Codemasters et EA poursuivent leur partenariat avec pour ambition d’offrir la meilleure des simulations de F1. La tâche s’annonce cependant difficile, car après un épisode 2021 en demi-teinte, le studio a dû faire face aux nombreux changements de réglementation. F1 22 réussira-t-il à négocier ce virage délicat et à s’imposer dans la dernière ligne droite ? Prenons la piste pour en avoir le cœur net !

Wind of change

La Formule 1 a vécu un véritable bouleversement depuis mars dernier. En effet, les nouvelles règles de la FIA ont bouleversé la discipline autant que les classements. Intouchables pendant des années, les Mercedes ont ainsi eu du mal à s’adapter au prix d’un écroulement de leurs performances.

En cause, l’arrivée de pneumatiques de 18 pouces en lieu et place des 13 pouces.
Ce choix a obligé les ingénieurs à transformer de fond en comble le châssis des voitures pour accueillir des roues, des freins, des suspensions et des éléments de carrosserie entièrement repensés.

Il a aussi eu pour conséquence d’accroître considérablement le phénomène de « marsouinage » bien connu des aérodynamiciens. En ligne droite, l’auto tangue en raison de la saturation de l’effet de sol qui écrase les trains roulants jusqu’à ce qu’ils se redressent brutalement en butée au moment où les flux d’air se délitent. Dès lors, les « rebonds » se succèdent de façon cyclique, ce qui est aussi dangereux que gênant pour les pilotes…

Malheureusement, vous ne pourrez pas ressentir ça dans cet opus ; au grand dam des puristes, évidemment ! Côté contenu, F1 22 ne fait cependant pas semblant avec l’intégralité des licences FIA. Nous retrouvons ainsi les 20 meilleurs coureurs mondiaux, dont le champion en titre, Max Verstappen, et Lewis Hamilton, couronné sept fois. Leur modélisation est d’ailleurs époustouflante, que ce soit en F1 ou en F2 (catégorie inférieure). Aucun détail n’a été négligé et ça se voit !

Les 22 tracés officiels sont également au rendez-vous, y compris ceux de Melbourne, de Barcelone ou d’Abou Dhabi avec des modifications de sécurité (notamment les chicanes remodelées pendant l’hiver), et, bien sûr, le nouveau circuit de Miami avec sa fausse Marina Bay.

Les arrêts au stand constituent la principale attraction de l’année et méritent clairement nos louanges. Fini les pit stop ennuyeux n’apportant aucune plus-value au gameplay et place à un réalisme doublé d’une ergonomie sans faille ! Outre la transcription fidèle du rapport de force entre écuries (les top teams ayant les meilleurs mécaniciens et les pourcentages de réussite les plus élevés), la touche permet d’effectuer les changements de pneus avec une facilité déconcertante. C’est efficace, ludique et prenant !

Petit parmi les grands

Les modes de jeux sont strictement identiques à ceux des éditions précédentes ; aussi bien en solo qu’en mode multijoueur. Le titre ravive toutefois la flamme des aficionados de longue date puisque vous pourrez faire équipe avec des figures mythiques du sport automobile telles que Mickaël Schumacher, Ayrton Senna ou Alain Prost. Dans le mode « Mon Écurie », ce casting de rêve vous ouvrira la route afin de bâtir la meilleure équipe du monde.

Après l’énorme succès de « Drive to Survive » sur Netflix, EA et Codemasters ont désiré ouvrir leur simulation de F1 au grand public par le biais de trois modes de difficulté et d’un bonus destiné aux joueurs les plus doués. Et c’est une franche réussite !
C’est bien simple, le titre est tellement accessible et ses réglages tellement fins et intuitifs que TOUS y trouveront leur compte : du gamin qui veut imiter papa au grand-père qui souhaite impressionner sa descendance en passant par le pilote virtuel soucieux de faire tomber les chronos tour après tour ! Non seulement la chose est rare, mais le plaisir est omniprésent. Chapeau bas !

