Qui est le Tisseur ? L’extraordinaire Peter Parker

Deux nouveaux ouvrages sont venus compléter la collection Label Force de Third Editions : l’un sur Spider-Man, l’autre sur Batman. L’objectif : retracer l’histoire, l’évolution, les enjeux et la personnalité de deux des plus grandes icônes issues du monde du comics. Pour marquer l’occasion, au-delà des habituelles et toujours sublimes éditions First Print, l’éditeur toulousain sort le grand jeu avec un beau coffret contenant les deux ouvrages. Pour ce premier débrief, focus sur Peter Parker, un second article sera consacré à la chauve-souris (dès que j’aurais eu le temps de le lire).

L’auteur, Jonathan Remoiville, ancien rédacteur sur O’Gaming et chroniqueur sur le podcast Hyperlink, s’attarde d’abord sur un bout de l’histoire de Marvel, quand la Maison des Idées ne s’appelait d’ailleurs encore pas Marvel, pour resituer précisément le contexte menant à la création d’un héros dont le succès était totalement imprévu. Les conditions de travail, le marché du comics, l’équipe créative, tout est repris doucement (à l’instar de ce qui a été détaillé par Sean Howe dans Marvel Comics, l’Histoire Secrète) pour ancrer Spidey dans son époque et prendre le temps de comprendre pourquoi le succès fut immédiat et fulgurant. On n’échappe bien sûr pas au petit passage, nécessaire, sur la paternité du héros. Cette première phase est bien construite et vraiment pertinente pour inscrire Peter, son caractère et sa première évolution de lycéen à jeune actif, dans un univers peu habitué aux losers.

Comme indiqué dès l’avant-propos, l’idée de Jonathan Remoiville n’est pas de simplement de refaire un déroulé de l’histoire « canon » de Peter Parker mais plutôt de focaliser sur tous les éléments ayant construits, directement et indirectement, sa personnalité et son mantra. Après cette longue revue de la période initiale du Tisseur, on accélère pour passer uniquement sur les arcs principaux, ceux qui ont modifié le statu quo pour Spidey ou apporté quelque chose de réellement innovant. En choisissant de focaliser sur certaines périodes ou certains auteurs – forcément au détriment d’autres – la démonstration perd parfois un peu de fluidité mais les lecteurs ayant déjà quelques connaissances sur ces périodes recolleront assez aisément.

Assez logiquement, les arcs les plus récents sont les plus exploités dans Qui est le Tisseur ?, de Civil War à la fin du run de 10 ans de Dan Slott qui s’est terminé il y a quelques mois. On y comprend en filigrane que l’auteur y a trouvé les plus grosses modifications de l’univers de Spider-Man mais surtout certains des impacts les plus importants sur Peter Parker. Comme vous le lirez, l’arc One More Day est le plus controversé et a généré un nombre énorme d’effets de bord (autant qu’il a ouvert de possibilités, pas toutes bonnes à exploiter). C’est un des passages les plus décriés et Jonathan Remoiville n’oublie pas d’être critique envers certains choix et certaines histoires ou évolutions de Peter dont le sus-nommé – à raison selon mon humble avis.

Le choix de se focaliser principalement sur Peter Parker et non ses multiples Spider-people est intéressant et solidifie réellement le récit, avec ce point de fixation autour duquel tous les personnages, ennemis comme alliés, gravitent plus ou moins fortement. Le fil directeur philosophique « grand pouvoir entraîne grandes responsabilités » est logiquement placé au centre d’une réflexion de presque 200 pages, en passant même par la case Kant. Personnellement, j’aurais aimé que le personnage de Miles Morales et ses influences sur Peter Parker (principalement à mes yeux en tant que point d’identification de certains lecteurs perdus par le Peter actuel, au final successful) mais j’étais prévenu dès le départ qu’il ne serait qu’un satellite du sujet principal. C’est aussi le cas des productions dérivées (jeux, manga, films et séries) dont la liste est enrichissante et la réflexion concernant leur impact sur les aventures du Tisseur bien amenée.

Au final, l’ouvrage ne semble pas réellement destiné aux néophytes, même s’ils y trouveront une mine d’information condensée sur l’histoire et cette philosophie assumée du héros, car un minimum de bagage sur les aventures principales de Peter semble important pour suivre le propos et conserver une certaine fluidité d’apprentissage. D’ailleurs, le seul réel reproche que j’aurais à faire concerne les multiples notes de bas de page, qui prennent jusqu’à un tiers de la feuille: la majorité est utile mais une partie aurait à mon sens pu être inclue dans le corps principal du texte quand certaines autres auraient pu être retirées. Ces nombreuses annotations nuisent parfois à la fluidité dont je parlais en hachant quelque peu la lecture. Rien de rédhibitoire cependant.

J’en ressort avec une irrépressible envie de relire tout ce que j’ai sur le tisseur à la maison (et même plus) et le sentiment d’avoir comblé certains trous béants de son histoire. Un livre qui donne envie de lire est par définition un bon livre, et s’il vous venait l’idée de vous le procurer, ça se passe sur le site de Third Editions. Ne soyez pas tristes s’il jamais les first prints venaient à manquer, la couverture de l’édition standard de Mathieu Bablet (Shangri-La, Adrastée, Midnight Tales) est également exceptionnelle.

Merci à Third Editions et à Reset PR de nous avoir gracieusement envoyé les livres

Ecrit par : Wanerlevner

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