La licence a fêté ses 40 ans et après une adaptation loupée sur PS2 en 2005, Saber interactive a décidé de réveiller les morts avec Evil Dead : The Game. Hommage à un bijou du cinéma de genre ou énième redite d’un filon épuisé ? Suivez nos incantations.

Nécronomique

Evil Dead sort en 1981 dans un contexte politique, économique et social particulièrement tendu. Sevré d’espoir et meurtri par les épreuves successives, le public se montre, en effet, bien plus frileux que par le passé. Le chômage touche 7 % des Américains et le film de Sam Raimi met du temps à s’imposer au box-office. Il arrive pourtant à point nommé pour jouer un rôle d’exutoire dans l’imaginaire collectif tout en ringardisant les Jedis. Mieux. Il transcende habilement les clichés et envoûte tous les adolescents qui ne se retrouvent pas dans le narratif bien-pensant de La guerre des étoiles ou dans le discours radical du nouveau locataire de la Maison-Blanche.
Brutal, macabre, codifié à l’extrême, mais aussi, potache, iconoclaste, diablement inventif et efficace, Evil Dead devient une allégorie nihiliste de son époque qu’il marque durablement. Il rejoint La nuit des morts-vivants et Massacre à la tronçonneuse au panthéon de l’horreur sur pellicule, et avec la démocratisation des magnétoscopes VHS, s’apparente vite à un phénomène de société.

Dès 1984, un jeu éponyme enrichit la ludothèque du Commodore 64. Plus tard, celle des PS1, des Dreamcast, des Xbox et des PC Windows.

Naturum magneto

Evil Dead: The Game est un survival horror qui reprend les recettes de Dead by Deadlight, notamment la possibilité de créer une équipe de quatre survivants chargée de remplir des objectifs bien précis afin de tuer le démon de Kandar — contrôlé par un cinquième joueur — et ses sbires. En laissant la liberté de choisir une voie ou l’autre, le jeu offre deux approches très distinctes.

Le but est d’empêcher les forces du mal de prendre possession de la Terre. Pour ce faire, vous devrez trouver une dague et des pages du Necronomicon afin de détruire des failles temporelles apparaissant sporadiquement. Cela étant, cette mécanique de gameplay n’évolue jamais en cours de jeu et lasse à brève échéance.
Si vous optez pour les personnages maléfiques, vous devrez traquer et tuer le groupe des quatre humains afin de contrôler la planète et il est possible d’affronter une intelligence artificielle ou, bien évidemment, la communauté du jeu en ligne. Cette I.A. tient bien la route et permet aux joueurs privilégiant le mode solo de passer un bon moment. Cela étant, le constat est sans appel et Evil Dead : The Game se révèle extrêmement répétitif.

Au regard des ambitions du studio, le contenu est satisfaisant. Il se résume à un terrain de jeu unique, certes, mais absolument gigantesque ! L’univers largement inspiré du film séminal et de la série de 2015 est d’aileurs tellement vaste que les véhicules dispersés sur la carte s’avèrent indispensables.

Casting cauchemardesque

Les héros des films sont disponibles dès le départ. Vous retrouverez ainsi Ash Williams, Scotty, Lord Arthur, Kelly Maxwell, Pablo Simon Bolivar, etc. Malheureusement, si vous avez gardé en mémoire leur visage, vous serez immédiatement déçu.

Outre votre armement, vous trouverez des munitions en nombre TRÈS restrenit au fil de vos pérégrinations. Des briquets permettant de créer des feux de camp ou des zones lumineuses, indispensables à votre survie, seront également à récupérer. Vous devrez donc partager intelligemment vos trouvailles et vous organiser avec vos coéquipiers tout en surveillant la jauge de peur qui s’affichera en bas à gauche de l’écran. Si vous vous éloignez trop les uns des autres, elle atteindra son maximum et vous mourrez.

Autant vous prévenir immédiatement : jouer en coop’ et en ligne, oblige à disposer d’une stratégie solide pour espérez vaincre les forces de Kandar !

