XCOM 2

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Test XCom 2

Je pensais y échapper, mais non. Sorti sur PC il y a quelques mois, j’ai prudemment détourné les yeux. Il m’a toutefois rattrapé sur XBox One et s’est subrepticement installé sur ma console. Vaincu, je me suis relancé dans l’aventure. Lui, c’est XCom 2, un jeu dédié aux masochistes perfectionnistes. 20 ans après avoir sué sang et larmes pour défendre l’humanité, il est temps de préparer les mouchoirs, les boules anti-stress et se remettre au boulot.

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Remettons les choses dans le contexte : dans un futur proche, la Terre fait face à une invasion extra-terrestre. Ces sympathiques bestioles débarquent avec armes et pouvoirs psioniques et nous roulent dessus. Dernier espoir de l’humanité, le Commandant qui parviendra à vaincre ces vicieux envahisseurs. Apparemment pour rien, puisqu’ils sont 20 ans plus tard encore plus présents et contrôlent le monde par le biais de l’organisation tyrannique ADVENT. La situation est désespérée, le Commandant est de nouveau nécessaire sur le terrain pour bouter définitivement ces saletés loin de notre belle planète.

Le précédent XCom était une superbe surprise, son extension parfaitement justifiée. Tous les joueurs s’y étant frottés vous le diront: c’était dur, mais c’était cool. XCom 2 doit donc réussir à faire encore mieux en ajoutant ce qu’il faut de nouveauté sans dénaturer l’original. Les sadiques développeurs de Firaxis, soutenus dans leur maléfique entreprise par 2K,  se sont donc retroussé les manches pour tout renouveler sans pour autant rien changer. C’est donc encore plus dur, mais encore plus prenant.

La carte en phase de gestion, avant que tout ne dégénère

La carte en phase de gestion, avant que tout ne dégénère

a hard rain’s a-gonna fall

Pour ceux qui n’auraient pas mis les mains sur le premier du nom: Shame ! Pour les autres, le cadre de XCom 2 reste le même. Après une mission didacticiel qui nous rappelle d’emblée qu’il n’est pas bon de s’attacher à ses soldats, on retrouve une base à améliorer, des recherches à mener (si possible en disséquant l’ennemi), des soldats à recruter, des économies à gérer et surtout des décisions à prendre. Va-t-on privilégier la mission de sauvetage d’un VIP qui nous apportera l’ingénieur dont on a tant besoin ou plutôt celle qui nous fournira les ressources nécessaires pour acheter un peu d’équipement à ces pauvres soldats ? Après une courte phase d’adaptation, les événements s’enchaînent et il faudra décider vite mais pas précipitamment pour autant.

Le rôle de Commandant de la base n’est pas le seul à devoir être endossé. Les missions sur le terrain se font sous son égide également, et d’un choix pris trop rapidement peut découler la mort des 4 soldats qui composent l’escouade que l’on envoie au casse-pipe régulièrement. Il faudra les choisir méticuleusement, les équiper intelligemment puis les guider au tour par tour pour atteindre les objectifs en subissant le moins de dégâts possible. Je tiens à couper court tout de suite aux spéculations : si vous pensez que c’est chose aisée, détrompez-vous rapidement. On va en reparler, mais ne partez pas trop confiant, vous tomberiez de haut.

Jongler entre les compétences et les blessés

Jongler entre les compétences et les blessés

La prouesse de Firaxis repose principalement sur ces missions au sol, à première vue similaire au premier XCom du nom, mais en réalité bien différentes. Leur volonté de ne pas rester dans une zone de confort est particulièrement remarquable, même si je dois admettre que je les déteste un petit peu. Après plus de 50 heures sur le premier opus, je dois perdre toutes mes habitudes. Fini la guerre de position, place ici au mouvement. La composition des différentes cartes (constituées aléatoirement, ce qui garantit une rejouabilité terrible) impose dorénavant de se déplacer partout, tout le temps, pour couvrir le terrain correctement et ne pas s’exposer à un contournement en règle par l’ennemi.

XCom here

A chaque tour, on dispose de 2 actions par soldat. On peut – doit – donc se déplacer, tirer, recharger, se soigner ou utiliser l’une des nombreuses compétences en apparence gadget mais en réalité vitales pour la réussite des missions. Chaque membre de notre petite Suicide Squad doit être sélectionné pour ses aptitudes, et l’ensemble se doit d’être cohérent. Ranger (adepte du corps à corps), Sniper (est-il besoin de préciser), Spécialiste (avec un drône multifonction) ou encore Grenadier (tout en subtilité avec Gatling et lance-grenade) sont à disposition pour composer une équipe complémentaire. Ça a toujours l’air simple ? Le nombre de soldats est limité, et surtout il faudra attendre que les blessés se remettent pour pouvoir les envoyer de nouveau sur le champ de bataille.

Une fois encore, je suis mal barré

Une fois encore, je suis mal barré

Votre allié principal sera la sauvegarde, puisqu’en cas d’action malencontreuse ou mal préparée (ou de coup de bol énorme de la part de l’adversaire) l’un de vos soldats périra ou l’objectif désiré sera détruit. Par ailleurs, la majorité des missions intègrent désormais une contrainte temps et devront être terminée en un nombre de tours limité. Si jamais, une fois atteint le seuil fatidique, vous n’avez pas obtenu l’objectif et extrait votre escouade à temps, tout le monde sera laissé sur place pour y périr. Probablement dans d’atroces douleurs, mais à ce moment vous serez trop occupé à essuyer vos larmes et à attendre que la dernière sauvegarde exploitable charge pour replonger dans la bataille.

