ) ou ne rien faire, ce qui rendra des citoyens moins productifs… Frotpunk propose toujours de résoudre des dilemmes où il n’y a jamais vraiment de bonne solution, vu qu’elles causeront soit du mécontentement ou ruineront des ressources, un jeu d’équilibriste constant plaisant et plein de challenges. On finira le test en évoquant la partie technique du jeu, qui est à la hauteur. Le jeu est assez joli et surtout parfaitement fluide, une bonne nouvelle.

Pari réussi pour 11 bit studio qui arrive à transporter sans accroc son Frostpunk sur console. Parfaitement jouable au pad et surtout très accueillant pour le nouveau venu, le jeu de gestion se laisse jouer sans soucis. On est très vite concerné par le sort d’une cité qui doit survivre à des conditions extrêmes, la cruauté et la noirceur du jeu accompagnant chacun de nos choix cornéliens. On regrette qu’au bout d’une dizaine d’heures le grand froid n’ait plus de secret pour nous. Mais avec son originalité le jeu n’aura pas de mal à ramener les fans du city builder, pour les nouveaux on leur conseille de jeter un œil si vous voulez tenter un jeu, rafraîchissant.

Le jeu a été testé sur une version presse fournie par l’éditeur. Merci à eux.

Points positifs

  • Jouabilité bien adaptée au pad
  • Très didactique et jamais obscur dans ses mécaniques
  • Plutôt joli
  • Ambiance et sentiment de détresse parfaitement retranscrits
  • 4 scénarios variés et agréables

Points négatifs

  • La progression par l'échec peut décourager
  • Livre de loi assez sommaire
  • Pas très riche, ni très long
  • L'ordre et la foi qui aboutissent toujours au totalitarisme ou au fanatisme
7

Ecrit par : AtomTimmy

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