Evil game

Aussi bancal qu’exigeant, Evil Dead : The game se démarque par l’aspect jouissif des phases de gameplay. Chaque combat au corps à corps donne lieu à des exécutions sanglantes du plus bel effet. Quel que soit votre arsenal, vous prendrez beaucoup de plaisir à détruire les forces du mal !

En revanche, la maniabilité n’est pas exempte de défauts. Ainsi, les tirs à longue distance pâtissent de la rigidité des contrôles. La conduite des véhicules est également délicate du fait de l’amplification invraisemblable des commandes : chaque phase d’accélérations ou de freinage transforme votre 4X4 en Formule 1 ! La différence de sensibilité des touches et est telle que vous devrez anticiper et doser très finement vos actions, sous peine d’accident…

Caméra déchaînée

À l’heure d’écrire ce test, le principal grief que nous pouvons faire au jeu tient aux compétences des personnages et surtout à l’équilibre global. Vous pourrez choisir vos survivants en fonction de quatre classes distinctes : Chef, Guerrier, Chasseur et Soutien. Or, manette en main, il est pratiquement impossible de percevoir des différences. Quel que soit votre choix, l’indigence des capacités est flagrante, au point de remettre en cause leur raison d’être… A contrario, du côté des forces du mal, les attributs du Nécromancien, du Marionnettiste ou du Chef de guerre et les invocations des boss mythiques du film vous offriront bien plus de variété et de plaisir de jeu !

En hommage aux idées de mise en scène de Sam Raimi, la vue à la troisième personne se caractérise par une caméra située au ras du sol dont il est impossible de modifier l’angle de champ. Louable de prime abord, car elle préserve l’ambiance survival horror — grâce aux possibilités de hors-champ — cette idée exige du joueur une période d’adaptation pour maîtriser son personnage du fait de la sensation de lourdeur de déplacement qui en découle. Malheureusement, la gestion de cette caméra va à l’exact opposé et souffre d’une sensibilité excessive des commandes. Dès lors, subir l’attaque-surprise de plusieurs ennemis confine au cauchemar, mais pas à celui qu’on imagine…

A priori, le jeu « fait le job ». Fluide sur Xbox X|S (sans atteindre 60 im/s), il affiche des textures générales plutôt fines et le travail sur la lumière se veut convaincant. Bien vite cependant, les insuffisances et les défauts se manifestent : la modélisation des visages est absolument hideuse et le level design, indigne des dernières générations de consoles !
Pour autant, l’ambiance sonore met tout le monde d’accord. Largement inspirée du film séminal dont elle reprend les grandes lignes, elle distille une sensation d’oppression et d’effroi mémorable, pour peu que vous jouiez au casque et dans la pénombre. Si vous aimez le frisson, vous serez servi !

Des succès au bout de la nuit !

Vous connaissez SuccesOne.fr pour ses instincts de chasseur de succès, mais aussi pour sa détermination à glaner les moins accessibles, afin de partager ensuite, les moyens d’y parvenir.

Eh bien, c’est la première fois qu’aucune réalisation ne s’est débloquée pendant notre test en dépit d’une dizaine d’heures de jeu ! Par chance et avec l’aide de trois amis motivés, nous avons réussi à inverser la tendance et tout déverrouiller au bout de 50 heures d’efforts ! Vous savez donc ce qui vous attend si vous souhaitez en faire de même et obtenir les 44 succès de la fiche de jeu de Evil dead : The game !

Si vous souhaitez former des équipes de survivants, rejoignez notre communauté Discord et affrontez les forces de Kandar !

Evil dead : The game est en vente sur le Microsoft Store à 39,99€.

Avec son ambiance sonore magistrale, Evil Dead : The Game charmera sans doute les nostalgiques de la saga d’autant plus facilement que Saber Interactive a le mérite de respecter les codes du survival horror. Mais, à force d’alterner le chaud et surtout le froid en raison de ses errances et de son manque de créativité, le jeu suscite trop de frustration et d’ennui pour emporter l’adhésion sur la durée. Et c’est bien dommage !

Nous remercions Saber Interactive de nous avoir fourni une version dématérialisée de Evil Dead : The game.

Ecrit par : BreizhSonik

Rédacteur et testeur sur Succesone.fr Chasseur de succès