C’est avec beaucoup d’impatience qu’on a enfin pu mettre la main sur le nouvel opus de Milestone. La franchise phare de l’éditeur dédiée aux amoureux des deux-roues nous revient après 2 ans de gestation, mais revient-elle plus forte ? Ride 2 avait brillamment réussi son pari de redonner ses lettres de noblesses aux jeux de motos avec un contenu digne de ce nom et d’excellentes sensations tout en restant imparfait avec une identité visuelle un peu datée et l’absence de multi. Ride 3 a des bases solides sur lesquelles s’appuyer, voyons s’il dépasse son prédécesseur et corrige les imperfections restantes.
Tout commence de façon classique avec une personnalisation de votre personnage qui prendra place dans un garage (d’accroc aux 2 roues, bien évidemment). Après quelques explications bienvenues, on se retrouve enfin dans le cœur du sujet et prêt à manger du bitume. Ride 3 s’est permis un premier lifting sur le contenu et évite ainsi d’être une simple redite un peu améliorée de son grand frère. On pourra ainsi y découvrir un mode carrière complètement retravaillé : fini le mode histoire (que je n’avais pas vraiment apprécié) à la Ride 2, on est directement plongé sur un énorme panel d’épreuves en forme de magazine avec un choix libre de courses dans différents niveaux, championnats et catégories de moto. Premier bon point.
Avec plus de 230 motos (auxquelles va s’ajouter une soixantaine déjà prévue en DLC, rien que ça) issues de 7 catégories de la Supermotard jusqu’au 1000cc et de toutes marques (Kawasaki, Mv Agusta ou encore Ducati), on ressent vraiment l’intention de l’éditeur d’offrir une expérience de conduite encore plus diversifiée pour poursuivre sur la lancée de son prédécesseur, qui n’offrait pour mémoire que 177 modèles. La progression dans ce nouveau mode histoire est classique mais efficace. Il faudra enchaîner les courses pour débloquer des étoiles qui nous ouvriront les portes des futurs championnats jusqu’au championnat spécial qui ouvrira lui un nouveau niveau, pour un total sur ce mode carrière de 6 niveaux. Chacun est constitué de 9 championnats, qui regroupent des courses simples, contre la montre, dépassement, endurance, mini championnat et qu’il faudra bien évidemment gagner pour déverrouiller le championnat spécial. Celui-ci sera spécialisé sur une marque star de moto de ses débuts à nos jours (par exemple Suzuki avec son GSX-R, Mv Augusta, etc.).
Le moteur des uns fait le malheur des autres.
Techniquement, Ride 3 part sur les mêmes bases que le précédent, à savoir un rendu meilleur que Ride 2 mais toujours en dessous des ténors du marché. Comme beaucoup de jeux (j’ai l’impression que tout ce qu’on teste en ce moment a ce point commun), le titre est basé sur l’Unreal Engine 4 qui commence à sérieusement accuser son âge. De surcroît, le rendu est inégal entre les différentes pistes. Si le circuit de Macau est superbement mis en valeur (surtout par nuit pluvieuse avec les reflets au sol), Laguna Seca est désespérément vide et sans âme. Ride 3 dispose au passage d’une optimisation pour X-Box One X avec 2 options, qualité ou performance qui assure les 60fps. J’ai opté pour la qualité pour tirer le maximum de ce que le jeu a à offrir. A noter toutefois qu’une vue casque a été ajoutée, vraiment déroutante sur les premières courses et bluffante en terme d’immersion.
Le gameplay est lui une nouvelle fois un modèle du genre. La maniabilité est excellente et varie évidemment en fonction du bestiau que l’on conduit, à l’exception de l’adhérence qui reste similaire par temps sec sur bitume ou sur de la pelouse. Ce petit défaut est compensé par le réalisme sur sol mouillé et les chutes qui attendent ceux qui accélèrent sur de l’herbe détrempée. Des portions de terre font également leur apparition (dans les supermots) et amènent une nouveauté appréciable. Une fois encore, la qualité des sensations est le gros point fort de Ride. A mi-course, le constat est très bon mais comme tout le monde le sait, une course n’est terminée que lorsqu’on passe le drapeau à damier.
Je ne ronfle pas, je rêve que je suis une moto.