Après quelques tours de piste, les monoplaces de nouvelle génération amènent des changements de maniabilité assez nets. Afin d’offrir un maximum de réalisme, les développeurs ont, en effet, sensiblement alourdi les véhicules. On le perçoit immédiatement manette — ou volant — en main.
Cette sensation est encore plus prégnante pendant les quelques tours qui suivent la sortie des stands avec la « mise en régime » des pneumatiques (performances optimales).

F1 22 a énormément progressé de ce point de vue et s’avère extrêmement gratifiant. Pour le reste, les améliorations sont plus anecdotiques et il est ardu d’établir toutes les différences avec son prédécesseur.

Une I.A. à la sauce Verstappen !

Le Champion du monde en titre, Max Verstappen est réputé « agressif » en piste. Codemasters a donc souhaité lui rendre hommage grâce à l’intelligence artificielle. Par conséquent, au niveau de difficulté ultime, Verstappen et les autres concurrents ne vous laisseront aucune chance de gagner, quitte à se montrer franchement dangereux.

Ce comportement brutal offre enfin des courses dignes d’intérêt, que ce soit lors des dépassements ou pendant l’utilisation du DRS (abaissement de l’aileron arrière pour favoriser une pointe de vitesse). Vous devrez donc garder votre calme et rester concentré en toute circonstance.

Pour attirer un nouveau public, les développeurs proposent, en outre, « F1 Life » avec l’édition « Champions ». Dans ce véritable hub communautaire, vous pourrez vous pavaner dans les plus belles supercars, exhiber vos trophées (si vous en avez), et soigner votre look afin de briller dans l’univers « bling-bling » de la F1.

Il vous faudra cependant mettre la main au portefeuille pour en profiter… Par ailleurs, le mode scénarisé des anciens épisodes n’est pas reconduit et c’est fort dommage !

Accélère ! Accélère !

Conformément aux attentes des fans, le tour de formation est enfin pleinement jouable. L’intérêt étant évidemment d’amener vos freins et vos pneus en température pour réussir votre départ comme dans une véritable course !

Cette mise en scène hollywoodienne prend encore de l’ampleur avec la présence aux commentaires de Julien Fébreau et Jacques Villeneuve de l’équipe F1 de Canal + !

On se souvient des émotions lors de la victoire française d’Esteban Ocon en Hongrie. Eh bien, vous retrouverez cette ambiance dans le jeu, en dépit de quelques soucis d’élocution pour le champion du monde 1997 (qui semble avoir été ajouté à la dernière minute) ! Soyons optimistes et gageons que de futures mises à jour corrigeront ce problème.

De plus, l’habillage sonore restitue fidèlement la F1 actuelle, même si le légendaire vrombissement des V8 fait cruellement défaut. Les V6 des quatre gros motoristes sont quant à eux, assez semblables à l’oreille. Toutefois un énorme travail a été accompli et il serait malvenu de faire la fine bouche. D’autant que la playlist des menus est digne des meilleures années de EA et rappelle les grandes heures de… FIFA !

Les 50 succès de la fiche de jeu et les 1000 G s’obtiendront sans réelle difficulté à l’exception de « Une bonne fin » où vous devrez prendre part à 100 courses en mode multijoueur.
Comptez environ 50 heures — au minimum — pour réussir tous les achèvements.

Si vous cherchez des concurrents de valeur, notre communauté Discord regroupe des pilotes à même de vous aider dans votre quête des 100 %.

F1 22 est le deuxième jeu de la licence sur Xbox Series X|S. Visuellement, son apport est minime, mais son rendu global (livrées et visages notamment), et sa fluidité d’ensemble n’appellent aucune critique. Adapté à tous, fort d’une I.A. compétitive et particulièrement complet, F1 2022 fait oublier l’absence d’un mode « Point de Rupture » et quelques défauts mineurs pour se consacrer au plaisir du pilotage. Mieux. En proposant de prendre les commandes des dernières monoplaces, avec leurs contingences et leurs évolutions, Codemasters et EA réussissent un coup de maître et érigent leur simulation en référence absolue sur console. Un conseil : foncez !

Nous remercions chaleureusement EA et Codemasters de nous avoir fourni rapidement une version dématérialisée de F1 22.

Ecrit par : BreizhSonik

Rédacteur et testeur sur Succesone.fr Chasseur de succès