Agents of Mayhem

Par le dans Tous les tests, 2 en plus

Test Agents of Mayhem

Pour rester en terrain connu, le studio Volition nous apporte un nouveau jeu d’action en open-world. Pour prendre quelques risques, ce n’est heureusement pas un cinquième épisode de Saints Row mais une nouvelle licence qui en reste très proche dans l’esprit : Agents of Mayhem. Plutôt que de suivre l’ascension d’un délinquant qui détruit sa ville pour mieux régner dessus, on conduira une escouade d’agents qui vont détruire la ville pour mieux la sauver. 

Le scénario est à l’image du jeu: simple. Les vilains du groupe Legion ont mené une attaque soudaine sur le monde, et le groupe des gentils Mayhem les combat pour libérer la planète du joug du Docteur Babylon et de ses associés. Vous l’aurez compris, l’histoire principale n’est pas la qualité première d’Agents of Mayhem qui a plutôt misé sur l’action à foison. Dans les faits, on incarne une troupe d’agents, déployés par 3 sur le terrain, en switchant de l’un à l’autre selon le besoin. Les objectifs sont simples également : tuer un boss, détruire ou pirater un truc après moult escarmouches.

Suicide Squad

Le théâtre des opérations : Séoul. Dans une reconstitution réduite de la ville, notre équipe (dont les membres sont à choisir parmi 12 agents dont 9 à débloquer via missions) saute de toit en toit et détruit tout ce qui est en lien avec Legion – et les quelques passants qui n’ont pas couru assez vite pour se mettre à l’abri. La progression respecte le maître-mot – simplicité – avec des objectifs uniques sur des missions courtes et des options limitées. Les agents possèdent un coup spécial et une capacité Mayhem destructrice pour se sortir des combats les plus ardus ainsi qu’une capacité technologique à équiper. Ils progressent en obtenant de l’expérience pour débloquer de nouvelles capacités et on collecte des cristaux pour augmenter 3 aspects spéciaux (meilleure regen, plus de coups critiques, effets plus longs, etc.). Du très classique donc.

Pour rendre leur bébé original, les mécanos de Volition ont misé sur l’univers. Placé dans un futur proche, toujours envahi par cette couleur violette qui doit être arborée partout dans leur locaux tant ils l’usent depuis des années, les protagonistes semblent tous être des mash up entre archétypes de films et jeux d’action de série B. Peuplé de références aux classiques (comme Star Wars avec la reproduction du couple Vador / Empereur et de leur communication par hologramme), Agents of Mayhem mise beaucoup sur la touche humoristique pour se donner de la consistance. La bonne nouvelle, c’est que ça fonctionne plutôt bien car le jeu manie le second degré et l’autodérision sans devenir lourd.

La qualité du casting d’agents fait aussi beaucoup pour rendre le titre motivant. Avoir 12 agents à disposition diminue sensiblement l’impression de répétitivité (on y reviendra), chacun ayant un gameplay différent avec un design ultra caractérisé et volontairement caricatural. Les démarches, caractères et coups spéciaux s’appuient sur tout un tas de clichés totalement assumés et qui donnent son identité au titre. Ils sont pour le coup bien pensés, c’est drôle avec beaucoup d’irrévérence envers les modèles dont AoM s’inspire. Le jeu détourne les codes des films et jeux d’actions et en souligne les incohérences en les exposant avec grandiloquence exagérée. Au joueur de trouver des combinaisons autres que celles proposées par le jeu (comme la team Frakass en début de partie) pour avoir une équipe équilibrée. Du corps à corps, du fusil à pompe, de l’uzi, de la gatling et même un arc ou un canon à glace, le choix est vaste. Ma préférence va à une équipe Kingpin (gangsta à l’uzi), Oni (Yakuza au silencieux) et Hardtack (brute au fusil à pompe) mais tous ont les moyens de mettre en pièce les petits gars de Legion.

DéVolition Men

Pour améliorer un peu l’immersion et gonfler la durée de vie, chaque agent dispose de missions perso (qui se jouent uniquement avec l’agent en question, sans équipiers avec lesquels switcher) qui permettent d’en apprendre plus sur leur background et de se familiariser avec leurs capacités. Les objectifs sont en général similaires à ceux de la campagne principale : buter plein de gens. Elles sont bien plus intéressantes que les autres missions secondaires, dispactchées aléatoirement sur la carte, qui nous demandent de sauver un otage, voler une voiture, exploser un camion ou encore infiltrer un repaire infesté d’ennemis. Elles se terminent en moins de 5 minutes et sont tellement nombreuses qu’on s’en désintéresse totalement après quelques heures de jeu, sauf quand on a besoin de faire progresser un agent. Pour étoffer encore un peu tout ça, une salle de castagne virtuelle est à dispo pour s’entraîner à tuer des sbires ennemis et des missions « conflit mondial » en mode Assassin’s Creed, où l’on envoie un agent investiguer et choper des infos pour atteindre le repaire final à Moscou. Hormis cette dernière, toutes ces missions ne sont pas particulièrement exaltantes.