Question enrobage, le titre dégage toujours une belle identité graphique. Ce n’est pas particulièrement beau, mais c’est cohérent. Il y a par contre un vrai souci d’optimisation. Au-delà des temps de chargement inexplicablement longs pour des cartes assez petites et une vingtaine de personnages en moyenne, le jeu subit des ralentissements ponctuels lors du déclenchement d’effets pyrotechniques – pourtant pas très poussés. Certaines animations se déclenchent tardivement, voire ne se déclenchent pas du tout. Autre souci, un peu moins accessoire, les angles de vue ne permettent parfois pas de bien prendre en considération l’environnement lorsqu’on est en hauteur. Rien d’insupportable, mais la console semble suffisamment puissante pour faire tourner tout ça sans souci.

Parfois, mieux vaut contourner

Parfois, mieux vaut contourner

A dance with aliens

Bien que désavantageux pour les humains résistants (nous), XCom 2 nous fournit quelques armes à utiliser à bon escient. Pour commencer, l’embuscade, petit bijou d’intelligence maléfique qui en dit long sur le sadisme des développeurs. Ce mode est simple sur le papier mais d’une efficacité monstre : au démarrage d’une mission, alors que l’on est en mode infiltration, on positionne les soldats à des points clés et les 3 premiers sont mis en vigilance pour tirer à vue dès qu’un truc hostile bouge. Avec le dernier soldat, généralement le sniper, on attaque une cible. Les autres détalent pour se mettre à couvert, et se font alors arroser par le reste de l’escouade. Jouissif.

Tout ceci est mis en valeur par les environnements, certes aléatoires mais toujours conçus avec brio. Les maps contiennent toujours moult bâtiments et points d’observations, avec plusieurs niveaux de hauteur. On gère donc une position dans l’espace plus globale, et on se surprend à avoir un sourire carnassier aux lèvres quand on surplombe un pauvre petit sectoïde pour lui tirer froidement une balle de magnum depuis l’étage du dessus. Nouveauté appréciable, les murs et cachettes sont destructibles. On l’apprend généralement à ses dépends lorsqu’un tir transperce un mur pour finir dans un soldat qu’on pensait bien planqué, puis on l’utilise de plus en plus pour découvrir un ennemi avec un petite grenade afin qu’un autre membre puisse terminer le travail. Il y a tellement d’options, de possibilités et de moyens de mourir qu’on y revient sans arrêt.

Passion dissection

Passion dissection

Sans arrêt, sauf quand de colère ou de dépit on balance la manette pour aller se calmer quelques instants. XCom 2 est tellement punitif qu’il génère une frustration énorme. Même en facile, une erreur se paie cash. Terrain mal exploité, soldat mal mis à couvert, prise de risque non payante : soldat blessé, tué, ou perte de temps sur l’objectif. Je passe plus de temps à recharger qu’à réellement jouer, à tel point que des sessions de plus de 2 heures sont éprouvantes nerveusement. Cependant, depuis que je l’ai installé il me faut mon fix quotidien, ne serait-ce que pour la satisfaction obtenue lorsque je termine une mission. A mon humble avis, je suis assez nul (j’ai testé le multi et je me suis fait retourné très salement) mais c’est une expérience que tous les joueurs rencontrent. C’est énervant mais on y revient sans cesse.

Laissez-moi ici, je vais les retenir !

Le plus frustrant vient en réalité des choix que le jeu nous impose, mais sans nous les imposer directement. Il arrivera forcément en cours de mission l’obligation de décider si la mort d’un soldat justifie qu’on la relance depuis le début ou si son deuil devra être fait puisque de toute manière, on ne pourra pas faire mieux. Idem dans la phase de gestion de la base, des sacrifices seront à faire pour le bien du plus grand nombre : l’escouade sort d’une mission périlleuse, avec quelques blessés, et ADVENT se venge en liquidant des résistants. Empêcher cette attaque n’est pas forcément la meilleure idée du moment, et on devra peut être laisser mourir cette colonie pour pouvoir sauver les suivantes.

Le tourbillon de la mort

Le tourbillon de la mort

On s’attache vite aux membres de notre petite armée, on les déteste dès qu’un tir pourtant marqué à 90% de chance de toucher passe un mètre au dessus de l’ennemi visé puis on a le cœur fendu de voir notre grenadier préféré se faire ouvrir en deux par un serpent géant. Un outil de personnalisation des personnages est intégré pour modifier l’apparence des soldats selon vos envies et humeurs, et refléter sur eux les effets de leurs actions. Je ne vous cache pas qu’un certain sniper a passé quelques missions affublé d’un look ridicule pour lui rappeler que rater une cible à bout portant avec un énorme magnum n’est pas tolérable en temps de guerre.

En période de grosses sorties, entre Fifa 17, Forza Horizon 3, Gears of War 4, Mafia 3 et consorts, le « petit » XCom 2 est une superbe alternative. Moins axé sur le fun immédiat, mais plus gratifiant qu’aucun autre en cas de succès. Prenant malgré ce sadisme de tous les instants et sa difficulté relevée mais pas rebutante, c’est un titre exigeant, épuisant à forte dose mais Ô combien captivant. Après tout, il faut bien sauver l’humanité, et ça mérite quelques heures de souffrance, de larmes et de sacrifices. Mais bordel, qu’est-ce que c’est dur / punitif / frustrant.

Le jeu a été testé sur une version presse fournie par l’éditeur.

Points positifs

  • Les combats toujours aussi tactiques
  • Du mouvement, de la hauteur, de l'embuscade
  • Punitif comme jamais
  • La richesse des possibilités offertes

Points négatifs

  • Punitif comme jamais
  • Frustrant, énervant, rageant, etc.
  • Chargements trop longs
  • Des soucis techniques
7

Ecrit par : Wanerlevner

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