Dead Space

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Sorti il y a désormais 15 ans (!), Dead Space fût un sacré choc dans le monde des survival-horror. Malgré des critiques enthousiastes et des joueurs qui l’étaient tout au autant, le jeu, et ses deux suites, n’ont jamais atteint les chiffres de ventes espérés par EA. Ceci amena la mort de la série en 2013 puis du studio s’en occupant, Visceral Games, en 2017. Entre temps, un certain Capcom cartonna avec ses remakes de Resident Evil, ce qui a dû donner envie à EA de redonner une seconde chance à sa saga horrifique. C’est donc le studio Motive qui à la lourde tache de remaker un jeu tellement en avance sur son temps, que beaucoup ont estimé (moi le premier) qu’une refonte n’était pas forcément nécessaire. Laissez-moi vous dire qu’on s’est trompé…

Qui a tué l’espace ?

Avant de s’attaquer au remake en lui-même, voir ce qu’il modifie et apporte au jeu de base, un petit mot sur l’histoire et les inspirations de Dead Space. Dans ce titre, on incarne Isaac Clarke, ingénieur envoyé avec son équipe à le rescousse de l’USG Ishimura. Un gigantesque vaisseau minier dans lequel officie sa femme Nicole. À leur arrivée, l’équipe de secours va vite se rendre compte pourquoi l’Ishimura ne donnait plus signe de vie. L’équipage a été massacré par une forme de vie étrange appelé nécromorphes. Isaac et son équipe n’auront plus qu’un objectif en tête: survire à cette enfer et s’échapper de ce vaisseau infernal.

On devrait pouvoir s’en servir

Pour ceux qui connaissent déjà par cœur le jeu original et qui veulent uniquement savoir ce qui les attend avec le remake, ce second paragraphe aura aussi des allures de révision ennuyeuse et on s’en excuse. Vous pouvez passez ce passage, on vous en voudra pas. Pour les néophytes qui découvrent le jeu grâce au remake, continuons sur les bases. Dead Space est un titre qui s’inspire énormément d’autres œuvres horrifique spatial pour en faire un patchwork à la fois terrifiant et cohérent. On décèle du Alien avec ses décors froids et mécaniques, du Even Horizon pour son récit ou encore du Cronenberg pour cette fascination du body-horror. Des références assumées en 2008 et qui sont toujours aussi bien digérées en 2023, offrant ainsi une ambiance horrifique toujours saisissante et répugnante qui fait le charme de Dead Space. Enfin, si on peut appeler ça du charme… Appelons ça plutôt une force, oui.

Dead Space Rebirth

Mais bon ça, vous le savez sans doute déjà, et ce qui vous intéresse, c’est de savoir à quel genre de remake on a le droit ! Celui qui reprend le jeu de base à la virgule près en changeant uniquement l’aspect technique comme Crash N’Sane Trilogy ? Celui qui modifie et ajoute quelques éléments tout en restant proche du jeu original comme le Resident Evil de 2002 ? Ou alors celui qui va totalement renverser la table et s’inspirer du titre pour en proposer une relecture totalement différente, avec comme figure de proue FF7 Remake ou encore Resident Evil 2. EA Motive a choisi la seconde option, en proposant une refonte de Dead Space proche de l’orignal mais avec suffisamment de réajustement pour le considérer comme un vrai remake et non un remaster de luxe.

Le principal changement de cette nouvelle mouture, et qui le différencie énormément du titre original, c’est la disparition du mutisme de notre héros. Dans ce remake, Isaac Clarke parle, et en plus, dit des choses intéressantes. On n’a pas le droit au héros sûr de lui qui sort des punchlines pour faire retomber la tension ou être iconique. Non, ici, Isaac est un héros souvent débordé et énervé par des événements qui le dépassent. Il n’est plus le larbin qui obéit aux directives de ses aillés survivants. L’ingénieur participe désormais au plan, fait valoir ses idées, essaye de raisonner ses collègues. Bref, Isaac est enfin un vrai acteur de son récit et non plus un pantin que l’on envoie dans des couloirs flippants.

Votre futur meilleur pote !