Un paquet d’agents ne suffisant pas à faire un bon jeu, Volition a simplifié son gameplay au maximum pour le rendre accessible et immédiatement excitant. Pour ce qui est de l’aspect accessible, aucun doute, Agents of Mayhem l’est. Un tir principal, une visée précise, 2 coups spéciaux et une capacité Mahyem, pas de risque de se faire les ligaments croisés de l’index avec un combo exigeant. Les personnages gigotent bien – plus ou moins vite selon leur corpulence bien sûr – et les commandes sont réactives. C’est vif et ça bouge beaucoup mais on envoie une première tape sur les doigts des développeurs pour cette visée automatique (en mode visée précise) qui attrape plus souvent les éléments explosifs du décor (et il y en a beaucoup trop) que les ennemis qui sont devant. Dans les modes de difficulté les plus élevés (il y en a 15 au passage), les quelques secondes perdues ne pardonnent pas.

La seconde tape sur les doigts, qui commencent à rougir, concerne les combats dans Séoul, qui sont une parfaite illustration de l’IA limitée. Alors qu’on abat des kilotonnes de munitions et de grenades sur les ennemis en plein milieu de la rue, les piétons viennent voir ce qui se passe et prennent un chargeur au passage. Si ça n’a pas vraiment de conséquences, c’est bien plus gênant quand les PNJ sont au volant et vous écrasent les uns après les autres (éclatant au passage nos boucliers déjà bien sollicités). Qu’ils n’aient pas peur d’un mec en glace avec un canon qui congèle, soit, mais ils pourraient à minima dévier leur trajectoire pour éviter de foncer dans la mêlée. Il en va de même pour les ennemis, dont les quelques moves consistent à avancer en tirant ou envoyer des grenades. Le challenge n’est pas extraordinaire, mais il a le mérite de participer au côté accessible du titre. A l’inverse, la conduite est fastidieuse au possible, heureusement que les phases au volant sont limitées.

Purple is the new black

Il est grand temps d’aborder le sujet qui fâche et qui ne donne pas lieu à une tape sur les doigts mais à une bras-sectomie (action de retirer les bras d’une personne, généralement contre sa volonté). Les graphismes ne sont pas vilains mais flirtent avec la moyenne basse, le style cartoon n’excuse pas le manque de détail des décors et leur sur-réutilisation. Le moteur est par contre complètement à la ramasse: des lenteurs, c’est souvent flou, les véhicules apparaissent en retard et morceau par morceau. Le ressenti est vraiment étrange, on se croirait bloqué à 15 fps alors que la console ne moufte pas et que l’aire de jeu ne le justifie pas. En terme d’optimisation c’est clairement pas ça. Enfin, le level design est plat et monotone, le style global du jeu n’encourageant de toute façon pas à utiliser l’environnement à son avantage (hormis en faisant exploser les milliers de trucs dangereux qu’on croise).

C’est terrible car derrière une volontaire simplicité, Agents of Mayhem a des arguments pour nous faire passer un bon moment. Il m’a fallu 30 heures de jeu pour terminer l’histoire et les missions annexes, et il m’en aurait fallu une bonne dizaine de plus pour obtenir les 1000G. AoM est assez répétitif à la longue car les missions secondaires sont très nombreuses mais assez similaires. Les repaires de Legion sont d’ailleurs basés sur une dizaine de salles potentielles, leur ordre et leur nombre étant généré aléatoirement: l’impression de déjà vu est prégnante. A l’inverse, les missions principales donnent lieu à des combats de boss mieux conçus et les missions perso donnent des objectifs plus variés. En y jouant une heure par-ci par-là, on passe vraiment un bon moment manette en main.

Niveau sonore, les musiques sont punchy et les effets sonores réussis. Ca ne casse pas non plus 3 pattes à un blitztrooper mais ça fait le boulot correctement. Niveau bugs, j’en ai rencontré quelques uns, du pas trop gênant comme l’écran noir durant quelques secondes, aux ennemis coincés derrière une porte impossible à ouvrir alors que lesdits ennemis doivent être massacrés pour poursuivre la mission. Celles-ci étant en général assez courtes et découpées en sous-parties encore plus courtes, un retour au checkpoint ou au début de la mission ne fait pas perdre énormément de temps. Mais ça n’empêche pas de rager quand ça se produit bien évidemment. Petit point positif, à Séoul les piétons parlent coréen, petite subtilité appréciable. Dommage d’ailleurs que les voix « extérieures » n’aient pas été sous-titrées comme le sont les dialogues principaux (les passants, les annonces au micro, l’IA des véhicules, les bornes d’aide dans Séoul) car certaines remarques sont vraiment drôles – « The wind of Uranus blow[…] »

G.I. of Mayhem

AoM est comme un bonbon acidulé (violet, of course) : c’est coloré et fun, on sait d’avance quel goût ça aura, il restera toujours le même mais on en reprend plusieurs fois par gourmandise. C’est un bon défouloir, on rentre vite dans le bain et quelques minutes suffisent pour se faire un petit carnage ou quelques missions tout en profitant de quelques vannes. C’est dynamique et répétitif, ça ne manque pas de personnalité mais de surprises et d’un peu d’inventivité, ça n’innove pas mais ça défoule et fait sourire. Au final, un jeu moyen plus qui remplira parfaitement une période de disette. Malheureusement, on est plutôt surchargé de sorties ces temps-ci, il aura sûrement une seconde carrière quand son prix baissera d’ici quelques mois.

Testé sur une version physique gentiment fournie par l’éditeur Deep Silver/Koch Media, ce qui est pratique quand on n’a pas Internet

Points positifs

  • Du fun
  • A chaque agent son gameplay
  • Les combats punchy

Points négatifs

  • Manque d'optimisation technique
  • Level design ultra basique
  • Répétitif à terme
6.5

Ecrit par : Wanerlevner

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