ŌKAMI HD

Par le dans Tous les tests, 3 en plus

Okami est un des plus beaux ambassadeurs de la PS2, aussi bien par ses qualités que par son énorme succès critique et son (relatif) échec commercial. Figure de proue de la créativité souvent associée à cette console (avec ICO, Shadow of the Colossus ou le début de God of War et Devil May Cry par exemple), le jeu a déjà eu droit à une version HD sortie sur PS3 en 2012. Un peu à l’improviste, une réédition déboule sur Xbox One dans un nouvel écrin re-Hdisé. Aucun contenu additionnel, pas de reprise réelle des graphismes ou du gameplay: pas de gras, juste le jeu dans son état d’origine.

Une petite save pour la route

Il est donc éminemment difficile de trouver quelque chose de nouveau à dire sur un titre déjà épluché par des dizaines de rédactions et qui a été l’objet de centaines d’articles ou de livres. Tous font l’éloge de son style unique, entre cell-shading et estampes, et de son gameplay calligraphié. Difficile de passer après tant de personnes et de trouver quelque chose de neuf à dire. Je vais donc essayer de faire simple et synthétique tout en vous encourageant à creuser les ouvrages spécialisés pour en apprendre plus sur sa genèse et ses nombreuses inspirations.

Only God Forgives

Dans la fourrure d’Amaterasu, que vous connaissez probablement déjà grâce à sa présence dans les rosters des jeux de baston Capcom, nous voilà donc chargés de sauver le monde du réveil d’un vilain démon. Reposant sur des principes animistes et polythéistes que ne renierait pas Miyazaki, l’incarnation de la grande déesse, statue revenue à la vie, est guidée par un insecte, Issun, dans sa quête pour ramener de la couleur dans un univers devenu gris. Une des plus grandes forces d’Okami est son accessibilité : c’est simple et porteur de messages universels (ouverture, respect, écologie,…) mais pas débilitant ni écrasant de niaiserie.

Ces arbres à projectiles sont pénibles

Ce qui fait la particularité et la force d’Okami, c’est l’inventivité de son gameplay. Le jeu reprend graphiquement un style estampes et encre de chine très marqué pour une bonne raison: c’est que la peinture est le moyen d’activer les capacités spéciales d’Amaterasu. On débute avec une capacité très bienveillante, qui permet d’un coup de pinceau de réparer les choses cassées, puis se débloquent au gré des rencontres avec d’autres divinités. Toutes représentées par des animaux aux styles et remarques drôles, elles nous offrent tantôt le coup de pinceau qui permet de trancher (objets et ennemis), tantôt une liane. Tantôt un nénuphar, tantôt une bombe. Au final, ce seront 13 techniques du Pinceau Céleste qu’il faudra utiliser correctement pour avancer et trouver tous les secrets disséminés dans le jeu.

Un collègue (recyclé dans le cirque apparemment)

Les pouvoirs offensifs et les coups portés par le magnifique loup blanc ne sont pas destinés à tuer, puisque les démons que l’on combat disparaissent dans un nuage de fumée et laissent des fleurs derrière eux. Au-delà de ces coups spéciaux, le gameplay repose sur des bases simples mais qui fonctionnent toujours très bien malgré leur aspect un peu daté, Playstation 2 oblige. Par exemple, la première modification à faire est de changer la gestion des axes de caméras pour retrouver un feeling plus actuel. En termes d’action, on dispose de sauter, taper, creuser…et aboyer. Si c’est assez peu utile en combat, ça l’est dans l’évolution de l’histoire. Amaterasu rencontre un certain nombre de personnages avec qui on doit interagir, et force est de constater qu’aboyer dessus donne des résultats. Taper dessus aussi, mais c’est plus destiné aux démons.

