Blair Witch

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Il y a vingt ans, Le Projet Blair Witch révolutionnait le cinéma d’horreur. Après une première adaptation vidéo-ludique ratée au début des années 2000, la sorcière de Burkittsville débarque sur Xbox One le 30 août 2019 après son annonce lors de l’E3 2019. Après l’excellent Layers of Fear, l’équipe polonaise de Bloober Team a-t-elle réussi le pari de transposer ce classique de l’épouvante ?

Promenons-nous dans les bois

Deux ans après la disparition de Heather, Mike et Josh, les étudiants en cinéma du premier film le mal frappe à nouveau la petite ville de Californie. Le petit Peter Shannon est porté disparu et les traces s’évaporent mystérieusement à l’entrée des bois. Bon nombre d’étranges événements se sont déjà produits en son sein et les habitants sont persuadés qu’une sorcière infecte les environs. Vous incarnez Ellis, un ex-flic bien décidé à aider les autorités locales pour retrouver le petit avant la tombée de la nuit. Sur le parking, il n’y a pas âme qui vive, les voitures sont vides aux abords de la lisière. Ellis est en retard et va vite rejoindre les autres. Malgré l’opposition de ses anciens frères d’armes et de son ex-compagne, vous vous enfoncez dans les ténèbres. Parviendrais-je à sauver le gamin, ou vais-je rejoindre la liste des nombreuses victimes de la sorcière de Blair ?

Dans la forêt, personne ne vous entend crier

Avec un point de départ comme celui-ci, nous savons que cette quête ne sera pas de tout repos. Véritable jeu d’horreur en vue subjective, ce dernier puise son inspiration dans le folklore du film d’origine. L’atmosphère pesante de la forêt de Black Hills n’est pas sans rappeler l’univers de Silent Hill 2. Je ne peux que vous recommander de jouer dans le noir muni d’un casque sur les oreilles pour profiter d’un son binaural (technique reproduisant une écoute 3D naturelle) des plus immersifs. Le doux parfum floral et les petits bienfaits de la nature laissent ici place à l’angoisse. Le chasseur deviendra très vite la proie, mais la seule survie dont vous aurez à vous inquiéter sera celle de votre santé mentale.

Ellis semble être une âme torturée. Il est victime de nombreuses hallucinations, d’étranges souvenirs semblent vouloir remonter à la surface et le rythme volontairement lent et oppressant ne fera qu’accentuer vos peurs. L’atmosphère est pesante, on suffoque, on blêmit lorsque le brouillard envahit l’écran. Le tout parsemé de sonorités plus effrayantes les unes que les autres, de jumpscares (scènes qui produisent un sursaut au joueur) et autres effets terrifiants. L’univers de base est ici totalement retrouvé et respecté.

Bullet, le meilleur ami de l’homme

Comme vous devez vous en douter, Ellis ne disposera pas d’un équipement digne d’un soldat. En dehors du téléphone portable et de votre lampe torche (parmi les quelques outils à votre disposition), Bullet sera votre meilleur allié pour progresser au milieu de centaines d’arbres. Il faudra donc s’en remettre constamment à notre compagnon pour gratter un indice ce qui peut être frustrant par moment. Par exemple, tant que vous n’aurez pas fait renifler le bon objet à Bullet, vous serez condamnés à tourner en rond dans la même zone. En fait, on aurait aimé que cette mécanique soit optionnelle, ne serait-ce que pour offrir une plus grande marge de manœuvre au joueur. La grande force du studio ici aura été de faire en sorte que le lien entre Ellis et son chien soit le plus naturel possible. S’il y a moyen de lui donner des ordres, il est également en mesure de ramener des objets sans qu’on le lui demande, pour peu que l’on soit à proximité. Et puis, il fait également office de garde du corps ; comprenez par là qu’il alertera immédiatement son maître en cas de présence malfaisante.

Ce qui nous amène donc ici à parler du système de combat. Votre lampe torche sera ici votre seule et unique arme pour venir à bout des créatures qui hantent ces bois. En pointant la lumière en direction des créatures qui rôdent dans les bois, on s’accorde un peu de répit jusqu’au prochain moment de tension. Simple, mais d’une efficacité terrible.

L’autre composante majeure du jeu, c’est bien évidemment le caméscope qui rappelle que Le Projet Blair Witch a popularisé le genre du found footage. Pour les néophytes, cette technique nous envoie dans un film, ou une partie du moins en vue subjective, histoire de vivre les moments plus intensément D’autres films ont tentés de reproduire l’idée comme REC ou encore Cloverfield mais le maître ne sera à mon goût jamais égalé… À des moments opportuns, il faut visionner des enregistrements cryptiques. Le caméscope me permettra de situer mes ennemis et de les contourner et éviter ainsi l’affrontement. Une obligation plutôt qu’un choix pour les chasseurs qui voudront débloquer le succès « pacifiste » qui demandera de terminer le jeu sans tuer le moindre monstre. Diverses vidéos croiseront votre route et vous en apprendront davantage sur l’histoire, mais vous avez aussi certaines énigmes à résoudre. Une porte auparavant fermée s’ouvrira comme par magie en mettant la vidéo en pause au bon moment. Un arbre entravant la route pourra retrouver sa place originelle, je m’arrête là pour les indices. L’idée est maligne, bien appliquée, et permet d’injecter un peu de réflexion à ce qui demeure avant tout une excursion sans véritable action. Des « combats » ont bien lieu, face à des ombres vivaces contre lesquelles la solution viendra vous éclairer et comprenant assez peu de ruées désespérées.

Côté durée de vie, le jeu se boucle en six heures environ. On retiendra donc la bonne direction artistique plutôt que le manque d’aboutissement de certains décors afin de se motiver pour un second run et découvrir l’une des multiples fins du jeu (six au total). Comptez donc une grosse vingtaine d’heures pour terminer le jeu dans son ensemble et espérer débloquer l’intégralité des succès. Un jeu que je recommande donc aux amateurs du genre qui auront plaisir je pense, à profiter de cette petite balade en forêt…

L’hommage est-il réussi ?

L’ambiance visuelle qui se dégage de la forêt est remarquable, et certains décors sont tout bonnement superbes. L’impression de se perdre dans ces bois maudits est assez bien retranscrite dans son ensemble. Se retrouver à tourner pendant plusieurs dizaines de minutes avant que la solution ne surgisse peut arriver. La frustration s’installe. Mais l’envie d’aller au bout, de se voir contraint à des choix alternatifs qui fendent le cœur reste. Le jeu souffre donc à mon goût de quelques longueurs qui auraient pu être évitées en développant par exemple l’histoire d’Ellis de manière plus approfondie…

Points positifs

  • Les références au film original
  • Les ambiances visuelles
  • L'exploitation du caméscope
  • Une atmosphère pesante

Points négatifs

  • Le jeu met du temps à décoller
  • C'est court
  • Quelques petits bugs visuels
  • Une histoire que l'on aurait aimé plus aboutie
7

Ecrit par : Alucard5311

Rédacteur, chasseur de zombies et de succès.

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