Ce droit à la parole favorise la relation entre notre protagoniste et sa copine. Une relation crédible loin de se résumer au héros qui va sauver sa princesse en danger. Ce qui offre une motivation au joueur pour se sortir de ce cauchemar. L’autre changement principal, c’est l’arrivée de quêtes annexes qui permettant de donner plus de place à des personnages évoqués vaguement dans le jeu original, mais qui ici, donnent un peu de biscuit à ceux qui s’intéressent aux événements qui ont provoqué la chute de l’Ishimura. Toujours sympa à prendre pour les amateurs de narration environnementale et de récit étendu, mais dans les faits, on se contente souvent de faire des allers-retours dans les couloirs pour voir des hologrammes…

On ne va pas vous spoiler l’intégralité de l’histoire, mais sachez que les scénaristes se sont permis quelques réécritures de la trame originelle pour mieux nous surprendre. Pas de changements majeurs attention, mais des petits détails ici et là, des scènes ajoutées pour rendre le récit original et des révélations finales plus cohérentes. Pour les complétionnistes, sachez également que le titre possède une fin alternative en finissant le jeu en New Game +. Avis aux curieux…

C’est quand même plus sympa de parler à ses proches Isaac, non ?

Space Invaders

Dernier ajustement majeur vis-à-vis du jeu de base et pas des moindres, le titre se déroule en un unique plan-séquence, une prouesse que le jeu de base arrivait presque à réaliser en 2008, mais qui est cette fois pleinement accomplie. Dans cette nouvelle adaptation,  les transitions entre les chapitres ne se font plus en passant dans le tramway. Et rentrer dans ce dernier ne provoque plus un temps de chargement. Cette fois-ci, l’Ishimura est un niveau à part entière avec des couloirs qui relient chacune des zones, le tramway ne servant plus qu’à des voyages rapides. Un joli tour de force.

Le remake propose d’autres ajustements que l’on vous laissera découvrir. Mais je pense que l’essentiel est là et vous avez assez d’éléments sous vos yeux pour voir que ce Dead Space version 2023 n’est pas qu’un remaster de luxe. Au-delà de ces modifications dans la narration et la progression, ce renouveau a permis d’améliorer grandement le jeu de base sur d’autre points. Évidemment, il s’agit de la partie graphique où le moteur Frostbite fait des prouesses. Dans des environnements confinés et restreints, le moteur maison d’EA arrive à rendre les lumières magnifiques. Pareils pour les effets de fumées impressionnant. En plus, tout ce qui tourne autour de la modélisation des effets gores est réussi. Les comparatifs «DEAD SPACE 2008 VS 2023» doivent de toute façon pulluler sur internet. On vous laissera le soin d’admirer le boulot titanesque que les artistes d’EA Motive ont réalisé.

Je t’assure y’a pas de 5G dedans, laisse-toi te piquer !

Mêmes éloges pour le sound-design toujours aussi grandiose. Au casque, le coté terrifiant du jeu est décuplé par les innombrables bruits que l’on entend… Grincements dans les tuyaux, hurlements, chuchotements flippants, battements de cœur, halètements d’Isaac et bien sûr nécromorphes qui déballent silencieusement dans votre dos pour mieux vous dégommer… Tout est fait pour nous maintenir sous pression. Dans cette optique, les développeurs ont rajouté ce qu’on pourrait appeler un «système de flippe dynamique». Quand vous vous baladez dans l’Ishimura, il se peut que des éléments aléatoires comme une coupure de courant, des apparitions d’ennemis ou un jump-scare sonore se déclenchent. Et parfois, tout ça à la fois… Pour notre plus grand «plaisir»… Ce qui permet de nous garder toujours éveillé ou effrayé…

Cependant, à l’heure où sont écrites ces lignes, et avec le fameux patch Day One de la console, des soucis techniques entâchent le joli festival graphique. Freeze à l’ouverture d’une porte, écran bloqué quand on choisit l’option « continue » dans le menu principal, script qui ne se déclenche pas, obligeant la recharge d’une sauvegarde précédente… Voilà le genre de soucis qu’on a eu lors de notre progression, assez rares pour ne pas gâcher notre expérience, mais assez fréquents pour qu’on vous le souligne. 

Les nécros morflent

Grande force du titre original, les combats sont toujours aussi… viscéraux (pas mal hein, mais elle a dû déjà être fait cent fois). Le principe phare de démembrement tactique fonctionne toujours à merveille et a été renforcé par une nouveauté appelée système d’écorchage qui permet d’identifier les différentes couches de la créature qu’on cherche à tuer. Comme un bon médecin légiste, on peut désormais voir la peau, la chair, les os ou les viscères de nos ennemis. Pas seulement là pour le plaisir d’afficher du gore, ce système permet de très vite identifier les dégâts que font nos armes. Des pétoires toujours aussi jouissives à utiliser et qui ont été pas mal rééquilibrées avec des tirs secondaires enfin utiles pour tous. Si les combats fonctionnent aussi bien, c’est parce que les nécromorphes sont des adversaires coriaces et variés à affronter. La moindre erreur est assez vite sanctionné, même en mode moyen. En effet, il est souvent demandé d’être attentif de partout et d’utiliser tout votre arsenal, notamment la télékinésie et la stase, pour s’en sortir en un seul morceau.