Le meilleur ami de la puce

Le monde que l’on arpente est assez libre, dans le sens où les aller-retours sont possibles (et nécessaires) et qu’on passe de zone en zone selon nos envies. Sur le fond, la progression est dirigiste car les actions sont à enchaîner dans un ordre précis mais on dispose d’assez de liberté de mouvement pour ne pas se sentir écrasé et gambader pour découvrir les coffres et secrets. Ce monde ne ferait d’ailleurs pas tâche dans un film de Miyazaki tant son onirisme et ses valeurs s’en rapprochent. Graphiquement, c’est beau pour de la PS2 mais indigne de nos bécanes actuelles. C’est d’ailleurs le principal défaut de ce portage: sa fainéantise. Puisqu’il consiste en un simple lifting d’un portage HD, qui n’avait déjà d’HD que le nom, je ne peux m’empêcher d’y voir l’unique aspect commercial de la chose.

Effectivement c’est pas la joie

Les textures sont lissées mais d’origine, aucun contenu additionnel n’est présent, les animations, musiques et sons n’ont pas bougé d’un pouce. Certes, on s’habitue vite aux graphismes désuets car ils sont compensés par les nombreuses qualités visuelles du jeu et son style superbe, qu’il n’a évidemment pas perdu en étant porté. A l’inverse, l’absence de « vrai » doublage est une catastrophe auditive. Les fausses voix qui marmonnent des trucs étranges et incompréhensibles étaient déjà pénibles à l’époque. On les tolérait car nos consoles avaient des limitations techniques, qui ont disparu aujourd’hui. Dès le début du jeu, retrouver ces doublages affreux rend le démarrage insupportable, et on martèle les boutons pour qu’enfin ça se taise. Dommage, pour un jeu de plateforme/aventure, il est pas mal verbeux (et comme c’est parfois pour ne rien dire de pertinent, c’est agaçant).

Encore un arbre de sauvé

Au final, le plaisir de la (re)découverte sur consoles nouvelle génération est présent mais l’impression d’un portage à la va-vite pour encaisser quelques euros prend de l’ampleur au fur et à mesure. Même si on n’a pas déjà joué à ses illustres versions précédentes, les propositions de cet Okami HD sont trop limitées. Certes, le jeu original est incroyable et mérite réellement toutes les louanges qu’il a déjà reçues. Cependant, on ne juge pas un remaster sur son matériau original mais sur ses apports, et ici ils sont trop peu nombreux pour justifier de passer à la caisse, hormis pour les rares qui n’y auraient pas déjà joué. Okami est sorti sur PS2 et a été porté sur Wii. Puis il est sorti en remaster sur PS3. Il est maintenant porté une nouvelle fois en remaster lifté sur new gen: ça commence à se voir Capcom, il est temps d’arrêter et de proposer du nouveau, comme un Okami 2.

Difficile de noter un tel jeu, car il reste une oeuvre extraordinaire qui mérite d’être découverte mais il est desservi par un nouveau portage sans réelle ambition. Le seul lifting graphique ne justifie pas cette nouvelle itération au contenu qui n’a pas bougé d’un poil en 10 ans mais les sensations sont toujours aussi bonnes et l’atmosphère fonctionne encore. La note finale se base donc sur l’intérêt de ce remaster pour un jeu déjà très connu : dispensable.

Points positifs

  • Monde et ambiance
  • Gameplay aux pinceaux

Points négatifs

  • Encore un portage sans ajout
  • Les doublages insupportables
6

Ecrit par : Wanerlevner

1 Commentaire :

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  1. Quel enchantement ce jeu sérieux. Apres vu le délire cell-shading etc et l’univers jsuis désolé même si le jeu est une tuerie ca fonctionnera jamais avec le grand public et le joueur « tout-venant »… c’est trop atypique comme jeu. Moi j’adore même si le remaster est faiblard mais je comprends pourquoi le succès est pas la au final qu’importe les consoles sur lesquelles ce monument a pu être adapté… sur la ps2 sur la wii, la ps3 ou maintenant sur la one c’est toujours les memes points positifs et négatifs.

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