En effet, sous ses atours alléchants avec sa belle carrière et ses bonnes sensations, Ride 3 n’oublie pas de passer par les graviers sur plus d’un aspect. Pour commencer, on ne peut s’empêcher de ressentir un manque de finition tant plein de petits éléments sont absents : pas d’animations sur les stands, arrêt au stand d’ailleurs inutile sur une course d’endurance, pas de gestion de l’essence ni de l’usure des pneus mais l’huile moteur est à changer tous les 200 Km. Le joueur n’est de plus pas aidé par un HUD qui n’affiche pas assez d’informations comme les meilleurs temps en mode Contre la montre ou le temps global de la course. Impossible également de comparer ses chronos entre amis ou de connaitre le nombre de tour de la course que l’on va lancer. Enfin, les concurrents gérés par l’IA semblent toujours fixés sur un rail d’où on ne peut pas les bouger (même en les bousculant à plus de 100km/h). Pris un par un, ces soucis ne sont pas rédhibitoires mais donnent vraiment le sentiment que le jeu n’a pas été terminé.
Ce troisième opus marque l’arrivée d’un mode multijoueur longtemps attendu. Malheureusement, on aurait du se rappeler de l’adage « attention à ce que tu souhaites », car en l’état c’est pratiquement injouable. Au cours des 2 sessions que j’ai réussi à supporter, tout tournait au ralenti comme sous un lag général agrémenté de bugs d’affichage multiples. Cerise sur le ghetto, il est probable / possible que vous rentriez dans un adversaire au départ d’une course multi, ce qui peut avoir pour effet de vous propulser à la première place (probablement un bug qui sera corrigé). Le souci, c’est qu’il peut entraîner un bannissement du Live alors que ce n’est pas du tout une triche volontaire.
C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures ruptures.
Autre point notable, le nombre de DLC déjà très important pour un jeu à peine sorti : 4 sont disponibles à la vente pour un total aux alentours de 15€. Si tout ce contenu est déjà prêt, c’est qu’il l’était lors de la finalisation du jeu, ce qui valide au choix que le jeu a bien été mis en vente sans être terminé ou que la politique commerciale est un peu douteuse. Pour les chasseurs de succès, les 1000G sont longs à atteindre – comptez une bonne quarantaine d’heures – mais de l’abnégation et un peu de talent suffisent. L’achat des DLC susmentionnés sera nécessaire pour combler les G complémentaires (180G pour les 3 premiers), préparez donc quelques euros d’avance si vous comptez obtenir tout ce que le jeu peut proposer.
Pour terminer sur une note plus positive, Ride 3 intègre un éditeur de livrée. Il est assez intéressant et laisse vraiment beaucoup de liberté pour que les plus créatifs d’entre nous puissions nous exprimer. Sa prise en main est complexe avec le système de calques et les autres options mais les plus fainéants, pressés ou les moins doués pourront se rabattre sur des livrées existantes plus populaires. Au-delà de l’aspect esthétique, le joueur bricoleur pourra une nouvelle fois personnaliser sa monture très précisément : moteur, carrosserie, freins, tout est réglable et modulable pour bénéficier de ces quelques km/h de plus en sortie de virage ou en ligne droite. Avis à ceux que la mécanique rebute, ces réglages sont obligatoires pour espérer gagner les courses de Drag.
Ce Ride 3 positionne la série sur un parallèle évident avec Forza Motorsport dédié aux deux-roues. D’ailleurs, pourquoi ne pas travailler sur un Ride Horizon plus arcade pour combler l’attente et permettre à une autre population de joueurs moins experts de s’éclater ? Le système de personnalisation esthétique et mécanique ressemble à ce que propose FM, la conduite accessible (et configurable) également, mais il reste quelques défauts à gommer pour devenir un véritable incontournable. Aucun problème majeur n’est à souligner, hormis peut-être le multijoueur qu’on espère corrigé rapidement, les multiples soucis relevés l’empêchent simplement d’accéder à l’excellence. On ne boudera pas notre plaisir pour autant, Ride 3 est ce qui se fait de mieux en simulation de moto.
Le jeu a été testé sur une version fourni par l’éditeur. Encore merci.
The Good
- Catalogue de moto
- Carrière libre
- Modélisation des motos/Customisation
- Durée de vie
The Bad
- HUD trop pauvre
- Pas d'usure de pneus/animation au stand
- Multijoueur
- Musique redondante