Dieu merci cette phase a été totalement revu, et elle est très cool

Déjà présent dans le titre original, les phases en zéro gravité ont été retravaillées pour s’inspirer de Dead Space 2. Une fois dans les airs, on a un contrôle total sur nos déplacements avec une sorte de propulseur très maniable et grisant à utiliser. Sans mauvais jeu de mots, ses séquences, bien plus présentes ici que dans le jeu de 2008, sont assez planantes. Il est très plaisant d’y naviguer et de se battre contre les créatures dans ces zones. En plus, pour ne rien gâcher, le sound-design change totalement lors de ces séquences lorsque l’air n’est plus présent. Pour un résultat encore plus saisissant que le reste de l’aventure. Chapeau bas au développeurs qui ont transformé un des points faibles du jeu de base en une force.

Quand on voit une telle refonte sur l’un des principaux défauts du jeu original, on regrette que certains des points noirs de la version de 2008 soient toujours bien présents en 2023. Les deux derniers chapitres sont toujours aussi poussifs avec une escorte bien trop longue et surtout un boss final pas très intéressant à affronter. La navigation dans certains environnements est parfois très confuse : il est quasiment impossible de s’orienter dans ce maudit vaisseau sans le fil d’Ariane qui nous montre le chemin. Ce qui est dommage, car cela nous donne plus l’impression de suivre un simple fil plutôt que de se guider avec nos yeux. Pourtant, des efforts ont été faits, la carte étant plus lisible que dans le jeu de base, mais c’est insuffisant pour se passer du fil magique qu’on spamme trop souvent.

Les hologrammes, c’est toujours utiles pour de la narration

Des défauts qui se doivent d’être soulignés, mais qui sont finalement peu de choses face à la réussite quasi totale de ce remake soigné d’un jeu déjà terriblement en avance sur son temps en 2008. Plus qu’à espérer que son illustre modèle suive la même voie que lui fin mars.

Petit mot succès pour finir ! 47 succès pour 1000G. Sachez qu’en une partie complète en mode moyen, on a débloqué 33 succès pour 480G. La plupart des succès semble facilement accessible, sauf un ! Celui demandant de finir le jeu en mode impossible, qui porte bien son nom, vu qu’à la moindre mort, c’est la sauvegarde qui disparaît.. Et impossible de douiller en arrivant suréquipé après des New Game + successifs, vu qu’on ne peut se lancer dedans qu’avec l’équipement de base… Bon courage !

Quinze ans après avoir secoué le monde du survival-horror, Dead Space revient avec un remake qu’on ne pensait pas nécessaire. Et si on affirme que le titre original est un jeu qui a très bien vieilli, force est de constater qu’il sera impossible de retourner dessus après avoir touché à un tel remake. Que ce soit sur le plan technique, l’aspect narratif ou encore la progression réajustés, le travail effectué par les équipes d’EA Motive est impressionnant et mérite largement votre coup d’œil si vous aimez ce titre culte qu’est Dead Space. Si vous n’avez jamais joué à ce monolithe du jeu d’horreur, estimez-vous heureux… Vous êtes dans les meilleures conditions pour découvrir un des best survival-horror de l’histoire…

Le jeu a été testé grâce à une version fournie par l’éditeur, merci à eux. Le titre a pu être fini en 10h… Vite un petit New Game + maintenant ! 

Points positifs

  • Réalisation graphique d'excellente facture
  • Un remake qui offre pas mal de réajustements dans la progression
  • Une narration étoffée et un Isaac plus investi dans le récit
  • Toujours un bijou de sound-design
  • 15 ans plus tard, le jeu arrive toujours à faire sacrément flipper
  • Gameplay violent et jouissif
  • Section en zéro gravité totalement retravaillée et très plaisante
  • Très bonne rejouabilité

Points négatifs

  • Difficile de s'orienter sans le fil d'Ariane
  • Une dernière ligne droite toujours aussi poussive
  • Quelques soucis techniques qui font tâches au milieu de cette belle refonte
  • Les quêtes secondaires pas très passionnantes en terme de gameplay
8

Ecrit par : AtomTimmy

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